insomnie: difficulté d'endormissement et réveil précoce

Bonjour à toutes et à tous,

je viens tout juste de m'inscrire sur le forum car je suis suivie dans un centre du sommeil depuis avril 2014 et je me pose beaucoup de questions.

je suis allée consulter car je n'avais pas un sommeil réparateur selon moi(toujours fatiguée) et des difficultés d'endormissement.Je suis sous LEXOMIL le soir.

J'ai eu un enregistrement du sommeil ayant révélé un saos léger avec un facteur de risque selon le médecin (rétromandibulie).
J'ai donc été appareillée mais pour le moment j'ai du mal à supporter la PPC.

En outre j'ai eu l'ajout de mélatonine à 0,5 le soir (car le médecin pense que j'ai un décalage de phase ,ce qui me laisse septique car j'ai tout de meme un fond anxieux et je pensais que mes problèmes d'endormissement étaient liés à cela) ainsi que l'introduction de règles comportementales.

Depuis, je mets encore plus de temps à m'endormir(plus d'une heure) et je me réveille de plus en plus tot(entre 5h et 5h30 du matin).

J'avoue que je ne comprends pas et je commence à douter de l'intéret de ce traitement car pour l'instant je n'en tire aucun bénéfice si ce n'est une fatigue supplémentaire. Ce traitement est il adapté dans mon cas?

Si certains lisent mon message et peuvent m'apporter des éléments de réponses je les en remercie par avance.

Cordialement,
phoebe33

Face à un sommeil non réparateur et des difficultés d'endormissement, votre démarche de frapper à la porte d'un centre de sommeil parait tout à fait pertinente.
Vous savez ainsi maintenant que la cause organique, modérée, est prise en charge par l'appareil à PPC: en supprimant les pauses de votre respiration, la Pression Positive Continue permet à votre sommeil d'accéder aux stades plus profonds et récupérateurs, ce qui améliore la qualité de votre sommeil.
Certes, l'adaptation n'est pas toujours simple, surtout quand les apnées sont faibles et que le bénéfice ressenti n'est pas flagrant... (Vous pouvez à ce propos trouver beaucoup d'informations sur le site de Respir@dom, qui a été créé dans l'optique de faciliter l'adhésion au traitement par PPC).
C'est sans doute précisément pour faciliter votre endormissement que vous ont été préconisées des règles comportementales d'hygiène de sommeil, qui ont pour objectif de renforcer la bonne alternance veille et sommeil, et que vous a été prescrite de la mélatonine qui permet de replacer à la bonne heure cette période de propension au sommeil. (La mélatonine est l'hormone qui "donne le temps" à notre organisme, et qui nous permet donc de lancer les différents rythmes au bon moment. Elle a de plus un petit effet hypnotique qui aide souvent à l'endormissement).

Cela reste parfaitement compatible avec votre analyse de l'anxiété comme frein à l'endormissement, et rien ne vous empêche de travailler en parallèle sur cette anxiété. Les techniques médicamenteuses sont à éviter car le relâchement musculaire que les anxiolytiques induisent va être de nature à augmenter le ramollissement des voies aériennes supérieures et donc des apnées, mais toutes les techniques de relaxation sont pertinentes.
Enfin, l'idée d'augmenter la pression ..de sommeil (!) en reculant votre coucher et en gardant une heure fixe de lever, peut certes accentuer votre fatigue dans un premier temps mais peut également faciliter cet endormissement qui, ayant déjà du mal à venir, est encore freiné davantage par la gêne de la machine.

N'hésitez pas à revenir vers le médecin que vous avez vu au centre du sommeil, pour lui soumettre votre sentiment d'une situation plutôt dégradée qu'améliorée. Vous pourrez alors discuter ensemble de l'ordre dans lequel il sera le plus pertinent de procéder, entre la correction des apnées, la restauration de la confiance dans vos capacités à dormir et la restructuration d'une architecture de sommeil optimisée.

Bon courage!