Le confinement me refait tomber dans l'insomnie...

Bonjour à tous ceux qui prendront le temps de me lire,

Il y a 8 ans je suis devenue insomniaque du jour au lendemain. Je suis initialement une très grosse dormeuse.
Au début ça a été très compliqué mais j'ai finalement compris le principe de l'insomnie et désormais j'arrive à gérer les crises qui reviennent et ne durent que quelques jours voire une nuit.
Cela démarre souvent au moment de la pleine lune ou avant mes règles...

Ce n'est pas très étonnant mais avec le confinement mon sommeil est de nouveau déréglé depuis quelques jours.
Je me suis sentie d'abord anxieuse ces derniers temps et beaucoup de cauchemars, pas particulièrement à cause du COVID. Mais l'ambiance, le fait d'abandonner mes activités sportives, le fait de savoir que peu de médecins sont disponibles (notamment dentistes, dermatologues...), le fait d'être H24 avec les enfants (eux aussi confinés), mon mari qui gère une très grosse entreprise et qui doit énormément travailler dans le stress... tout çà m'a rendue très tendue et j'ai focalisé mon angoisse sur un hypothétique souci dentaire qui ne peut etre résolu car personne ne reçoit...

Bref, au bout d'un moment, la cocotte minute explose et boum mon sommeil en prend un coup. Je reviens 8 ans en arrière et c'est l'horreur.

Je sais ce qu'il faut faire: détente régulière dans la journée, rtpl, respiration, sport..
Mais avec les enfants et l'absence de mon mari, je n'y arrive pas et arrive clairement sur les nerfs le soir donc je m'endors toute la nuit mais me réveille en sursaut quasi immédiatement. Jusque 4-5 heures.

Le fait de l'écrire me fait du bien car je vois que la clé se trouve dans une détente régulière quotidienne.
Auriez-vous des pistes?

Je pars tous les matins marcher rapidement une heure.
J'essaie de respirer mais j'ai l'impression que ce n'est pas assez par rapport aux sollicitations quotidiennes.
Je crois aussi qu'il faut que j'accepte que c'est normal...

Merci de m'avoir lue et belle journée

Bonsoir,

Je ne sais pas si j'ai bien compris votre phrase: au moment où vous vous endormez, vous vous réveillez en sursaut?
Si c'est le cas, c'est typique de l'angoisse qui déclenche l'alerte...

C'est vrai qu'on aimerait que l'insomnie soit une maladie dont on guérit pour de bon, une fois pour toutes.
Or, dans votre cas et dans le mien, ce n'est pas une maladie mais un symptôme d'une anxiété manifeste ou sous-jacente.

D'ailleurs, vous décrivez très bien le contexte d'apparition de vos insomnies, vous avez compris que la corrélation est évidente...

A mon avis, ce qu'il faut se répéter, c'est qu'il n'y a aucun détraquement organique en nous, que non, nous n'avons pas désappris subitement à dormir, notre corps s'en charge très bien depuis des décennies... bref, des affirmations qui nous renvoient à la normalité de la situation, à son caractère sporadique et concomitant à un bouleversement soudain du quotidien.

Plus spécifiquement, ce que j'aime faire, dans mon lit, en me couchant, c'est me livrer à une réflexion qui dédramatise, que j'y croie ou non: ce n'est pas grave si je mets du temps à m'endormir, je ne peux pas tout contrôler, mon corps prendra le repos dont il aura besoin, et ce sera déjà très bien.

Pour moi, c'est efficace, cela me calme vraiment et je m'endors généralement assez vite.

En ce moment, je me réveille très tôt, ce qui avait tendance à me faire ruminer.

J'ai pris le parti de profiter de ce moment de calme, en lisant, en écoutant la radio... et cela me fait prendre le dessus sur l'angoisse de l'insomnie. Je vis beaucoup mieux ces moments, parfois même je les savoure.

A vous de trouver maintenant le moyen de rationaliser, de dédramatiser...

Merci Coal...

Ton mail m'a bien aidé.
J'ai notamment bien aimé "ce n'est pas une maladie mais un symptôme d'une anxiété manifeste ou sous-jacente".
D'ailleurs etre insomniaque est une inépsie, il faudrait dire je souffre d'anxiété et parfois ça se traduit par de l'insomnie.

Hier soir j'ai fait de la RTPL et ça s'est bien passé.
Vous m'avez donné une belle idée j'ai écouté des podcasts de radio tout en me massant et c'était très agréable. Je n'avais pas d'enfants qui hurlaient

Et toute la journée, j'ai pris le temps de respirer pour faire diminuer le niveau d'anxiété et ne pas arriver remontée à bloc dans mon lit.

Et le truc qui m'aide c'est quand je vais me mettre dans mon lit c'est réfléchir à ce que je pourrai faire de sympa si je ne m'endors pas...

AH l'insomnie... il fat la vivre pour la comprendre...

Encore merci et belle journée...

Un grand merci à Coal pour ses conseils judicieux et bravo Koala d'avoir si bien réussi à vous approprier les conseils!
Il est vrai qu'en comprenant que le sommeil est une mécanique, on peut mieux repérer quels sont les freins qui l'entravent dans les cas d'insomnie.
Ainsi, il est tout à fait juste de chercher à amenuiser l'anxiété en focalisant sur autre chose: la stratégie de Coal de rester exclusivement dans le rationnel ("je me livre à une réflexion que j'y croie ou pas") pour faire passer l'émotion au second plan est excellente!
D'autres vont s'appuyer sur la méditation, une émission de radio, des projets sympas, et manifestement c'est bien efficace!
C'est précisément (entre autres!) la diminution drastique de projets, activités, intérêts autres que ceux liés au confinement qui rend la période actuelle difficile, car il nous manque ces apports de l'extérieur qui permettent habituellement de relativiser, d'avoir des contrepoints, de laisser telle ou telle contrariété ou anicroche à l'arrière plan.
Il nous faut donc compter sur notre imagination et substituer de nouvelles pesnées!

bonjour,

Je viens apporter mon témoignage.
Depuis le confinement, il m'arrive d'avoir un sentiment d'angoisse mais sans en connaître la raison (je n'angoisse pas particulièrement par cette situation. Mais je pense que le fait, de ne pas "avoir de but" professionnel, j'ai du retarder l'ouverture de ma boutique internet, d'avoir les enfants H24,... fait que des fois c'est compliqué à gérer émotionnellement). Je sens que cela monte. J'essaye de me focaliser sur ma respiration mais cette angoisse revient me submerger. Il m'arrive de m'endormir au bout d'une heure, et des fois pas.
Cette nuit en l’occurrence, j'ai fini par me lever, et comme je n'avais aucune envie de lire, je me suis mis devant la télé (je sais que ce n'est pas l'idéal, mais j'avais besoin de me changer les idées), et je suis tombée sur une bonne série. Ca m'a détendue. Du coup quand je suis montée me coucher à 4h30, je me suis endormie de suite. Alors je n'ai dormi que 3h mais ayant passé un bon moment, je le vis plutôt bien. Même si j'aimerai arriver à mettre le doigt sur le comment et le pourquoi de cette angoisse qui me submerge de temps en temps, afin d'essayer de la "contrôler".
Mais dans l'ensemble, je dors bien. En gros ces soucis d'endormissement, m'arrivent une ou deux fois par semaine.

J'essaye de méditer tous les jours. J'ai découvert les rythmes binauraux, que j'écoute en lisant...

Voila un peu mon expérience d'insomniaque en temps de confinement. C'est pas toujours facile, et c'est vrai que des fois; c'est dur de se dire qu'on va sortir de ces insomnies... Bon courage à tous. En tout cas, ça fait du bien, de venir se confier sur notre expérience en positif comme en négatif : on se sent moins seul, car notre entourage, est souvent démuni, et ne sait pas comment nous aider.

Un très grand merci de ce témoignage, très juste car il montre bien que les différentes raisons qui font qu'on ne dort pas peuvent avoir une importance et une priorité différente.
Ainsi, bien sûr que d'une manière générale, regarder un écran lors d'un éveil nocturne peut décaler notre horloge biologique et dégrader notre rythme veille sommeil: il impacte non seulement la survenue du sommeil mais également la qualité de l'éveil et du sommeil, en déstructurant la bonne architecture de notre sommeil.
Toutefois, dans votre cas, c'est l'anxiété flottante (que vous décrivez très bien, il n'y a pas une raison spécifique qui vienne cristalliser la peur mais bien un cumul de choses inhabituelles qui nous laissent désemparés), qui est en cause dans l'impossibilité de vous rendormir. Et le fait de vous distraire par une série (qui stoppe toute rumination potentielle pour peu que la dite série soit un peu captivante), vient lever le frein qu'était l'anxiété.
En fait, il ne s'agit pas tant de contrôler l'anxiété, c'est une émotion, tout au plus peut on la repérer et en prendre conscience, mais plutôt de contrôler notre façon d'y réagir. C'est tout l'intérêt des entrainements aux techniques de relaxation, la détente obtenue venant barrer l'accès aux manifestations de notre anxiété (car anxiété et détente sont incompatibles).
Reconnaissons toutefois que les exercices de respiration (ou méditation, …) deviennent d'autant plus efficaces qu'on s'y entraine souvent et régulièrement…
Donc continuez, et vraiment bravo et merci!

Bonjour, je n'avais pas vu Telip votre message et je vous remercie.

Je souffre comme vous d'angoisse flottante en ce moment. Je ne suis pas particulièrement angoissée par le COVID, je dois dire que je préferais en avoir peur. Au moins, mon angoisse se fixerait sur quelques chose. Moi tout d'un coup, je me sens angoissée sans vraiment comprendre pourquoi et ça se manifeste plutôt la nuit en ce moment. Alors je n'ai pas de cancer non plus... Souvent j'ai soit un cancer soit je ne dors pas très bien.

Alors, j'ai fait une entorse cette nuit. J'ai respiré et j'ai utilisé mon téléphone portable avec des lunettes anti lumière bleue pour faire des petits jeux et bien j'ai fait çà 1/2 heure et je me suis endormie direct ensuite. Alors que c'est plut^t compliqué en ce moment.

Bref, je suis contente j'ai trouvé une façon de faire diminuer l'angoisse. Je ne sais pas si ça marchera cette nuit. On verra.
Je vais me renseigner sur les rythmes binauraux, je ne connais pas.

Et je continue tout ce que je mets en place la journée...

Bonne journee et merci pour ce fabuleux forum

Bonjour,

Oui ce forum est super, car il nous permet d'échanger et de partager nos trucs sur les insomnies...

Alors, je n'ai pas eu de nouvelles angoisses, mais j'ai toujours quelques difficultés à m'endormir, et j'ai d'ailleurs refait une nuit blanche depuis mon dernier message. Et ensuite on rentre de nouveau dans le cercle vicieux des insomnies psychophysiologiques (on passe une ou deux mauvaises nuits, et ensuite toutes les nuits on a peu de ne pas arriver à s'endormir... et c'est ce qui arrive )

Du coup, j'ai repris une routine plus drastique : c'est à dire plus d'écran (ordinateur ou TV) le soir. J'avais pour habitude de regarder une série sur ordinateur ou un film à la TV, et après je lisais 30 min - 1h avant d'aller me coucher.
Bref, maintenant après manger, je lis pendant 2h environ avec de la musique relaxante de ce style, avec un casque (ça m'isole du bruit de la télé que mon mari regarde) :
https://www.youtube.com/watch?v=vi7OATRi92I&t=3254s
Et quand je commence à m'endormir sur mon livre, je vais me coucher. Je ne m'endors pas toujours tout de suite, et il m'arrive de mal dormir, MAIS le fait de "maîtriser" (je n'arrive pas à l'exprimer correctement) la situation, fait que je n'appréhende plus mon coucher et mes nuits.

Je compte continuer cette routine quelques temps, le temps que cela se mette en place. Mais j'avoue que je ne voudrais pas me priver de regarder un film de temps en temps à la télé le soir. Donc, je retenterai la télé dans quelques temps.

Au plaisir de lire d'autres témoignages, d'autres idées...
Bonne journée.

coucou!!!

je me permets de revenir sur le forum car voilà mon sommeil n'est pas encore top
à vrai dire ce n'est pas la catastrophe car je finis toujours par dormir et comme toi Telip ça me donne l'impression de maitriser et surtout je ne pars pas en crise de panique ce qui est l'horreur çà.

Mais je souffre vraiment de sursauts hypniques pendant la première partie de nuit.
Je m'endors facilement mais au bout de 20 minutes je suis réveillée par une contraction musculaire de mes bras ou de mes jambes.
Je n'arrive pas à évaluer si ce phénomène provient d'une mauvaise détente corporelle ou de mon inconscient car grace à la respiration et à la méditation je ne me sens pas particulièrement anxieuse...

Bon voilà, je crois quand meme que je dois trouver l'activité qui me fera VRAIMENT plaisir si je me réveille et pas celle qui endort
et çà je n'ai pas trouvé....

L'endormissement survient si un certain nombre de paramètres sont présents:
Les deux mécanismes physiologiques d'une part:
1. Une pression de sommeil suffisante: en période de sommeil un peu fragile, on est toujours tenté de se coucher tôt alors qu'on doit vraiment attendre de ressentir la somnolence,
et 2. une bonne synchronisation de l'horloge: bravo d'avoir mis des lunettes anti-lumière bleue quand vous voyez qu'il était "bénéfique" de regarder un écran,
Dans le même temps, il faut éviter les "freins" à l'endormissement, comme la consommation de café ou autres excitants, les préoccupations, le bruit, etc... Une grande proportion des freins s'apparente au stress, car le sommeil requiert absolument d'être détendu: c'est pourquoi regarder un film (Telip) ou faire de petits jeux videos (Koala) peut vous permettre de laisser revenir l'endormissement.
Ainsi, vous avez tout à fait raison Koala de chercher l'activité plaisir, et non pas celle qui endort. Comme on sait que se réveiller pendant la nuit est normal, conditionner l'endormissement ne fait que repousser le problème au prochain éveil nocturne, qui nécessitera qu'on refasse l'activité de conditionnement pour pouvoir se rendormir. C'est le piège des boites à musique que connaissent bien les jeunes parents, car il faut relancer la boite à musique à chaque réveil nocturne. La difficulté n'est pas tant de trouver une activité qui endorme, mais une activité qui garantisse la détente (ou pour les enfants le sentiment de sécurité), elle même requise pour s'endormir.
Enfin, les sursauts à l'endormissement sont classiques, et tout à fait bénins.