Hello à tous,
Je me présente, j'ai 27 ans, je suis ingénieur, et présente des troubles du sommeil depuis maintenant près de 5/6 ans environ. J'ai une personnalité anxieuse, depuis toujours, avec parfois des épisodes d'angoisses (pathologies d'angoisse lors de l'ado). Je présent aussi de nombreuses caractéristiques de douance. En bref, ma santé psychique est relativement fragile.
[b]L'Histoire[/b]
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D'après mes parents, j'étais très mauvais dormeur étant enfant. Si je prends mes souvenirs, je dormais généralement plus tard (bcp de lecture le soir, en cachette et donc sous climat anxieux) et me levait plus tôt que la majorité des autres enfants. A l'adolescence, j'éteignais la radio / lumière entre 22H30 et minuit pour me lever à 7h (6h55 en fait, je m'en souviens bien
). J'étais en forme en journée et je pense que c'est ma dose de sommeil "normale".
Puis, j'ai commencé à faire n'importe quoi dans la jeunesse. Vers 17 ans, je trainais sur l'ordi, à jouer jusque de plus en plus tard, en me levant toujours à la même heure (7h moins cinq, si vous suivez). En parallèle, à la suite de difficultés d'ordre sexuel/hypocondriaque, j'ai développé une névrose obsessionnelle, avec notamment des TOC. Après un travail sur moi même assez long, j'ai surmonté cette difficulté. Mais mon sommeil a commencé à en pâtir.
C'est à peu près à cette période que j'ai démarré à avoir des pbs : sensation de fatigue, démarrage de consommation de benzodiazépine à action lente (nordazépam) à but expérimental, démarrage de consommation de cannabis. Mon sommeil a alors perdu en qualité et je me suis mis à vivre au gré de mes montées et descentes, de me débrouiller entre 2 fêtes, etc... Le topo classique de la vie étudiante. A cette période, j'ai commencé à être vraiment fatigué, et à souffrir dans les journées. Ca coincide avec une conso de café de plus en plus importante pour tenir.
En 2006, j'arrête totalement le cannabis, j'arrête d'autres comportements que j'estime nocifs, et je me mets au sport. Je commence alors un travail sur moi même où je me rends compte que la conso de toxiques a fortement perturbé ma maturation
En fait, je me rends compte que je gère mal le stress, que je suis célibataire, que j'ai de nouveaux besoins, etc... Ce travail va être extrêmement enrichissant personnellement. Ma qualité de vie fait un gros bond en avant. Je dois bientôt finir mon exam et je me sens bien.
Fin 2006, je rencontre une personne qui va changer ma vie, je tombe amoureux pour la première fois. C'est une relation longue distance, elle dort peu (très peu), et nous passons bcp de temps, tout excités par des sentiments très forts et une relation extrêmement enrichissante, le soir... Mon sommeil va souffrir énormément. J'arrête le sport, je ne fume tjrs pas, néanmoins je dors de moins en moins... Jusqu'à dormir jusque 2 / 3h par nuit.
Je dors donc, je dirai, entre 14 et 20h par semaine, et au bout de quelques semaines je me retrouve dans un état de fatigue incroyable. Je prends du poids, je suis malade fréquemment, mais je vis ma relation. Au bout de quelques temps, je ne tiens plus du tout. Je valide mes études de justesse néanmoins la fatigue est immense. Je commence à angoisser sur le sommeil : parfois, certains soirs, je vais me coucher tôt pour récupérer, et je ne parviens plus à m'endormir. Cette incapacité à récupérer va m'inquiéter et ne plus me lâcher.
En 2008, je souhaite rejoindre ma "compagne longue distance" et vais vivre, après avoir déménagé à 800 km, une déception énorme, une déchirure, vécue comme une trahison. Mon sommeil va en pâtir énormément. Mes conditions de logement sont très mauvaises (sur un gd boulevard, dans le sud, très bruyant, sans clim, etc...) et je commence mon travail dans un emploi pour lequel je ne suis pas qualifié. La pression est forte et je souhaite briller par ambition, je travaille donc énormément (plus que de raison, et me fixe une pression très forte).
En 2008/2009, je suis insomniaque. Je dors très mal, j'ai en permanence des symptômes somatiques, j'ai une absence de vie sociale, je suis angoissé par la crainte du rejet et ne parvient pas à nouer de vie affective correcte. Un jour, je me renseigne et découvre... tadaaaa... le Donormyl. Erreur. Grosse erreur.
Sous Donormyl, je dors. En fait je dors même plutôt bien. Je dors beaucoup mais je reste fatigué la journée. Comateux, léthargique. Pas la même fatigue que lorsque je n'en ai pas, mais je suis définitivement moins lucide la journée. Je commence par un demi, puis un cachet, puis deux, et trois, et quatre, voire cinq, pour parvenir à sombrer vite. La dose augmente fortement.
Je vis ensuite sous Donormyl, sans trop me rendre compte de ce que ça cause. Je vis pour le boulot à cette période et ça se passe pas mal. Automne 2011, je fais une rencontre amoureuse avec qui ça se passe bien. Je commence alors à me rendre compte que dans ma vie avec les autres, etc... je ne suis plus tout à fait moi même. Je carbure à 5 donormyl tous les soirs ou presque, quand je n'en prends pas je fais nuit blanche. Après renseignement, je me rends compte que la doxylamine a des effets neuroleptiques et que cela pourrait bien me causer quelques soucis...
Ma conso de Donormyl n'est pas saine. Je la cache à ma copine, je m'en rends compte. Je m'essaie alors à différents compléments alimentaires (mélatonine, 5-HTP, etc...) qui auront tous comme effet de me causer des rêves très bizarres, et pas forcément un meilleur sommeil.
Fin 2011, je perds un soutien de poids au travail avec qui j'avais une relation importante à mes yeux. Sa démission me laisse un peu à poil. S'en suit un projet très difficile qui va m'extenuer et ruiner ma motivation en quelques mois. Je fatigue énormément. La fatigue est puissante, lancinante, c'est un rouleau compresseur contre lequel je ne peux plus grand chose. Je en fais plus de sport du tout, je suis triste par ma vie pro, mais plus comblé par ma vie amoureuse. Décidément.
En septembre 2012 je décide d'arrêter le Donormyl. Je stoppe tout net, j'achète une lampe de luminothérapie et je découvre la RTPL et les théories d'un médecin bien connu sur le sommeil. Ca m'enrichit pas mal et m'aide à comprendre les processus cognitifs et comportementaux en jeu.
L'arrêt du Donormyl, je le vis très mal. 10 jours / nuits de souffrance intense, avec des insomnies à 1 / 2h de sommeil sur 5 jours. Je vais voir mon médecin qui me prescrit du bromazépam le soir, 1/4 par soir. Je ne le prends pas, puis reprend un peu de Donormyl...
Il y a 1 mois environ, je craque et commence à prendre le lexomil, le soir. Ca me permet de dormir. J'en prends pendant 15/20 jours, entre 3 et 10 mg par soir. Ma copine, qui s'en rend compte, et chez qui j'ai emmenagé depuis, me les confisque et décide d'en parler sérieusement. Elle me motive dans la démarche.
J'ai arrêté, il y a 1 semaine, le lexo. Je suis ressombré dans l'insomnie et me sens très fatigué. Les premiers jours de sévrage (brutal) ont été très forts, avec une confusion mentale, des angoisses, et des états très bizarres. Aujourd'hui ça va un peu mieux.
Je pense m'attaquer au problème à la source et souhaite essayer la RTPL.
[b]Symptômes[/b]
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1/ La fatigue
Je suis extenué mais pas somnolent en journée. Ca se représente avec :
- une sensation de manque de force physique (jambes en coton)
- un acouphène très fort à l'oreille gauche, vestige d'un accident de plongée, que je sens bcp plus fort qu'avant
- vision un peu floue, impression qu'il me faut un peu de temps pour synchro les yeux
- vertiges, parfois
- troubles digestifs/abdominaux (colite)
- douleurs musculaires (dos / nuque en particulier)
- frilosité
- parfois, bouffées de chaleur (surtout si je vais au lit vers 22H / 23H => impression de mourir de chaud sous les draps dès que la T° de la pièce est au dessus de 18°C. Pas de pb de thyroide, aucune cause physique)
- fourmis fréquentes dans les mains la journée, parfois dans les jambes
- "barre" au crâne
- cernes
- sensation de mal-être physique
- sensation de tout faire au ralenti
- difficultés sociales (suivre une conversation animée, etc...)
- difficultés de concentration (je suis un bon à rien ou pas loin en ce moment au boulot)
- états inflammatoires fréquents
Soyons clairs, ce n'est pas une véritable souffrance. Plutôt une sensation de tourner à froid.
2/ Le sommeil
- Difficultés à ressentir la somnolence. Les pics de somnolence sont peu fréquents, et d'une durée très courte. Et très sensibles : si j'allume les lumières, par exemple pour me brosser les dents ou au toilette, la somnolence peut s'envoler.
- Quand le sommeil est trouvé, réveils fréquents après [b]4h30 [/b]de sommeil. Difficultés à me rendormir, je suis "en forme" à ce moment (le réveil n'est pas douloureux) néanmoins si j'entame ma journée là, je m'écroule sous la fatigue durant la journée.
- cauchemars (probablement suite au sevrage du lexomil) fréquents
- lorsque je me ré-endors le matin, par exemple si réveil à 6h et dodo jusque 7h pour "gratter une heure" => réveil très douloureux.
[b]Consommation de psychotropes / substances actives[/b]
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- Je consomme 1 mug de café le matin, et généralement un petit café dans la matinée ou après manger. Rien de fou là dessus.
- Je prends un multivitamines avec du ginseng le matin pour essayer de luter contre la fatigue. Rien de fou non plus.
- Je ne consomme pas d'alcool en semaine, le we parfois un apéro le soir ou deux.
[b]RTPL[/b]
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Je pense démarrer une phase de RTPL pour tenter de récupérer mon sommeil. Je pense que ma durée de sommeil de l'ado, entre 6h30 / 7h et 8h30 / 9h, était la plus optimale pour un bon fonctionnement. Je n'étais pas du tout fatigué à l'époque. Néanmoins à l'heure actuelle, je ne suis plus en mesure de dormir autant d'un coup.
Je compte démarrer une RTPL sur le créneau 1h -> 7h. Soit 6h, pour voir. On verra bien ce que ça donne. Le matin, si pas de soleil, je me fais 15 min de luminothérapie.
J'ai un agenda veille - sommeil que je remplis.
[b]Mesures (travail etc) [/b]
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J'ai décidé de lâcher du lest sur lap ression au boulot, de refuser plus de choses, et de ne pas me laisser embarquer dans des situations de stress incontrôlables. J'ai aussi décidé de reprendre, en septembre, les études, par curioisité intellectuelle et pour une reconversion à moyen terme.
Je travaille aussi sur moi même. Ce qui ne m'aide pas forcément à dormir à court terme (ça occupe une part de mon esprit, faut avouer), mais cela m'est utile pour continuer d'avancer. J'ai besoin de continuer à me construire et je suis bien plus lucide envers moi même sans le donormyl, et sans aucun tranquilisant.
Voilà je vais essayer de vous tenir au courant.
Merci d'avoir lu si vous avez lu jusqu'ici
J'aimerais retrouver ce sommeil naturel que j'avais à une période, sans avoir à me poser la question fatidique "vais je dormir cette nuit ?" ou "dans quel état je serai demain ?" Je suis preneur de tout encouragement ou remarque sur mon parcours, voire point commun
Bonne fin de journée !