Insomnies en milieu de nuit

Bonjour,

J'ai changé de travail l'année dernière. Mon nouveau poste me donne beaucoup de responsabilités, et j'ai une tendance naturelle à m'inquiéter pour tout, même pour des choses qui restent finalement sans importance. Dès ma prise de poste, j'ai eu des pb d'insomnies, très spécifiques : je m'endors très facilement, mais je me réveille de manière systématique entre 1 h et 4 h du matin. Mon réveil est toujours causé par des questions liées au travail : tous les sujets qui me causent du tracas la journée viennent me sortir de mon sommeil, au beau milieu de la nuit.
Parfois j'arrive à me rendormir vers 6 h du matin, parfois je n'y arrive pas.
Malgré ce manque de sommeil, je tiens bon la journée, les gens me trouvent très énergique.
Le soir en rentrant je me sens épuisé, tellement épuisé qu'à nouveau je m'endors facilement... avant de me réveiller au milieu de la nuit... et ainsi de suite... depuis 1 an.
Je voudrais réussir à sortir de ce cycle infernal, mais je ne sais pas comment m'y prendre. Le problème est le suivant : je trouve beaucoup d'infos sur les problèmes d'endormissement, mais pas sur les pb de réveil en milieu de nuit.
Et puis je me dis qu'au fond ces pb d'insomnie ne sont que le reflet des pb d'anxiété liée au travail. Si je traitais cette anxiété, peut-être que je n'aurais plus de pb d'insomnie... Or la difficulté c'est que l'anxiété fait partie de ma nature profonde, elle ne disparaîtra pas...
Bref je tourne en rond et ne dors pas... Si quelqu'un peut me donner des conseils, ça m'aiderait beaucoup...
J'aimerais aussi savoir si ces pb (endormissement facile, réveils en milieu de nuit systématiques) sont atypiques, ou si d'autres personnes en souffrent aussi?

Merci!

Merson

Les éveils nocturnes sont parfaitement physiologiques, ils font partie du déroulé normal de la nuit de sommeil. La plupart des gens se réveillent (entre deux cycles) au cours de leur nuit, mais cet éveil est tellement court qu'il n'est pas mémorisé... Ce qui n'est pas normal en revanche, c'est de ne pas se rendormir, et là on retombe dans les mêmes causes que celles qui peuvent entraver l'endormissement: anxiété ou inquiétudes, excitation cognitive, pensées anticipatoires, ruminations négatives, mais aussi douleurs ou tout autre facteur qui vient entraver l'abandon que nécessite le sommeil.
Dans votre cas, la pression de sommeil accumulée dans la journée fait que votre endormissement survient sans problème, mais dès que cette pression diminue (par le fait que vous ayez un peu dormi), elle n'est plus suffisante pour permettre le ré-endormissement après un éveil entre deux cycles par exemple.

Vous avez raison de dire que vous ne pourrez pas faire disparaître votre tempérament anxieux, cela fait partie de votre fonctionnement, et cela comporte certainement également des bénéfices. Vous pouvez en revanche apprendre à juguler cette anxiété, de telle sorte qu'elle n'interfère pas avec votre sommeil (et ainsi qu'elle ne vous maintienne pas éveillé). Ce peut donc être une bonne idée de vous atteler à la bonne gestion de cette anxiété.

Parallèlement, il va être efficace d'adopter une hygiène de sommeil très rigoureuse, afin de ne pas renforcer vos difficultés de sommeil:
- préparez votre sommeil en favorisant dans la journée l'activité physique et l'exposition à la lumière de préférence le matin,
- ménagez un sas de détente entre la journée et votre coucher (éventuellement écrivez les tâches auxquelles vous pensez et que vous effectuerez le lendemain pour ne pas qu'elles tournent en boucle de façon stérile)
- évitez les stimulations fortes le soir, ainsi que les écrans (leur lumière est de nature à décaler nos rythmes),
- réservez le lit au sommeil,
- le matin levez-vous à la même heure, y compris le week-end.

Lors des éveils nocturnes, ne restez pas au lit sans dormir, surtout si vous sentez l'anxiété ou la fébrilité monter. Au contraire, levez vous, entreprenez une activité calme mais bien différenciée du sommeil, de manière à vous distancier des pensées négatives ou ruminations en vous focalisant sur autre chose, et n'allez vous recoucher que lorsque vous ressentez la somnolence (la fameuse pression de sommeil)
Vous recommencez autant de fois que nécessaire, de façon à ne pas prendre l'habitude d'être au lit sans dormir, ce qui renforcerait une association étroite entre "je suis au lit" et "je ne dors pas", évidemment délétère pour votre sommeil.
Je vous invite aussi à proscrire toute utilisation d'écrans pendant ces éveils, car leur lumière (qui donne le signal "jour" à votre horloge biologique) rend votre ré-endormissement beaucoup plus difficile..

Bon courage et tenez nous au courant!

Bonjour merson62,

Je souffre exactement des mêmes symptômes ! Cela a démarré il y a 2 ou 3 ans, c'est difficile à dire.

J'ai réussi à me défaire des médicaments, j'ai participé à un atelier Morphée, mais malheureusement, patatras !!! Le problème revient depuis plusieurs jours/semaines...

Je désespère à l'idée de devoir utiliser un traitement médicamenteux pour revenir à une vie "normale" mais en même temps, je n'arrive pas à contrôler ces angoisses nocturnes. Je me réveille brusquement, j'ai des palpitations en pensant à ce que je dois faire dans 1 jour, 1 mois, 1 an... Alors qu'objectivement, je n'ai aucune raison d'être angoissée !!!

J'ai mis en place des horaires de coucher et de lever assez stricts il y a environ 10 jours, mais il m'est difficile de me lever la nuit si je ne dors pas.

Mon généraliste était compréhensif même si il n'existe pas de traitement miracle, malheureusement il est décédé fin 2012 et je ne sais pas si son remplaçant aura la même écoute. Je compte aller le voir cette semaine.

Affaire suivre donc...

Votre reflexe de reprendre des horaires plus stricts quand le sommeil redevient difficile est excellent! C'est en effet en multipliant les reprises en main de votre sommeil que vous allez définitivement retrouver la confiance dans vos capacités à dormir.

En appliquant à nouveau les consignes que vous avez expérimentées lors de votre atelier Morphée (tenue de l'agenda, lever très régulier tous les jours même le we, ajustement strict du temps passé au lit au besoins théoriques de sommeil, ...) vous allez très certainement retrouver l'amélioration initiale. C'est précisément l'objet des séances de suivi qui sont proposées aux participants des ateliers. N'hésitez pas à vous y inscrire, vous y retrouverez sans doute la motivation pour appliquer les consignes préconisées ...comme celle de vous relever quand vous ne dormez pas!

Enfin, le travail d' "équipe" avec votre médecin traitant est en effet primordial. N'hésitez pas à chercher un praticien avec lequel vous pourrez également tisser une relation de confiance.

Bonjour Morphée,

La remplaçante de mon médecin m'a prescrit du Stilnox et je suis très dubitative... Comme demain nous sommes dimanche et que je ne travaille pas, je vais prendre ce soir 1/2 comprimé mais cela me fait un peu peur. Déjà que je ne supporte pas un 25 mg d'Atarax... La nuit dernière a été particulièrement épouvante (endormissement facile, puis réveils incessants au bout de 2 heures de sommeil). Je dois préciser que la période de septembre à décembre est particulièrement chargée dans mon travail.

Les ateliers du sommeil m'avaient beaucoup plu, ne serait ce que d'être avec des personnes qui sont dans des situations similaires permet d'aider à se prendre en main.

A bientôt...

Le stilnox a une demie vie très courte, c'est à dire qu'il est rapidement éliminé de notre organisme: c'est un inducteur de sommeil, c'est à dire qu'il permet la bascule de l'endormissement. Il est donc préconisé quand cet endormissement est devenu laborieux(à cause d'une douleur, d'une anxiété, d'un hyper-éveil qui n'arrive pas à s'éteindre ou s'amenuiser, etc...)
N'oubliez pas qu'il est souvent préférable de se relever si on ne dort pas, et d'attendre que la somnolence revienne pour aller se coucher.
Enfin, reprenez peut être la tenue de votre agenda de sommeil, pour vérifier grâce au calcul de l'efficience, que la fenêtre de temps que vous passez au lit n'est pas trop grande par rapport à ce que vous dormez...
C'est bien la qualité et non la quantité de votre sommeil qu'il faut privilégier!