Difficultés d'endormissement bébé 12 mois

Bonjour,

Mon bébé de 12 mois rencontre de grandes difficultés à s'endormir seul pour les siestes et la nuit depuis plus de 2 mois.
Il est parvenu à s'endormir seul à partir de 5 mois environ (il a un doudou mais n'utilise ni pouce ni tétine). Tout s'est bien passé alors jusqu'à ses 10 mois.. puis du jour au lendemain, il a été très difficile de le mettre au lit (gros gros pleurs). Petit à petit les choses se sont légèrement améliorées.. néanmoins il ne parvient pas à s'endormir... Nous avons mis en place des chansons, le fait que je reste à côté, ou pas, mais rien n'y fait. Parfois, pour des raisons que l'on ne s'explique pas, il y arrive.. et parfois pour des raisons que l'on ne s'explique pas non plus, il ne s'endort que dans les bras...
Souvent il se réveille alors 30 minutes après en pleurant.
Nous avons également essayé de le laisser pleurer, c'est encore pire car il met des heures à se calmer et impossible alors de le coucher...La nuit parfois il parvient aussi à se rendormir seul, parfois non...

Les siestes se terminent alors souvent dans les bras...

La nuit, il y a 1 à 2 réveils nocturnes (soit vers 22h soit vers minuit et/ou vers 4h-4h30).. Plus la nuit est avancée, plus il est difficile de le remettre au lit.. il dort alors dans nos bras, alors que nous sommes assis dans le canapé..
Impossible meme de le coucher dans notre lit...

Chez l'assistante maternelle, il rencontre également des difficultés à s'endormir seul. Les choses s'arrangent dès lors que les autres enfants dorment également dans la même pièce.

Il me semble donc que cela est dû à une angoisse de séparation. A noter que jusqu'à récemment, il était même difficile de quitter une pièce sans que les gros pleurs n'apparaissent.

Par ailleurs c'est un enfant très vif et joyeux... Son rythme est le suivant
- 7h-7H30 : réveil
- environ 10h : sieste - environ 1h
- 12h : déjeuner
- 13h : sieste - environ 2h-2h30 voire 3h
- 16h : goûter
- 19h : diner
- 19h30-45 : coucher
Nous le couchons dès lors qu'il montre des signes de fatigue, avons mis en place un rituel. Il ne regarde aucun écran..

A noter qu'à la naissance nous avons été séparé (car bébé prématuré, détresse respiratoire, néonat, etc) mais j'ai pu me rendre à son chevet 6h après sa naissance...

Voici grosso modo le résumé de la situation.

Nous allons voir notre ostéopathe aujourd'hui sur ce sujet. nous envisageons une séance psy... nous avons lu beaucoup de livres. Quels sont vos conseils ?

Merci

Delphine

Bonjour Delphine,
Si votre conviction est que ces difficultés de sommeil sont liées à une difficulté à gérer la séparation alors c'est sur cet axe qu'il faut travailler. Et en effet l'aide d'un psychologue pour quelques séances qui vous aideront à prendre du recul sera bénéfique. L'objectif est que le cercle de sécurité de chacun ( bébé, mais aussi parents!) soit bien en place. Une fois ce cercle de sécurité bien en place alors votre bébé aura la capacité de se sentir en sécurité seul dans son lit. Il est impossible de vous en dire plus sans une connaissance plus fine de votre famille.
Petit point pratique : attention à la durée de la sieste de l'après midi , qui si elle est trop longue peut impacter négativement sur le sommeil nocturne.

Bonjour Docteur Morphée,

Je vous remercie pour votre réponse. Qu'entendez-vous par cercle de sécurité ? avez-vous des astuces ou pistes pour le mettre en place ?
Je vous en remercie par avance.

Delphine

Le cercle de sécurité fait référence à la théorie de l' attachement qui décrit les interactions entre êtres humains : pour pouvoir être en capacité d'explorer son environnement en toute sérénité le tout petit doit pouvoir se tourner à tout moment vers sa figure d'attachement ( la principale étant ses parents) , en sachant qu'elle est disponible s'il est en danger.
Quand on est tout petit seul le contact physique rapproché permet au bébé de retrouver cette sécurité s'il se sent menacé. En grandissant il va apprendre que même s'il ne voit pas ses parents il peut être en sécurité car il sait qu'ils sont dans la pièce à côté, à portée de voix. Et quand il est ado il a juste besoin de savoir que les parents sont quelque part dans la maison, au cas où!
Explorer seul le monde de la nuit ça implique d'avoir pris conscience que sa figure d'attachement est accessible, si besoin, mais qu'un contact physique n'est pas forcément indispensable pour se rassurer à chaque réveil nocturne.

Merci pour cette nouvelle réponse complète. Quels sont les moyens de faire prendre conscience à notre fils que nous sommes là pour lui, jour et nuit et qu'il peut se sentir en sécurité ?
Je lui en parle très fréquemment, nous répondons à ses pleurs, etc. Là nous ne voyons plus vraiment ce que nous pouvons faire de plus...

peut être que la question n'est pas de faire plus, parce qu'en effet il semble que vous fassiez déjà ce qui est nécessaire, mais d'être surtout vous intimement convaincus que vous êtes des parents sécurisants. Très difficile encore une fois d'aller plus avant sur un forum, mais ça peut être une piste de réflexion possible.

Je comprends. Je pense que nous sommes intimement convaincus, mais ces mois de difficulté nous font douter de tout.

J'ai contacté le centre interdisciplinaire du sommeil à Paris. Un médecin a analysé le questionnaire de sommeil que nous avons rempli concernant notre fils. Son analyse indique qu'il s'agit d'insomnie comportementale et il recommande une thérapie cognitive comportementale.
Cette méthode vous parle-t-elle ? Avez-vous des retours dessus ? notamment en termes de probabilité de réussite (en quelque sorte). Merci encore pour votre écoute et vos réponses.

vous pouvez lire le chapitre consacré au sommeil de l'enfant sur notre site et vous y trouverez tous les détails sur la thérapie comportementale.
Pour ma part je ne pense pas qu'il soit possible d'évaluer sur questionnaire seulement les besoins d'une famille. Des interactions fines se jouent là, et une consultation est la meilleure manière d'y voir clair. Si vous habitez en région parisienne n'hésitez pas à écrire à contact@reseau-morphee.fr , nous pourrons vous aider à trouver des professionnels spécialisés.

effectivement, je vais vous contacter pour obtenir les coordonnées de spécialistes.

Par ailleurs, le questionnaire que j'ai complété et adressé au centre est celui disponible sur votre propre site :
https://sommeilenfant.reseau-morphee.fr/wp-content/uploads/sites/5/2018/05/QUESTIONNAIRE-SOMMEIL-ENFANT-2015.pdf

J'ai regardé les détails de la thérapie comportementale, nous avons essayé de la mettre en place mais cela nous parait totalement impossible car notre fils hurle littéralement dès qu'on le met au lit et rien ne le calme, pas mêmes les mots, la main, les chansons.. juste les bras.. et sans les bras, ces pleurs vont crescendo... bref !

je voudrais tellement pouvoir trouver une solution pérenne qui nous convienne à tous les 3 pour améliorer cet aspect de la vie de notre enfant...

ce questionnaire est parfaitement adapté en pré consultation, et nous sert à préparer la consultation en effet.

Bonjour Delphine,

J'ai bien reçu votre message mais malheureusement je n'arrive pas à vous répondre directement via la messagerie...c'est pourquoi je passe par le forum...

J'ai fait beaucoup de recherches via internet sur la pertinence de faire appel à un coach du sommeil, et j'ai pu constater qu'il y avait aussi beaucoup de retour négatif... De fait, j'ai eu peur de faire pire que mieux ...
La coach que j'avais retenue a été formée par Brigitte Langevin, spécialiste canadienne du sommeil du nourrisson et qui préconise différentes méthodes d'apprentissage du sommeil...je me suis inscrite à sa page facebook afin d'échanger avec d'autres mamans mais je n'ai pas vraiment trouvé ce que je cherchais.

Lors d'une visite chez notre pédiatre (pédiatre reconnu dans la région que j'habite, et expérimenté), je lui ai expliqué que les troubles du sommeil de notre fille s'intensifiaient que cela devenait très compliqué pour elle, pour moi (mon mari travaille de nuit donc j'assume seule cette partie); de fait, notre fille était très énervée en journée... le cercle vicieux en quelque sorte.
Notre pédiatre nous a expliqué que le sommeil était primordial au bon développement de notre fille et qu'il était important de résoudre ce problème.
Il nous a aussi expliqué que notre fille ne savait pas s'endormir seule, et que, si les micro réveils sont normaux à cet âge, elle devrait normalement se rendormir seule et rapidement, ce qu'elle ne faisait pas, à l'identique de l'endormissement, elle avait aussi besoin que je sois là.
La solution qu'il nous a conseillée, a été de la passer dans un "grand lit" (elle avais déjà tendance à l'escalader), de continuer le rituel du dodo qui ne devait durer plus de 15 min, et au moment de la mise réelle au lit, de ne pas s'attarder : l'embrasser, lui souhaiter bonne nuit et partir ... en fermant la porte (il y a une petite veilleuse dans sa chambre)...
Bien sûr, il m'a avertie qu'elle allait pleurer et qu'il fallait que je sois prête à l'entendre sans intervenir...idem lors des réveils nocturnes... Que probablement les 3 premiers jours allaient être compliqués, mais passé ces 3 jours les choses rentreraient dans l'ordre... Qu'il fallait que je sois convaincue de mon choix car, notre fille saurait déceler la faille pour me faire intervenir.
J'y ai réfléchi plusieurs jours car j'avais beaucoup de mal avec l'idée de la laisser pleurer sans intervenir ... la situation était devenue si compliqué pour toute la famille que j'ai fini par appliquer cette méthode.
le premier soir, notre fille a pleuré environ 45 min sans se lever de son lit, le 2e 1/2h et le 3e jour 15 min... elle a continué de pleurer tous les soirs pendant environ 10 min sur une période de 3 semaines environ... idem pour les réveils nocturnes.
Aujourd'hui, elle ne pleure absolument plus le soir, je la couche après son rituel du dodo et elle s'endort très rapidement sans un pleur... depuis environ une semaine nous n'avons plus de réveil nocturne mais elle se lève très tôt vers 5h30 et nous travaillons maintenant la dessus ... et sur la sieste également qu'elle a beaucoup de mal à faire chez sa nounou (à la maison ça va à peu près)...
La situation n'est pas encore idéale mais tellement mieux que ce que nous avons pu connaitre.
Nous continuons également l'ostéopathe, à raison d'une séance toutes les 3 semaines. Je n'ai pas l'impression d'une évolution pour l'instant grâce à l'osthéo, mais je persévère.

J'espère avoir pu vous aider par mon témoignage

Bon courage à vous