Insomniaque depuis 5 ans, je ne sais plus quoi faire.

Âgée de 30 ans, je souffre de grosses insomnies depuis 5 ans déjà, et ne sais plus vers qui me tourner pour tenter de m'en sortir. Ces insomnies sont probablement d'origine professionnelle mais se sont désormais systématisées. Même pendant les vacances d'été, mon sommeil ne s'améliore guère. Depuis 6 moins environ, ce ne sont generalement plus des insomnies d'endormissement mais plutôt des réveils en pleine nuit après 3 ou 4h de sommeil, avec incapacité à me rendormir. J'ai pris différents médicaments, j'ai fait de la méditation, suivi un atelier de gestion du sommeil à l'hôtel Dieu, je pense avoir pris un peu de distance par rapport au début de mes problèmes, à l'époque où je vivais ces insomnies comme dramatiques. Mais ces insomnies quotidiennes continuent de considérablement nuire à ma qualité de vie. Je ne sais plus quoi faire. Auriez-vous des suggestions ? Je n'en peux plus de serrer les dents en attendant que ça aille mieux. Je pensais peut être à l'hypnose ? Je n'en sais rien. J'attends impatiemment vos conseils. Je commence à craindre de devoir lutter avec ces problèmes toute ma vie. Merci.

Sérieux ton problème est identique au miens. Je ne sais pas si tu peux aller lire de mes anciens posts mais c'est du copier-coller. J'ai 31 et ca me fascine de voir combien il y a de gens ici dans nos âges. Moi aussi ca a commencé à cause du boulot mais après c'est l'insomnie qui a juste pris le dessus. Moi aussi maintenant c'est de l'insomnie de fin de nuit. Et comme toi je galère depuis environ 5 ans, avec toutefois des périodes ou tout allait bien. Je ne sais toutefois pas quoi te dire. J'ai aussi l'impression de prendre un peu de distance face à tout ça mais moi aussi je vis ca assez difficilement. On pourrait commnuniquer en privé si tu veux.

Bonjour Isimsgood et chilipepper;

Hélas je reconnaîs mon insomnie à travers vos histoires .J'ai 58 ans et je souffre depuis 15 ans de ces satanés réveils précoces.
Ce n'est pas rigolo du tout. Pour l'instant mon médecin (spécialiste en sommeil ) m'a prescrit de la mélatonine 5 mg .Sans résultats !
Je continue a faire de la méditation pleine conscience. Je viens de lire le livre de Dr.Guy Meadows .C'est surement une nouvelle piste qui révolutionne la science du sommeil. Je le conseille et je m'applique. Bon courage quand même ,je garde l'espoir.

Midodo

C'est bien que l'on partage le même genre de problème ca aide à se sentir moins seul. N'hésitez pas à partager vos bonnes et moins bonnes journées. Hier j'ai joué au poker avec des amis. J'ai du me coucher à 2h30 ce qui est environ 3 heures plus tard que d'habitude. J'ai réussi à dormir jusqu'à 8h15. J'aurais voulu dormir plus mais on prend ce qu'on nous donne. Lâchez pas!

Salut tous le monde, salut Chilipepper,
Je connais aussi ta forme d'insomnie et je comprend le mal que tu éprouves face à ça.
Est ce que tu penses souvent à ta nuit la journée ? Est ce une angoisse d'aller te coucher le soir ?? Ou est ce que simplement, tu es convaincu que cette insomnie prendra le dessus une nouvelle fois ? Ou les trois ?

Je connais la psychologie de l’insomniaque mais aussi celle du bon dormeur. Et la transition nécessaire pour passer de l'un à l'autre. La peur est plus simple à cultiver, que l'inverse. Mais tout est possible (même après 5 ans).
C'est une bonne démarche de venir en parler ici, car comme dit Itsimsgood nous sommes tous, ou avont déjà été dans le même panier.
Le stress du travail peut être la cause. Mais comme tu le dis, c'est devenu une mécanique.
L'idée c'est de sortir de cette mécanique, ce conditionnement.
Déjà si tu appliques tous les conseils de Morphée, ça va aider ton corps naturellement. Après il reste ta psychologie, ton mental, il y' a de grandes chances que ce soit le dernier qui t'empêche réellement de dormir.

La méditation c'est bien, vraiment.
La réponse est en toi.
je peux te dire comment je m'en suis sorti, mais ce n'est pas sûr que ça marche avec tous le monde. Nous sommes quand même un peu différent. Mais on ne sait jamais...

J'ai trouvé la clé dans le fait de relativiser. Je donnais trop d'importance à mon insomnie. J'en faisais aussi un drame. Je n'y croyais plus, je pensais que ça aller durer toute la vie aussi, et je ne voyais clairement pas comment la combattre. S'endormir à 5h, se lever 1h après. Et me réveiller sans me rendormir, après 3h ou même 30min de sommeil. Je ne voulais presque plus sortir.
Puis je me suis forcé à reprendre un rythme normal, malgré la fatigue. Et je me rendais compte que chaque nuit me donnait le minimum nécessaire pour survivre. Je n'avais pas de problème, n'était pas différent, je pouvais m'endormir comme tout le monde, mais je me prenais tellement la tête...
Puis je suis parti avec cette idée. Que quoi qu'il arrive je finirai par m'endormir, et je continuerai à vivre. Car mon vrai problème, n'était pas l'insomnie en elle même, mais la peur de mourir et rendre triste les autres, car je l'ai vécu dans l'autre sens. Et quand j'ai compris ça, j'allais me coucher avec moins de stress. Les nuits n'étaient pas fameuses, mais meilleures. Et je me suis appuyé sur ces nuits pour y croire. Et au final je suis passé de l'autre coté. Celui du bon dormeur. Parfois mes nuits sont encore courtes, et j'ai toujours un peu de mal à m'endormir. Mai je ne me prend plus la tête, je suis convaincu que le sommeil va arriver. Je ne ressens plus la fatigue, je suis heureux et je n'ai plus peur.

Bref, il faut des réponses à tes questions. Car si la mécanique continue, c'est qu'il y'a encore quelque chose sans réponse, je pense.

Encore une fois merci Astro pour tes commentaires. Cette nuit n'a pas été facile mais je sort du gym. Comme tu dis on continue! C'est plus dure mais on en meurt pas et même, on s'en sort!

Hello tout le monde, merci pour vos réponses. C'est rassurant de voir que l'on n'est pas seul, et que même si c'est dur, on arrive quand même à mener nos vies normalement.
Astro, c'est super d'avoir un retour de la part de quelqu'un qui a réussi à se sortir de ce cercle vicieux. C'est parfaitement compréhensible, mais il est vrai que les anciens insomniaques qui dorment à nouveau correctement ont moins tendance à visiter ce genre de forum. Du coup, entre insomniaques désespérés, on a parfois l'impression qu'il est impossible de s'en sortir. La preuve que si :-)
Midodo, merci pour ton message et tes conseils de lecture. J'ai jeté un oeil à ce que propose ce Guy Meadows : c'est vrai que c'est intéressant. Moi aussi, je pense qu'à force de vouloir mettre toutes les chances de son côté pour bien dormir, en prenant des médicaments, en mettant en place de petits rituels etc, on en finit par être complètement obsédé par l'idée de bien dormir, et du coup, on ne dort pas ! Ça fait un moment que je me doute qu'il faut "lâcher prise", mais c'est difficile. Surtout quand par chance, j'ai quelques bonnes nuits d'affilée, et que je me rends compte à quel point ça améliore ma qualité de vie ! Mais bon c'est vrai, on ne va pas mourir, comme tu le dis, Itsimsgood, alors parfois, il faut un peu se forcer, mais on arrive quand même à faire plein de choses et à profiter des bons moments ! Mais je ne peux pas juste attendre que ça passe : il faut que j'arrive à changer de point de vue, que j'aie un déclic : là, pour l'instant, je " subis" encore trop. Merci encore, une belle soirée à tous !

Et paf, deux nuits blanches plus tard, difficile de relativiser... Vu comme j'ai lutté aujourd'hui au boulot (interprète de conférence), je ne peux pas m'empêcher de me dire que si je ne dors pas cette nuit, demain,ce sera juste impossible. Ou comment bien s'angoisser et s'assurer de passer une nouvelle nuit à guetter le sommeil sans pouvoir l'attraper.

C'est un feeling que seuls les insomniaques connaissent. C'est très désagréable mais comme tu le sais ce que tu ressens c'est de la fatigue. Cette nuit sera meilleure!

Tout à fait d'accord avec Itsimsgood pour cette excellente relativisation. L'avantage d'une mauvaise nuit (si l'on peut dire...!), c'est que la pression de sommeil augmente, ce qui favorise l'endormissement ou le ré-endormissement de la nuit suivante. En plus de se tourner vers un aspect positif, cela permet d'augmenter la confiance dans l'endormissement, qui reste le meilleur levier pour ce dernier...
Un grand merci aussi à Astro qui démonte parfaitement le cercle vicieux de l'insomnie en soulignant le paradoxe de l'insomniaque qui cherche "frénétiquement" les solutions à son mauvais sommeil. Il y a en effet un équilibre à trouver entre le bon respect des mécanismes qui sous-tendent le sommeil, et l'insouciance qui caractérise le bon dormeur.
Pas facile, mais les témoignages des uns sont très précieux pour les autres.

Tellement marre... J'ai l'impression de mettre ma carrière en péril, et j'ai tellement de mal à profiter de la vie malgré cette fatigue extrême. Je me force tout de même à "tenir", je mobilise toutes mes ressources pour quand même aller bosser, faire du sport, voir des amis... Je pense être une " petite dormeuse" à la base, ou du moins avoir développé de bonnes capacités de résistance au manque de sommeil. Je me dis parfois qu'il n'est quand même pas normal de cumuler 4h de sommeil en 3 jours, et de tout de même arriver à tenir un discours à peu près cohérent au travail. Je veux tellement bien faire, je suis tellement crispée sur l'idée de donner le change, je pense que je me mobilise complètement, que je suis toute entière dans cette tension et que ça m'empêche de me détendre et de trouver le sommeil. Je ne sais plus quoi faire. Ça ne peut pas continuer comme ça.

Attend de voir des améliorations, même si elles sont minimes, et note les.
Je te conseille d'écrire ce que tu ressens dans un cahier si tu ne le fais pas déjà. Et de te relire chaque semaine pour voir comment ça évolue dans ta tête.

Bonjour à tous mes frères et soeurs d'insomnie,

En lisant vos messages , j'ai l'impression que c'est moi qui les ai postés, tellement ce que vous décrivez correspond à ce que je vis. Cela ne règle pas les problèmes mais on se sent moins seul.
J'ai 56 ans , et depuis 6 mois , je ne m'endors qu'avec un somnifère. J'ai réussi à réduire ma prise à 1/2 Zolpidem. Dans le meilleur des cas , j'arrive à dormir 6 heures avec plusieurs réveils. Dans le pire ( comme cette nuit) , c'est réveil vers 2/3 heures et c'est fini pour la nuit. Et puis à nouveau une bonne séquence .
J'ai l'impression de tourner en rond dans ma roue , comme un hamster en cage.
Pourtant je me suis prise en main .
J'ai essayé l'hypnose, l'ostéopathie , la kinésiologie. Je fais du Qi- Kong ( c'est génial d'ailleurs , je vous le conseille), du Do-in, de la sophro, du chant.
J'ai avalé toutes les gellules à base de valériane, de passiflore , toutes les tisanes possibles et imaginables .
J'ai essayé la gemmothérapie .
Je suis les recommandations en matière d'hygiène du sommeil. Je me couche plus tard, je me lève quand je ne dors pas, pas d'écran dans la chambre etc, etc...
Rien n'y fait pour retrouver un sommeil naturel et des nuits suffisamment longues pour me sentir parfaitement reposée.
A ce jour , je voudrais arrêter le zolpidem mais pour l'instant mon toubib ne me le conseille pas . D'aprés lui , je n'en prends pas suffisamment pour que cela devienne un problème. Soit. S'il le dit...
J'ai consulté un médecin du sommeil qui me dit que si je ne dors pas , c'est que j'ai perdu confiance dans ma capacité à dormir, que mon insomnie devient obssessionnelle et que je dois lacher prise et relativiser . Bref , c'est dans la tête que ça se passe.
Enfin , le même discours dans vos posts , notamment celui d'Itsimsgood sur la nécessité de relativiser que je trouve trés riche et trés juste.
Mais que c'est dur à mettre en pratique ! Je suis persuadée que c'est vrai et j'ai envie d'y arriver mais le problème , c'est que j'ai l'impression que l'insomnie me dépasse , qu'elle domine ma vie.
Pourtant j'ai tout pour aller bien et pour être franche , mis à part , des petits coups de pompe et des difficultés ponctuelles de concentration quand la nuit a été courte, je gère plûtôt bien dans la journée. Mais , je me dis que ça va durer toute la vie et je n'arrive pas à l'accepter . Je suis découragée. Qu'est ce qui pourra m'aider à me détacher de ce problème? Qu'est ce qui coince? Il est où le noeud? Je ne vais quand même pas me convertir au boudhisme! Quoique!
Bonne journée quand même .

Très pertinent votre conseil Astro, qui consiste à consigner les faits sur papier: cette objectivisation des difficultés et donc des améliorations est déterminante dans le processus de reprise de confiance et de maitrise du sommeil; c'est d'ailleurs un des intérêts de l'agenda de sommeil, qui permet de "photographier" notre rythme veille sommeil et ainsi d'en voir l'évolution, tant au niveau des journées que des nuits.

En effet, le sommeil dépend également de ce qui se passe dans la journée; rester actif, donner le change, continuer à travailler et à voir des gens, etc.. est de ce fait tout à fait fonctionnel car cela prépare la nuit qui suit. De façon symétrique, c'est la journée qui reste le meilleur indicateur de l'efficacité de notre sommeil: il n'y a d'insomnie que s'il existe un retentissement dans la journée, même si on ne dort que très peu d'heures, comme c'est le cas des court dormeurs... Il est ainsi tout à fait rassurant, Michelle, que vous rapportiez bien gérer dans la journée qui suit une mauvaise nuit.

En revanche, la tension que mentionne Chilipepper peut effectivement être de nature à altérer la bonne qualité de votre sommeil, voire l'endormissement lui même. Ce sont alors les techniques de relaxation qui peuvent vous aider. en vous y entrainant régulièrement (et à distance des difficultés de sommeil car on apprend moins bien à nager en eau profonde), vous allez conditionner la réponse détente, et celle ci permettra dans un deuxième temps le bon sommeil.

Il existe un paradoxe à devoir se tendre de toutes ses forces et concentrer ses efforts vers ce que nécessite l'endormissement ...et qui est en réalité un abandon, une détente! Or effectivement les modes de pensée inspirés du bouddhisme arrivent mieux que notre pensée occidentale à dépasser cette contradiction...