Sommeil et appétit....

Bonjour,
Juste une question...

J'ai lu dans un article sur le site Morphée concernant le travail de nuit que les personnes en manque de sommeil grignotent et donc, prennent du poids sous l'effet du grignotage.
Or, me concernant, le manque de sommeil me coupe l'appétit.
=> Quel est le mécanisme qui fait cela ? Pourquoi certaines personnes qui manquent de sommeil grignotent (et donc prennent du poids) alors que d'autres n'ont pas d'appétit (et donc perdent du poids) ?



Merci d'avance

Excellente question, dont la réponse n'est à ma connaissance pas élucidée.
Ce que l'on sait, c'est que deux hormones en rapport avec l'appétit sont sécrétées pendant la nuit : la ghréline et la leptine...la première la ghréline est une hormone naturelle qui a un effet sur la stimulation de l'appétit.Sécrétée par des cellules spécifiques de l'estomac peu avant le repas et à son tout début, elle déclenche la faim, provoquant la prise de nourriture.
La seconde la leptine,est une hormone de nature protéique , sécrétée par les adipocytes (cellules constituant le tissu adipeux = la graisse). Génétiquement, la leptine est codée par le gène Ob dont la mutation, qui a été étudiée en laboratoire chez certaines souris, est à l’origine d’obésité. Chez l’homme, l’obésité est associée à des taux élevés de leptine ce qui laisse à penser qu’il existe une résistance éventuelle ou une diminution du passage de la leptine du sang au cerveau. L’action de la leptine provoque une diminution de l’appétit (satiété).
Or des études récentes montrent que les personnes ayant une durée de sommeil de moins de 5 heures avaient une diminution de la leptine et une augmentation de la ghreline, ce qui est le terrain d'une prise de poids...
Plus de détails sur : http://www.morphee.biz/article-155534.html
Comment expliquer le mécanisme inverse, est-il fréquent ?
des recherches sont en cours. Dans tous les cas, quand le manque de sommeil a des conséquences sur notre poids, c'est qu'il est préjudiciable à notre équilibre hormonal...cela vaut la peine de chercher reprendre son rythme en mains !
Bon courage !

Merci Dr Morphée

Le rythme est repris en main depuis belle lurette mais je me pose la question par curiosité, soif d'apprendre si vous préférez. En effet, ma psy de l'hôpital pour le TDAH disait que c'est la perte d'appétit qui engendre le manque de sommeil (elle est aussi chef de l'unité pour les Troubles du Comportement Alimentaire, qui est dans la même unité que pour le TDAH), or j'ai constaté que [u]chez moi[/u] (donc ce qui fonctionne chez moi ne fonctionnera pas forcément chez un autre), c'est tout le contraire : c'est le manque de sommeil qui engendre la perte d'appétit, manque de sommeil le plus souvent provoqué par un énorme stress.
Sauf que sur moi, le stress provoque aussi une perte d'appétit.

Donc, mystère et boule de gomme, pourquoi, chez certaines personnes, le stress va t-il provoquer une perte d'appétit alors que chez la plupart, ça va être grignotage de sucreries à gogo ? N'y aurait-il pas un facteur génétique, qui enclencherait un facteur hormonal par effet boule de neige ?
Ensuite, le TDAH ne pourrait-il pas avoir sa part de responsabilité (sans tout expliquer non plus) quant au fait que le manque de sommeil me provoque une perte d'appétit ?
Bref, j'aime apprendre et comprendre

Les études sur sommeil et poids sont très récentes...seules des pistes de réflexion existent.
Dans votre cas, le TDAH est sans doute central et peut être à l'origine du stress dont vous parlez et des troubles du sommeil qui s'en suivent...
Les traitements utilisés face à ces situations difficiles peuvent aussi avoir leur part dans les variations de poids.
Souvent, comme dans votre cas personnels de multiples facteurs se combinent pour être à l'origine d'un symptome ( par exemple la variation de poids), et il faudra encore de nombreuses études pour avoir la preuve de la physiopathologie dans ces différents cadres ! Patience...

En fait, le TDAH est la maladie des enfants hyperactifs (c'est le nom technique de cette maladie, et je dis ça car j'ai eu affaire à beaucoup de généralistes dans le cadre de mes démarches pour le permis qui ne savaient même pas ce que c'est comme maladie ), dont le symptôme le plus invalidant est le déficit d'attention. Sachant aussi qu'on peut avoir un TDA sans H et donc, avoir cette maladie sans être hyperactif. Enfin, le TDA/H est considéré comme un trouble de l'apprentissage davantage que comme une maladie mentale en tant que telle, même si c'est soigné en psychiatrie (donc plutôt traitre comme histoire).
Une amie en Italie dont le fils souffre de la même maladie (qui a la meme maladie que moi, mais pas les mêmes troubles de l'apprentissage associés que moi) dit que c'est courant que les personnes souffrant de cette maladie aient tendance à perdre du poids (et non à en prendre), et ceci est une tendance aggravée par les traitements. Mais ma généraliste pondère par le fait qu'il y a des enfants (et peut-être des adultes, mais je suis la seule adulte qu'elle suit avec cette pathologie, donc ma psy sera plus à même de répondre sur ce point précis vu qu'elle voit pléthore d'adultes avec cette pathologie) qui ont cette pathologie et qui présentent un surpoids voire une franche obésité.
Donc, à mon avis, et je peux me tromper sur toute la ligne, le TDA/H explique une partie de la chose, mais que les liens entre le sommeil et le poids sont en réalité multifactoriels. Mais encore une fois, je peux me tromper sur toute la ligne en tant que simple quidam

Bonjour,
Je reviens, je reviens avec mes réflexions de simple patiente....

Ne serait-il pas possible, scientifiquement parlant, de dire que le manque de sommeil qui fait prendre/perdre du poids n'est en fait que le révélateur d'une tendance ?
Bon, pour que je m'exprime clairement, une personne qui a tendance à prendre du poids à l'origine prendra du poids sous l'effet du manque de sommeil tout simplement car à l'origine, elle a déjà tendance à prendre du poids. Donc non pas que le manque de sommeil a créé en soi la prise de poids par un coup de baguette magique, mais n'a fait que révéler une fragilité qui existait déjà et qui s'est exprimée à l'occasion du manque de sommeil.
Pour une personne qui a tendance à perdre du poids, le manque de sommeil ne fera que révéler la perte de poids.
Après tout, sous ce même stress, à savoir le manque de sommeil, les deux personnes réagissent différemment. Certains vont se ruer sur le sucre alors que d'autres vont ressentir un besoin irrépressible de s'activer.
Donc scientifiquement parlant, on peut dire que la tendance génétiquement programmée d'un individu à prendre/perdre du poids est révélée par le facteur de stress environnemental appelé le manque de sommeil.

Après tout, de la même façon que certains facteurs de risques cardio-vasculaires sont immuables (on ne peut pas changer son sexe d'un coup de baguette magique, et on n'a aucune prise sur son âge chronologique), d'autres sont modifiables (faire de l'exercice ou fumer est quelque chose dont personne ne peut décider à notre place).
Donc le facteur de risque génétique, qu'on ne peut pas modifier, peut être contrecarré par des facteurs environnementaux.

Là aussi, tout cela révèle que la génétique et l'environnement ont des liens bien complexes entre eux.....


Mais là aussi, mon raisonnement peut se révéler faux d'un point de vue scientifique. Qui sait ?

Votre raisonnement est tout à fait intéressant et il est vrai qu'un même élément de l'environnement, par exemple le stress, peut entraîner des réactions différentes, liées à son propre bagage génétique ...et bien sûr l'inverse est vrai aussi!
Il faut également compléter ce point de vue par la réalité neurophysiologique, où les influences sont réciproques.
Ce sont toujours les situations d'équilibre qui sont à rechercher, même si tous les paramètres en cause ne sont pas encore tout à fait clairs.