Insomnies depuis un peu plus d'un mois

Bonjour a tous,

Je viens apporter ma pierre a l'edifice ! Alors comme vous l'avez deviné sans grandes difficultés, je souffre d'insomnies depuis plus d'un mois maintenant (des insomnies d'endormissement pour être plus spécifique). Il faut savoir que j'ai stoppé mes études en cours d'année et bien que la situation m'était plus que plaisante au début, tout ce petit rêve s'est vite transformé en cauchemars vers mi-avril : rythme complètement déréglé, journées entières a ne rien faire etc. Je n'ai jamais rencontré des problèmes d'insomnies par le passé et j'étais pourtant un bon dormeur. Avec du recul, je remarque cependant que je commençais a accumuler les mauvaises nuits (couchers a 8heures certaines nuits) mais sans jamais expérimenter de nuits blanches. Mais ce qui devait arriver arriva : premiere nuit blanche le 12 mai (oui c'est précis).

S'en suit alors le cercle infernal habituel : angoisse de ne pas dormir la nuit suivante, angoisse a l'arrivée de la nuit, tremblements, bouffées de chaleur, énervements et j'en passe. Apres deux nuits sans fermer l'oeil, je décide de consulter un médecin. J'en étais arrivé a un point ou je me demandais si j'allais réussir a redormir un jour... Prescription d'un médicament a base de valériane, la 3eme nuit se passe clairement mieux malgré des angoisses toujours bien présentes. 4eme nuit, de nouveau une nuit blanche (malgré une petite sieste d'une heure dans l'apres-midi). Moral au plus bas, idées noires, je décide de rentrer chez mes parents une semaine.

La semaine chez mes parents s'est clairement super bien passée. Réveils tous les jours a 10:45, aucun soucis d'endormissement, aucunes angoisses. Tout semblait rentrer dans l'ordre même si j'appréhendais déjà le retour dans mon studio. Depuis que je suis revenu, je dors de nouveau mal. Je ne dors pas avant 5/6h (parfois 7h/8h), je me réveille une fois a 10h puis toutes les heures en me rendormant facilement. Je me lève quand je me sens bien (et oui, je n'ose pas mettre de réveils tant je suis heureux de pouvoir allonger mon sommeil afin qu'il soit le plus réparateur possible). Depuis quelques jours, impossible de dormir avant 7/8h et nouvelle nuit blanche cette nuit, c'est d'ailleurs ce qui me pousse a venir vous écrire.

Malgré des nuits qui me semblent moins réparatrices qu'auparavant (difficile d'en être cependant persuadé tant je ne me préoccupais pas de mon sommeil avant le début de mes insomnies), je ne ressens aucune douleur physique. Mais alors bon dieu qu'est-ce que c'est dur pour mon moral. Moi qui suis déjà d'un naturel anxieux, pessimiste, voila qui n'arrange pas mes affaires. Ça me bouffe clairement : j'essaye de comprendre comment j'en suis arrivé a la, je me dis que je ne retrouverais jamais mon sommeil d'antan, des idées noires m'envahissent, perte d'intérêt pour tout... Je respire la joie de vivre quoi <3

Je pars bientôt en vacances et j'ai peur que mes insomnies viennent tout gâcher, sans compter que je m'inquiète deja pour l'année prochaine quand je reprendrai mes études. Je compte prendre rendez-vous avec mon médecin qui me connait bien le plus tôt possible dans la semaine pour essayer de déceler les origines (ou l'origine?) de mes insomnies et voir quel traitement peut être envisager. J'essaye de rester positif, mais c'est aussi facile que de marcher sur un fil.

Voila, j'espère pouvoir partager avec vous !

Ah oui et j'ai 18 ans (petit détail peut-être insignifiant mais bon, on sait jamais)

Plusieurs éléments interviennent sans doute dans vos difficultés de sommeil, mais il est probable que la simple modification de vos horaires quand vous avez arrêté vos cours aient dans un premier temps fragilisé votre sommeil, et qu'il ait suffi d'un évènement stressant ou d'une anxiété diffuse pour déclencher un jour votre insomnie. Vous avez déjà identifié la suite, où l'inquiétude de revivre cette désagréable expérience suffit à maintenir l'insomnie elle même.
Le point très positif est que vous avez pu retrouver en changeant de lieu votre bon sommeil, et la confiance dans votre capacité à bien dormir. L'inconvénient, c'est que cela s'est fait parallèlement à un décalage de votre période de sommeil, que nous appelons décalage de phase: celui ci caractérise des personnes qui dorment très bien, si tant est que les horaires sont décalés, mais qui en revanche ne peuvent s'endormir à une heure classique, ni se réveiller le matin... Le rythme se déstructure encore plus avec la recherche éperdue de plages de sommeil ici ou là...
Or comme toutes les fonctions de notre organisme, le sommeil suit une rythmicité et c'est notre horloge biologique qui orchestre ces différents rythmes, déterminant alors une plage de bonne propension au sommeil, (la nuit), durant laquelle la qualité de notre sommeil est optimale.
Il vous faut ainsi resynchroniser vos rythmes, ce qui nécessite de retrouver des horaires très réguliers, notamment ceux du lever, afin de retrouver un bon sommeil. Pour favoriser la bonne synchronisation de notre horloge, il convient également de proscrire les écrans le soir, et de s'exposer au contraire à la lumière le matin. Vous retrouverez ces conseils sur notre site, en suivant le lien:
http://www.reseau-morphee.fr/le-sommeil-et-ses-troubles-informations/retrouver-sommeil

Cela ne vous empêche pas parallèlement de chercher à juguler une éventuelle anxiété ou tout autre cause qui viendrait empêcher la détente nécessaire à l'endormissement; eh oui, s'endormir nécessite plusieurs choses, avoir suffisamment sommeil pour s'endormir (c'est à dire être éveillé depuis suffisamment longtemps, on appelle ça la pression de sommeil), être dans la période de propension au sommeil déterminée par notre horloge biologique, mais aussi ne pas subir quelque chose qui empêcherait la fermeture de nos systèmes d'éveil, comme une douleur, une inquiétude, une tension, une préoccupation, etc...

Dernier conseil pour résumer: visez la qualité plus que la quantité de votre sommeil!

Merci pour votre réponse !

Je viens donner quelques nouvelles et partager certaines de mes angoisses. Je m'endors toujours tard, un peu plus tôt mais ce n'est pas encore l'idéal mais je sais que le fait de ne pas avoir de pression y joue beaucoup. J'ai justement peur pour l'année prochaine avec la reprise de mes études en septembre... Est-ce que l'on garde a vie des séquelles d'une horloge biologique qui a été déréglée pendant un peu moins d'un an ? En effet, j'ai peur de ne plus pouvoir sortir tard le soir l'année prochaine sans risquer que les insomnies reviennent si j'étais amené a casser mon rythme ne serais-ce qu'une fois...

Il est évident que je vis plutôt mal mes insomnies, mais ma vraie crainte concerne plus mon avenir. Comment pouvoir réussir dans mes études et dans ma future vie professionnelle si ce problème persiste ? Je suis bien décidé a consulter un spécialiste du sommeil (j'ai la chance d'avoir un centre du sommeil proche de chez moi) ainsi qu'une psychologue. J'ai en effet d'autres problèmes psychologiques et les insomnies ne viennent en rien améliorer le tout haha. Je me sens submergé de problèmes, je ne suis en aucun cas objectif et j'ai l'impression d'avoir une montagne en face de moi a gravir.

Je n'arrive pas a lâcher prise, a me laisser aller au sommeil. C'est bête mais c'est comme ci je ne savais plus comment m'endormir. D'autant plus bête que je finis toujours par m'endormir. Mais c'est une crainte qui me poursuit chaque nuit. Je repousse l'heure du coucher (une attitude pourtant qui ne date pas du début de mes insomnies) le plus tard possible car je sais que c'est durant la nuit que je parviens a apaiser mon esprit.

Bon désolé pour ce petit déballage mais ça fait toujours un peu de bien de temps en temps! Et encore merci a vous de prendre le temps de répondre a chacun et de prodiguer de bons conseils !

Votre horloge biologique s'ajuste à l'environnement que vous lui donnez, et sa plasticité est d'autant plus grande que vous êtes jeune! C'est précisément si vous renforcez les synchroniseurs, grâce à la régularité de vos horaires (de lever car ceux du coucher peuvent varier en fonction de votre somnolence), à l'exposition systématique à la lumière le matin, à l'activité physique régulière (idéalement le matin), et le soir en proscrivant les écrans, dont l'intensité lumineuse est de nature à décaler vos rythmes.

Rien n'est joué définitivement donc, mais au contraire tout reste à faire! Suivez une hygiène de sommeil rigoureuse, ce qui ne vous empêchera pas de sortir de temps en temps (tout est dans la fréquence...), suivez les signaux de votre organisme pour rester réceptif aux signes d esomnolence et privilégiez la bonne prise en charge de votre anxiété pour qu'elle n'entrave pas votre confiance dans vos capacités à bien dormir! Les techniques de relaxation peuvent vous y aider, grâce à un apprentissage régulier et progressif, non pas pour déclencher l'endormissement, mais pour vous faire accéder à l'état de détente nécessaire à l'endormissement et un bon sommeil.