Décalage de phase du sommeil et travail

Bonsoir,

Je souffre depuis plusieurs années déjà d'un décalage (retard) de phase du sommeil (diagnostiqué par le centre du sommeil du CHU proche de chez moi, après une polysomnographie), associé fait que je sois une grosse dormeuse : 9 h par nuit. De nombreux réveils sonnent chez moi, à des heures différentes. Malgré tout ce bruit, je n'arrive pas à entendre, et encore moins à me lever.
Il y a bientôt 2 ans, mon employeur précédent, ne supportant plus mes retards au travail -pourtant, j'arrivais vers 10h30, maximum - m'a dirigé vers le médecin du travail, en arguant du fait que ce retard était insupportable. Pour moi aussi, du reste.
N'arrivant pas à me corriger de ce vilain défaut, j'ai changé de travail. Malgré cela, mon retard de phase s'est accentué. Parfois, j'arrive au travail à 16h, ce qui fut le cas hier. Et aujourd'hui, je me suis, bien sûr, vue reprocher mes retards à répétition. Ce que je ne conteste pas. Une fois encore, je me suis mise à pleurer, car je n'arrive pas à me recaler.

Voici ce que j'ai essayé :
Passer une nuit blanche, en espérant que je me recalerai, puisqu'à un moment je serai fatiguée : ça a marché 2 jours. En plus, ce n'est pas si facile que ça de passer une nuit blanche !
Me coucher tous les jours 3 heures plus tard , pour que j'arrive à me recaler sur 23 h - 7 h en temps de sommeil : évidemment, comme par hasard, je n'arrive pas à me coucher 3 h plus tard. Mon heure de coucher et d'endormissement actuelles et depuis maintenant un an environ : 5 h du matin.
Le médecin m'a prescrit un médicament donné aux travailleurs de nuit qui souhaitent se recaler. La 1ère semaine, ça a fonctionné un peu, puisque je réussissais à me coucher vers 3h30 du matin. Mais là, je suis retombée dans mon ornière.

Je n'en peux plus. Non pas de ma vie actuelle, car elle me convient. Mais je ne supporte plus le regard des autres, les reproches que l'on me fait, même s'ils ne sont pas faits à haute voix...
Que vais-je devenir ? Vais-je être en invalidité ? Ce qui sera encore pire pour moi, car je me coucherai et me lèverai donc quand je le voudrai...
Y-a-t-il un problème psychologique derrière ce retard de phase ? Est-ce mon horloge interne ? (Si oui, ou est le bouton "reset" ?)
Le médecin du CHU m'a parlé d'une hospitalisation pour le recaler, avec des réveils aux piqûres d'amphétamine. Est-ce dangereux ?*

Merci de m'aider, car, suite aux remarques de mon chef cet après-midi (remarques justifiées et très gentiment dites), je suis très démoralisée.

C'est bien notre horloge qui détermine nos phases d'éveil et de sommeil ou plutôt leur alternance, de la même manière que notrehorloge lance nos différents rythmes, de sécrétion hormonale, de température interne, de division cellulaire, etc...
Cette horloge est entraînée par deux types de synchroniseurs, d'une part des synchroniseurs externes, avec en premier la lumière, et d'autre part des synchroniseurs internes, c'est à dire que l'ensemble de nos rythmes sont synchronisés et la bonne alternance des uns cautionne la bonne alternance et la bonne amplitude des autres. Par exemple notre période de sommeil vient normalement s'ajuster à la période où notre température interne est la plus basse, l'endormissement ne survient que lorsque la température a bien baissé (vers 23heures en général) et le sommeil ne reste de qualité que jusqu'à ce que la température amorce sa remontée...
(vous pouvez retrouver des informations en suivant le lien suivant:
http://www.reseau-morphee.fr/le-sommeil-et-ses-troubles-informations/lorganisation-du-sommeil/horloges-cerveau/rythme-sociale
et les pages précédentes
Il existe une certaine inertie propre à cette horloge, ce qui explique que vos tentatives (excellentes ) n'aient pas suffi. Le fait de décaler progressivement l'heure de coucher ou celui d'enchaîner une journée normale après une nuit blanche, est très efficace mais cela demande dans les deux cas une détermination et une ténacité importante. Il faut également une phase de consolidation (plusieurs semaines où on ne dépasse sous aucun pretexte l'heure de coucher qu'on a déterminée), ce qui permet d'ancrer le nouveau rythme dans la durée.
C'est la raison pour laquelle on peut vous proposer une hospitalisation, afin de vous proposer le cadre dans la journée qui vous permette de bien tenir le programme.
La prise d'amphétamines reste exceptionnelle néanmoins, réservée aux cas d'hypersomnie rare

Maintenant, votre détermination à intégrer le regard des autres mais aussi de pouvoir travailler sur les mêmes plages, reste priordiale pour que vous acceptiez de renoncer à votre rythme décalé. C'est là la part psychologique en effet!

Enfin, ne plus travailler risquerait effectivement de renforcer ce décalage, car vous n'auriez alors plus aucun repères de temps social!

Bon courage et tenez nous au courant!

Bonjour
j ai le me soucis
je m endors depuis un mois a 3h du matin (avec de la mélatonine que mon dr m a prescrite) alors qu avant un mois je m endormais vers 10h et me levais vers 6h

je suis partie a l etranger (2h de décalage)
peut etre est ce du a cela?
mais je suis dans la détresse car j appréhende les nuits blanches et les journées fatigantes
auriez vous un conseil?
je suis allée voir l hopital de montpellier spécialisé pour les problemes de sommeil qui m ont indiqué me contacter pour un TCC
ou peut etre de la luminothérapie?
mais je suis dans une ville de soleil et j hésite a investir dans cet appareil
merci beaucoup
Gina

C'est en fixant votre réveil de façon très régulière que vous allez retrouver le rythme que vous souhaitez. Si le créneau de sommeil 22h - 6h vous convient, vous pouvez commencer par vous lever tous les jours à 6:00, afin de renforcer la synchronisation de votre horloge. Certainement difficile après de toutes petites nuits (c'est pourquoi on vous propose de le faire dans un cadre structuré comme celui d'une thérapie), mais extrêmement efficace.
A 6:00, quand vous vous levez, exposez vous bien à la lumière du jour (excellente période, et vous avez la chance d'être dans le sud, où la luminothérapie est gratuite...!), ce qui renforcera la synchronisation. Idéalement, couplez cela avec une activité physique, (en augmentant la température interne le matin vous favorisez un endormissement plus tôt).
Dans la journée, proscrivez tout endormissement (ne restez pas passif quand vous sentez la somnolence mais retrouvez une façon d'être actif en allant marcher ou en pratiquant une activité manuelle), et évitez les excitants surtout en deuxième partie de journée.
Le soir, proscrivez les écrans dont la lumière retarde notre période de propension au sommeil, et essayez d'attendre la somnolence pour aller vous coucher. Il vaut mieux des nuits trop courtes mais bien régulières, la durée viendra dans un second temps...
Après quelques nuits ou plutôt quelques réveils à ce régime, vous allez recaler votre horloge biologique. il ne vous restera plus qu'à bien ancrer ce nouveau rythme en évitant les couchers trop tardifs, et surtout en maintenant rigoureusement votre heure de lever à 6:00.
Difficile, mais radical!