Insomnie chronique depuis 1 an et 1/2

Bonjour,

Après avoir lu plusieurs messages, je fini par exposer mon problème.
Avant que tout commence j'étais plutôt un bon dormeur avec 7/8h par nuit.
Puis en Juillet 2015 à cause d'un énorme stress au boulot conjugué à la canicule je passe une semaine entière à ne dormir que 2h par nuit pour finalement finir par une nuit blanche.
Je finis par aller voir mon médecin qui me prescrit 15 goûtes de tercian et diagnostique une depression (pourtant je ne me sentais pas déprimé), résultat immédiat je refais mes nuits de 8h. Puis je baisse le nombre de goûtes pour arriver à seulement 5 goûtes, 3 mois après. Et là mon docteur me prescrit de l'Havlane au lieu du tercian, avec celui-ci je me reveille vers 3h ou 4h du matin, je reviens voir mon médecin qui me prescrit du tercian+ havlane. Cela marche plusieurs mois puis en mars 2016 je me mets à faire des nuits blanches et commence à voir un psychiatre qui diagnostique une insomnie du à une dépression . En avril 2016 mon psychiatre m'envoie une semaine dans une clinique pour dépressifs ou l'on me donne un traitement de cheval mais qui me fais dormir : 2 et 1/2 tercian 25mg + 60mg de mianserine + 150mg de quietapine + 2.5mg de temesta+ 1 noctamide 2mg.
Mais depuis un mois je dors de plus en plus mal avec parfois des nuits quasi blanches et j'ai une fatigue extrême au travail, du plus au traitement qu'au manque de sommeil.
Et cela me déprime de plus en plus (je pense que la déprime viens du fait de ne pas dormir plutôt que l'inverse .
Je voudrais stopper la prise de tout ces produits mais est-ce réaliste de se sevrer de tous ces produits que je prends depuis 6 mois tout en travaillant?
J'ai essayé la sophrologie et l'hypnose mais cela ne me fait rien.
Je me couche à heure fixe tout en ne gardant la chambre que pour le sommeil.
Je fais du sport le week-end quand je peux.
La semaine dernière j'ai vu un autre psychiatre qui me dit que mon insomnie n'est pas du à la dépression (et que c'est bien l'inverse) mais qu'elle est due à un blocage psychologique (par exemple une peur inconsciente de mourir).
J'ai l'impression que je ne vais jamais m'en sortir.

Bonjour,

Avant que Morphée ne réponde, je me permets de réagir, étant aussi passé par des problèmes d’insomnies et de dépression.
D’abord, il semble parfois difficile de déterminer qui est la cause de quoi, quand on vit des insomnies et un passage dépressif, on a l’impression que les deux s’entretiennent.
A vous lire, vous parlez beaucoup de prescriptions de médicaments, hors mon sentiment est que les médicaments, seuls ne sont pas la solution.
En ce qui concerne les antidépresseurs, ils peuvent aider mais je ne pense pas que l’on puisse facilement sortir d’une dépression sans faire un travail sur soi, à l’aide d’un bon professionnel. Durant ce travail, on aborde les points suivants :
- Dans quels moments je me sens mal, dans quelles circonstances ?
- Qu’est-ce que j’éprouve à ce moment-là ? Quelles sont mes pensées, mes émotions ?
- Ai-je vécu par le passé des événements ayant provoqué des réactions comparables ?
Cela doit être le professionnel qui nous aide à identifier et à corriger nos pensées automatiques négatives (à l’aide des TCC par exemple), et qui nous aide à creuser dans notre passé si des événements ont été marquants. Mon avis (qui ne vaut pas grand-chose..) est que si votre praticien n’aborde pas un peu ces éléments et se contente de rédiger une ordonnance, penser à voir quelqu’un d’autre (à la place, ou en plus, à vous de voir).
En ce qui concerne les somnifères, il y a des tas de pages sur internet expliquant qu’à la longue, cela génère une accoutumance, et une dépendance (physiologique et psychologique). Ce n’est donc pas une solution à moyen ou long terme. Il faut aussi mentionner, ce que peu de praticiens savent, est que les benzodiazépines peuvent avoir, chez certaines personnes, un impact négatif sur le moral.
La restriction du temps passé au lit à une vraie efficacité, cela vaut le coup d’essayer, avec si possible le support d’un praticien qui connaît. D’autre part, les carences de certaines vitamines (B, D) et minéraux peuvent être aussi à la source de problèmes d’insomnies ou de dépression. Sans se jeter sur n’importe lequel complément alimentaire, cela peut valoir le coup de faire un bilan la dessus (la liste des maladies où les carences en vitamine D sont suspectées est longue comme le bras…).

Bon courage.

Il est en effet souvent difficile de savoir quelle est la cause et quelle est la conséquence entre insomnie, dépression ou autres troubles anxieux. Quelle que soit la situation, vous gagnerez à adopter les comportements qui favorisent un bon sommeil, c'est à dire de garder des horaires réguliers, et surtout ceux du lever, de renforcer la régularité de votre activité physique, idéalement tous les jours et de vous exposer à la lumière du jour de préférence le matin. Parallèlement, supprimez les excitants, et évitez les écrans le soir, qui risquent de retarder votre période de propension au sommeil.
Concernant votre traitement médicamenteux, rien n'est urgent en matière de sevrage, et il est indispensable d'en discuter avec votre médecin prescripteur. L'important est actuellement que vous puissiez dormir à peu près convenablement, et par conséquent poursuivre votre activité professionnelle. Il ne sert à rien de supprimer les hypnotiques avant d'avoir retrouvé la confiance dans votre sommeil, de même qu'on ne se débarrasse de ses béquilles que quand la cheville est réparée...
Vous retrouverez ces conseils sur notre site, en suivant le lien:
http://reseau-morphee.fr/le-sommeil-et-ses-troubles-informations/insomnies-apnees/insomniaque/retrouver-sommeil

A force depuis plusieurs mois de prendre des congés ou des petits arrêts maladies quand je n'arrivais plus à travailler par manque de sommeil, mon employeur m'a demandé de m'arrêter assez longtemps (plusieurs mois si il le faut) jusqu'à que j'aille mieux et que je revienne une bonne fois pour toutes (ça me met un peu la pression en fait si je n'arrive pas à être mieux d'ici là).

Est-ce que je dois maintenir mon heure de lever constante (soit 6h30) même pendant l'arrêt maladie si celui-ci dure plusieurs mois?

Si je veux pratiquer la technique de restriction du sommeil je dois me coucher à 00h30?
Est-ce efficace sur une insomnie psychologique?

Le fait de garder constante votre heure de lever va garantir la bonne synchronisation de vos rythmes, dont celui du sommeil, et par conséquent respecter l'architecture de ce sommeil, gage de sa bonne qualité). On ne peut donc que vous inviter fortement à garder cette régularité même en l'absence de contraintes horaires. Rester au lit pour compenser le manque de sommeil est précisément le piège de l'insomniaque car en s'éloignant des mécanismes qui sous-tendent le sommeil, cela ne fait qu'augmenter les difficultés et renforcer le cercle vicieux.
On peut garder la même perspective pour la restriction du temps passé au lit: quand on cherche à préserver ou optimiser son sommeil, il est préconisé de ne passer au lit que le temps qui correspond à votre besoin de sommeil, voire un petit peu moins si vous souhaitez augmenter la pression de sommeil pour dépasser une difficulté d'endormissement. Cet ajustement permet d'éviter que votre sommeil ne se fragmente et s'effiloche, comme c'est le cas quand on passe trop de temps au lit.

Efficaces pour optimiser tout sommeil, parfois suffisants (si on les accentue) pour forcer l'endormissement malgré des systèmes d'éveil qui ne veulent pas se fermer (et retrouver ainsi un sommeil continu et satisfaisant, même si la durée reste un peu trop courte), ces comportements ne vont pas nécessairement suffire pour résoudre votre difficulté d'endormissement. Il restera peut être nécessaire de travailler sur cette peur identifiée par votre médecin et de restructurer certaines pensées qui alimentent votre difficulté de sommeil. L'entrainement aux techniques de relaxation pourrait également vous aider à abaisser votre niveau d'éveil au moment du coucher afin de faciliter l'endormissement.

Néanmoins, quelle que soit la conduite que vous adopterez face à votre trouble, vous gagnerez à respecter une hygiène de sommeil rigoureuse, telle que suggérée dans le lien précédent.

Bon courage et tenez-nous au courant.

Des nouvelles de mon evolution (pas bonnes).

J'ai de plus en plus de mal à m'endormir (il y a 2 mois je m'endormais vers 22h30/23h) maintenant je n'est plus du tout sommeil et prend mes sommnifères vers 23h30 sans avoir sommeil (valdoxan, 1/ et 1/2 tercian, 1 noctamide 2mg, 100mg de quietapine et 2.5mg de temesta). Malgré ces dosages qui devrait m'assommer, je ne dors qu'a moitié jusqu'a 6h environ.
Je n'ai pas respecté mon horaire de reveil du travail (6h30) et je me lève vers 8h car trop fatigué avant pour me lever.
Est-ce le non respect de l'horaire de reveil qui a décalé mon cycle de sommeil?
J'essai de faire un peu de sport chaque jour mais cela ne fait rien.
Je ne suis pas spécialement anxieux en ce moment mais je suis déprimé par cette situation qui n'évolue pas dans le bon sens.

Mon 1er psychiatre ne veut plus me voir car il ne sait plus quoi faire pour moi (est-ce un comportement normal pour un psy d'abandonner un client?)
Mon 2eme psy m'a détecté une peur de l'abandon et du rejet et me soigne par la technique EMDR, pour l'instant sans aucuns résultats.
Je suis au bout du rouleau et commence à envisager le pire...

Il est classique que les difficultés de sommeil mettent du temps à s'amenuiser, notamment parce qu'il s'agit d'un rythme, et que les améliorations sont notamment celles de la bonne alternance des périodes d'éveil et de celles de sommeil.
C'est pourquoi on insiste tant sur la régularité de l'heure du lever, car c'est elle qui conditionne la bonne synchronisation de notre horloge et de ce fait la bonne efficacité du rythme veille sommeil.
Bien sûr, il reste parallèlement nécessaire de favoriser la détente requise par l'endormissement, c'est pourquoi la bonne prise en charge de l'anxiété est également indispensable.
Ainsi, tenez bon (dans la durée) vos efforts comportementaux: à la fois en vous levant quelle que soit la durée de la nuit passée et par l'hygiène de sommeil (bravo de continuer l'activité physique, excellente tant pour le sommeil que pour le moral); deuxièmement, poursuivez votre prise en charge avec votre thérapeute, car le fait de diminuer l'anxiété latente ira elle aussi dans le sens d'un meilleur endormissement et d'une meilleure qualité de sommeil.
N'hésitez pas à remplir un agenda de sommeil (téléchargeable sur notre site) qui vous aidera à tenir ces consignes dans le temps.