insomnies répétées depuis 4 mois après arret benzodiazepines

Bonjour,
C'est la première fois que je post au sujet de mes insomnies.
J'ai depuis l'adolescence eu des problèmes de sommeil, et eu des traitements inappropriés selon moi (lexomil ,noctran) que j'ai pris durant environ deux ans.
Puis, les choses se sont apaisées, et après divers problèmes familiaux, mon anxiété est réapparue vers la trentaine, je ne connaissais rien aux hypnotiques, anxiolytique(leur effet, le sevrage etc) et mon médecin de famille m'a prescrit du stilnox, que j'ai pris durant 4/5 ans en continue! Je ne pouvais l’arrêter je pensais n’être pas normale car je ne pouvais dormir sans. Mon médecin me renouvelait les ordonnances et c'est tout.
Puis , j'ai peu à peu pris conscience qu'il y avait un problème et me suis sevrée peu à peu en gardant toujours mes cachets au cas ou...pendant 2 ans, je ne le prenais qu'occasionnellement au besoin uniquement.
Enfin, il y donc 4/5 mois de cela début novembre 2017 j'ai eu à nouveau mon anxiété qui a surgit et ai pris plus d'accoutumer de l'immovane vu que le stilnox est à présent interdit. !sauf que cela n'a pas suffit,et ai du me faire prescrire du xanax à petite dose, j'en ai pris un jour sur deux pendant prés de 15 jours avec l'immovane jusqu'à arrêter complètement le 23 novembre ou j'ai tout jeter à la poubelle! J'ai vécu l'enfer, je ne dormais plus. Puis croyant que les choses allait rentrer dans l'ordre assez rapidement comme les fois précédentes, je me suis aperçu que je ne reprenais pas le dessus sur mes insomnies. Je dormais une nuit sur deux, puis j'ai développé une peur grandissante au moment du coucher. Quelques jour d'accalmies depuis, mais celles ci n’excèdent pas plus de 4 jours de suite. Entre temps, mon nouveau médecin traitant m'a prescrit du donormyl qui ne marchait pas vraiment sur moi, puis du théralène faiblement dosé qui fonctionne encore aujourd'hui lorsque le nuits sont trop difficiles. ET en dernier lieu du circadin 2 mg, qui fonctionne pas tous les soirs et qui surtout provoque chez moi une sensation de dormir en étant éveillé surtout en début de nuit. Je prends aussi de la phytothérapie ( valériane, passiflore...)
J 'ai conscience d'avoir fait la grave erreur de faire le yoyo avec les médicaments, et j'ai l'impression de payer"cher" cette erreur...Je ne sais encore combien de temps cela va durer je suis épuisée un jour bien , deux jours puis patatras tout va mal nuit blanche ,ou bien seulement 3 heures de sommeil...Tout cela commence à avoir un retentissement sur mes proches, sur mon humeur qui est bien maussade les jours ou je vais mal uniquement. J'ai un RV de prévu en avril prochain au centre du sommeil de ma ville, une gastroscope et une endoscopie de prévu en avril aussi( je souffre de troubles intestinaux ce qui d'ailleurs n'arrange rien à mon problème de sommeil et ai longtemps souffert de problèmes d'estomac).
A 41 ans, j'aimerai ne plus me trainer ces problèmes et trouver une solution perenne, stable. Je viens ici pour avoir un avis éclairé sur ce que je dois faire ou ne pas faire pour me stabiliser en attendant mes RV. Je précise que j'essaye d'appliquer la régularité de l'heure de levée chaque jour. Merci d'avance.

Votre message décrit très précisément le mécanisme de l'insomnie psychophysiologique, où sur un terrain de vulnérabilité au sommeil, un évènement précis (l'anxiété de novembre dernier) vous a refait basculer dans l'insomnie et vous a éloignée de plus en plus de l'insouciance quant à ses capacités à dormir qui caractérise les gens qui ne sont pas insomniaques...
Votre stratégie consistant à régulariser l'heure de lever est excellente, car cela renforce la bonne synchronisation de vos rythmes, garante de la qualité du sommeil. Cela vous permet aussi de ne pas rentrer dans la recherche de sommeil à tout prix, contreproductive, quant elle est au delà de votre bonne période de sommeil.
Peut être pourriez vous y ajouter celle de bien attendre la somnolence (et pas seulement la fatigue), pour aller vous coucher, afin de garantir une "pression de sommeil" favorable au bon endormissement et à un sommeil continu. Parallèlement, favorisez les synchroniseurs de votre horloge en privilégiant l'exposition à la lumière et l'activité physique le matin, et en proscrivant la lumière des écrans le soir. Vous gagnerez également à ménager un temps de décompression avant d'aller vous coucher, dans l'objectif de diminuer le niveau d'éveil et d'amenuiser les éventuelles tensions accumulées tout au long de la journée.
Vous pourrez reporter tous ces comportements favorables au bon sommeil sur un agenda de sommeil, téléchargeable sur notre site, en suivant le lien: http://reseau-morphee.fr/wp-content/uploads/dlm_uploads/2016/04/Agenda2017.pdf
L'agenda sera également utile pour votre consultation spécialisée au centre du sommeil.

Bonjour,
Merci pour vos conseils. Il est vrai que je dois regagner une confiance en mon sommeil, et plus précisément en ma capacité à dormir.
Mais par ailleurs, j'avais une question est-ce que selon vous le Théralène que j'ai pris occasionnellement environ tout les 3 /4 jours depuis 3 mois, et que j'ai arrêtè depuis une dizaine de jours aurait pu occasionner ce genre de troubles? Doit on procéder à un sevrage avec ce genre de produit?
Afin de me réguler je pratique le sport en fin de matinée, et marche tout les jours., je fais également attention à mon alimentation.
Le fait que je ne dorme pas bien voir pas du tout environ tout le 3 jours m'inquiète, j'aimerai être certaine de l'origine de ce problème afin de le comprendre.
Merci d'avance.

Bravo de cette activité physique excellente à la fois pour la qualité de votre sommeil et la bonne synchronisation de votre horloge biologique!
On peut faire l'hypothèse que les variations de la qualité et surtout de la durée de vos nuits s'expliquent par un temps au lit un peu supérieur à ce que sont vos besoins de sommeil en termes de durée. Vous dormez bien quand la pression de sommeil accumulée par la mauvaise nuit précédente vous permet de basculer dans le sommeil, la deuxième nuit se passe normalement, mais pour peu que vous restiez un peu trop au lit, votre sommeil va alors se diluer dans une fenêtre de temps qui serait trop grande...
En remplissant quotidiennement un agenda de sommeil, vous pourrez vérifier que le temps que vous consacrez au sommeil coïncide de façon optimale à vos besoins...
Enfin, concernant le Théralène, même s'il ne génère pas d'accoutumance comme peuvent le faire les benzodiazépines dont l'arrêt entraine souvent un rebond d'insomnie, il est toujours préférable d'arrêter très progressivement. Cependant, votre prise occasionnelle vous avait déjà donné cette discontinuité...

Bonjour,
Je reviens vers vous Morphée car j'avais une question concernant le changement d'heure qui aura lieu cette nuit( je ne vous cache pas que cela m'angoisse un peu...) du coup je voulais avoir votre éclairage. Sachant que je fais de mon mieux pour me lever à la même heure ( 7:30/08:00) tous les jours et ne me couche que lorsque je sens le sommeil(j'ai bien suivi vos conseils!): cela varie pour moi ( entre 22:30 et 00:30) avec le décalage horaire qui s'annonce que dois-je adopter comme comportement notamment pour le lever? Je suis un peu perdu!
Merci d'avance!

Lors du changement d'heure comme dans les décalages horaires liés à des voyages transméridiens, on conseille d'adopter au plus vite l'horaire officiel. En l'occurrence et même si la réponse n'est peut être plus d'actualité, on peut suggérer de faire sonner votre réveil à l'heure habituelle (7:30 - 8:00 pour vous) et de pallier la difficulté de cette avance en renforçant les synchroniseurs dès le lever: exposez-vous bien à la lumière et favorisez une activité physique qui élève la température.
Le soir au contraire, évitez la lumière et attendez quand même la somnolence pour aller vous coucher, quitte à ce que les premières nuits soient un peu plus courtes. Vous gagnerez ainsi en pression de sommeil ce qui rendra l'endormissement suivant moins laborieux et éviterez surtout de retomber dans le piège du sommeil que l'on recherche éperdument...

Bonsoir,
C'est ce que je fais depuis dimanche soir, car samedi a été catastrophique le fait de me dire que j'allais dormir 1h de moins à ravivé mon anxiété! Depuis il y a du mieux même si je me réveille plusieurs fois dans la nuit mais me rendors quand même. Je note tout de même que chez moi le fait de se lever trop souvent en cas de non endormissement, augmente l'anxiété car j'ai une certaine "phobie" dans ces moments là du temps qui passe trop vite... Du coup, je reste allongée et pratique des exercices de respirations sans trop bouger en attendant de me rendormir.

En matière de sommeil, l'anxiété vient souvent perturber les meilleures stratégies . Autant il est extrêmement efficace de se relever la nuit quand on ne dort pas (cela fait remonter la pression de sommeil, cela évite en plus d'exacerber les ruminations, enfin cela permet de mieux opposer le temps du sommeil de celui de l'éveil), autant cela risque de devenir contre-productif si cela génère une anxiété exponentielle au fur et à mesure que l'heure tourne...
Bravo alors d'avoir trouvé le meilleur équilibre entre les deux, grâce à vos exercices de relaxation (qui permettent déjà les deux derniers bénéfices de la consigne qui suggère de se relever!). On peut simplement ajouter qu'il importe alors de ne pas se relaxer POUR s'endormir, mais pour retrouver l'état de détente requis dans l'endormissement, ce qui permet d'atténuer le piège de l'anxiété de performance...

Bonsoir,
Je tenais à témoigner chez moi que j'ai remarqué presque systématiquement qu'aux difficultés d'endormissement que j'ai, vient se greffer des douleurs diverses ou gènes d'ordre physique. Pour donner un exemple, un nez bouché, écoulement nasal , des douleurs prémenstruels, gastriques...
Est ce que selon vous c'est cela qui peut éventuellement entretenir l'insomnie, ou bien même la créer? Ou bien s'agit il d’anxiété ou de dépression cachée??
Je suis un peu perdue, après avoir assez bien dormi 8 nuits d’affilé. J'ai passé une nuit des plus pourrie la nuit passée et cela correspondait à l'arrivée des menstruations ( j'ai noté que c'était chez moi systématique). Ce qui me fait un peu peur c'est de me dire qu'à chaque problème de santé +/- important je suis condamnée à mal dormir voir pas du tout. Peut-être que le problème est que je cherche des explications logiques là ou il n'y en a pas

De très nombreux paramètres peuvent venir "freiner" les mécanismes qui permettent le sommeil. C'est d'ailleurs ce qui explique que les causes de l'insomnie peuvent être très diverses. Parmi ces freins, on peut retrouver les différents éléments que vous décrivez, qui soit en se cumulant les uns aux autres, soit en amplifiant une anxiété ou une inquiétude (par exemple celle de ne pas bien dormir...) peuvent en effet créer ou entretenir l'insomnie.
En revanche, l'insomnie n'est pas une fatalité: la bonne compréhension des mécanismes qui sous-tendent le sommeil va vous aider à comprendre ce qui peut interférer (par exemple la baisse de la température interne, nécessaire pour l'endormissement peut être mise à mal par les variations hormonales, etc... ) et ne pas se laisser ébranler par une nuit un peu moins bonne. En évitant ainsi de subir passivement un sommeil qui surviendrait de façon aléatoire, vous empêchez l'appréhension de ne pas dormir et évitez alors le cercle vicieux de l'insomnie.
Vous trouverez sur notre site de nombreuses explications sur le fonctionnement du sommeil: http://reseau-morphee.fr/le-sommeil-et-ses-troubles-informations/lorganisation-du-sommeil/les-cycles-du-sommeil
ainsi que sur les "freins" potentiels: http://reseau-morphee.fr/le-sommeil-et-ses-troubles-informations/insomnies-apnees/insomniaque/insomnie-psychophysiologique