Insomnie et guérison ?

Bonjour/Bonsoir,

Je ne sais pas trop par où comment commencer. J'ai 24 ans. Je viens tout juste de finir mes études, fraîchement diplômée je viens de trouver mon premier CDD. L'année dernière j'étais en contrat d'apprentissage. Mon apprentissage ne m'a pas plus. Mon maître d'apprentissage s'est désintéressé de moi complètement. Une de mes cheffes horribles.

Mes premiers troubles du sommeil ont commencé, il y a 9 mois déjà en Avril 2014. J'ai passé QUINZE jours (oui ....) sans dormir. Je récupérerais seulement le WE. Le dimanche soir un nouvel enfer. Puis, ces troubles sont passés c'est recommencé à dormir normalement 4 heures par nuit puis une nuit complète, puis je suis partie en vacances. Pendant 15 jours à l'étranger. Ca m'a fait beaucoup de bien.

Juin juillet, ont été des mois plutôt correct niveau sommeil. Puis Août, j'ai posé un mois de congé (pensant, naïvement que les vacances me feraient du bien). J'ai passé un mois et demi à dormir une heure et demie par mois. UN ENFER. Avant de partir en vacances, je suis allée voir mon médecin traitant pour qu'il me conseille et m'écoute. Sait-on jamais .... une m'a balancé à la figure une ordonnance d'anxio et de somnifère à la figure pour trois mois .... sans risque d'accoutumance parait-il. JE ne l'ai pas pris.

Septembre, je suis retournée au travail. Fatiguée, je dormais mais les nuits n'étaient pas vraiment récupératrices. Mais je dormais.

Début octobre, mon contrat d'apprentissage se termine. ET là, véritable descente aux enfers : nuits sans sommeil récupérateur nuit sans dormir. Nuits plutôt bonnes et nuits horribles..... J'ai commencé un travail avec un sophrologue que je n'ai pas trouvé concluant. J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai contacté le réseau morphée. JE me suis vue proposé une prise en charge dans le cadre d'un groupe. On m'a expliqué que mes troubles ne sont pas si graves (des mauvaises habitudes) sans doute. J'ai mis en place tous les conseils de morphée et je n'ai vu AUCUNE amélioration.

Novembre beaucoup d'entretiens d'embauche. Un entretien concluant. Un CDD signé .... la promesse d'un avenir plus radieux. Nuits non récupératrice, cernes jusqu'aux joues ..... quelques nuits plutôt bonnes trop rares à mon goût.

Samedi dernier j'ai reçu un courrier de l'EFS (organisme à qui je donne mon sang  très régulièrement) qui me dit que mon taux de globules rouges est anormalement bas et que la taille de ces derniers est trop petite par rapport à la norme. En faisant quelque recherches sur le net, j'apprends que cela signifie que je suis (sans doute) carencée en fer. Symptôme de cette carence : l'insomnie. Je m'en vais confirmer tout seulement demain chez un médecin traitant. Peut-être que un début d'explication .... J'en suis à espérer avoir une maladie pour expliquer cette insomnie chronique.

Je souhaiterais que l'on me redirige vers un médecin pouvant me prendre un charge personnellement, je ne veux pas de prise en charge collective que je trouve pas adapté à mon problème. J'ai besoin d'exprimer cette souffrance auprès de qqn qui saura répondre à mes questionnements. AIDEZ-MOI. Redirigez-moi vers quelqun de compétent.

J'ai très peur, suite à mon apprentissage râté, de ne pas être à la hauteur pour mon nouveau job. Est-ce que je pourrais gérer les nuits sans sommeil et les nouvelles exigences ?

Peut-on guérir de ces insomnies ? Si oui comment ? Je suis prête à TOUT pour m'en sortir mais j'ai besoin qu'on me guide.

Merci

Pardonnez-moi pour les fautes d'orthographe. Les fautes de syntaxes et les phrases sans sens. Je suis tellement fatiguée. Au bord du gouffre. J'ai l'impression que me vie est foutue et que je n'ai aucune perspective d'avenir à part errer comme un sombie.

Rassurez moi on peut s'en sortir ? Des témoignages de personnes qui s'en sont sortis ?

L'un d'entre vous peut-il s'arrêter et me conseiller ? Je vous remercie de m'accorder un peu de votre temps. Merci de m'avoir lue.

Bonjour à toi! Bien sûr qu'on peut s'en sortir mais ne me demande pas comment ni quand! J'en suis à ma troisième période d'insomnie chronique. Dans mon cas, la guérison est longue (plusieurs mois). Par contre, j'en suis déjà sorti deux fois.

Un conseil que je peux te donner mais que j'ai de la difficulté à appliquer est d'y penser le moins possible (difficile quand on ne voit plus que ça tellement ce problème nous envahi)

Ensuite, ne met pas trop de choses en place pour enfin bien dormir. Essai de revenir comme avant, à l'époque où tu te couchais sans même penser que ça se existait l'insomnie chronique! Si tu commences à éteindre les écrans, prendre un bain, écouter de la musique douce, prendre une tisane, guetter les signes de somnolences, etc. alors que tu n'as jamais fait cela, ça te met le nez dans ton problème! (je fais à peu près toutes les choses que j'ai nommé!)

Va te coucher seulement quand tu es vraiment somnolente! Ce truc marche très bien!

Reste active le plus possible. Aujourd'hui j'étais claqué mais je suis allé au gym et je me sens un peu mieux

Essais de continuer à entrevoir un avenir (court et long terme) et d'avoir le plus de pensées positives possibles. Les pensées du genre ma vie est foutue, je vais mourir, c'est nul etc. te stress sans que tu t'en rende compte. Le corps ce dit:« ok on est dans le trouble à ce point?»

Voilà pour aujourd'hui! Des conseils que je vais tenter d'appliquer à moi-même!

Je vis la même détresse que toi en passant!

Merci, voyageur de la nuit d'avoir pris un peu de ton temps pour me répondre.

Bonjour,

Une nouvelle nuit sans sommeil. Je crois que je développe une résistance à la fatigue. Je ne la ressens même plus .... Seul mon coprs me rappelle que je n'ai pas dormi : des yeux bouffis et des cernes noirs.
Hier j'ai fait ma prise de sang et j'attends les résultats pour voir s'il n'y a pas une cause biologique sous tout ça. Je suis désemparée.
En avril, je suis restée 15 jours sans dormir (j'arrivais seulement à dormir le WE et le dimanche soir rebelote). J'attends le déclic je ne comprends pas. Je voudrais tout simplement comprendre pourquoi je ne dors plus. Je me couche pourtant sans angoisse. Que faire ?
Je commence à travailler demain. Première journée de travail avec une tête de tueuse à gage : HOUPI

Comment s'est passée votre première journée de travail? Il est souvent impressionnant de voir que les autres ne repèrent pas sur notre visage les signes de fatigue qui nous paraissent au contraire évidents...

L'anxiété anticipatoire, qui semble avoir été incriminée dans vos précédentes difficultés de sommeil, va probablement diminuer maintenant que vous avez commencé votre travail, et que vous savez un peu mieux à quoi vous en tenir...
Il reste que votre sommeil nécessite une évaluation globale, qui sera faite par le thérapeute auquel le Réseau vous a réorientée ces jours-ci.
En effet, l'insomnie a bien souvent une multiplicité de causes, ce qui explique que la prise en charge d'un élément ne suffise pas à retrouver un bon sommeil. Il faut au contraire jouer sur les différents paramètres impliqués, ou du moins les principaux, de façon concomitante, ce qui n'est pas facile à mettre en place seul dans son coin.
C'est d'ailleurs l'objectif des ateliers insomnie comme ceux qui vous ont été proposés, qui sont loin de la simple remédiation à d'éventuelles mauvaises habitudes de sommeil; ils permettent d'inverser le cercle vicieux de l'insomnie, celui qui fait que plus on cherche à dormir, plus on s'éloigne de l'état d'abandon qui est requis pour s'endormir ou dormir profondément.
Cette anxiété de performance n'est pas facile à juguler, car comme le souligne parfaitement Itsimsgood, il est paradoxal de ne pas penser à son sommeil quand on est insomniaque, mais c'est effectivement la meilleure perspective à adopter, et le fait d'être plusieurs facilite la restructuration de son sommeil...

bon courage, et tenez nous au courant de l'évolution de votre sommeil!

Ce qui a marché pour moi, comme disait Itsimsgood, c'est justement ne pas trop y penser.

Quelques rituels fonctionnent pour moi :

[list][*]éteindre les écrans! Tout le monde dit et répète ça, mais je vous promets, c'est pour une raison! L'idéal c'est rien du tout, mais une TV bien éloignée, ou un écran d'ordi avec un film et la luminosité au minimum ( réglages de l'écran) pour moi ça fait une énorme différence.
[*]parler d'autre chose : aller voir la famille, les amis, parler d'eux, s'intéresser aux problèmes des autres permet de relativiser les siens. Quand un ami vient me raconter qu'il bosse temps plein, qu'il a 3 gosses, que sa femme se bat contre la sclérose en plaques et qu'il commence une hernie, je me dis que j'angoisse pour pas grand-chose.
[*]si vous avez un conjoint, un petit massage en parlant doucement, même 5 minutes. Ca parle à votre corps et pas à votre cerveau, mais ce langage là a ses mérites. [/list]


Ce qui ne fonctionne pas : des journées ou on planifie la nuit dès le matin, en se privant de thé, café, chocolat, en guettant l'anxiété, en notant tout sur un carnet pour raconter au psy. Impossible de sortir de son état de stress si tout ce qu'on fait la journée nous gueule "TU AS UN GROS SOUCI" dans la figure.
Ca ne sert à rien pour moi d'ignorer l'anxiété, mais se dire qu'elle est là et qu'on va passer à autre chose, ça m'aide.

Vous allez trouver ça très con, mais limite, je lui parle. Tiens, te revoilà. Ben si ça ne te dérange pas, j'ai du travail, donc on va aller bosser ensemble toi et moi, hein, parce que je vais pas me rouler en boule et pleurer.

Ca me fait un peu marrer, et au bout d'un moment ça passe.

Merci Freya de bien mettre en évidence le paradoxe de l'insomnie et de l'anxiété qui va avec: il faut à la fois la considérer, car trop nombreuses sont les personnes de l'entourage qui ne prennent pas la mesure de la difficulté de l'insomnie, mais ne pas se focaliser dessus... Il faut à la fois suivre les règles de bon sommeil, et ne pas trop y penser...
A chacun de trouver la stratégie pour contenir l'anxiété, bien légitime quand ne dort pas, et de plus souvent conséquence de ce manque de sommeil, mais ne pas se laisser envahir par elle...