Bonjour,
Tout d'abord, je tenais à remercier le réseau Morphée d'exister, le sommeil étant un sujet très peu traité.
Comme beaucoup, je me permets de vous contacter parce que j'essaie de comprendre ce qui m'arrive et qui commence à m'inquiéter :
J'ai 35 ans et ne souffre d'aucun stress particulier.
J'ai un sommeil très lourd. Il est difficile de me réveiller (je n'entends rien, mais rien du tout) mais je ne suis pas fatiguée en journée.
Je ronfle (oui, ça me fait vaguement honte) mais je ne pense pas qu'il y ait un lien.
Je m'endors le plus souvent très très vite (de quelques secondes à quelques minutes) et je peux me mettre à rêver, à parler et m'agiter dans les instants qui suivent l'endormissement. Ce qui m'étonne un peu puisqu'il me semblait que c'est dans la phase de sommeil paradoxal que l'on rêve et que cette phase est supposée plus tardive.
Je ne connais pas mes antécédents familiaux (j'ai été adoptée), mais depuis l'âge de 5 ans au moins, je parle distinctement dans mon sommeil.
Il peut m'arriver lors d'un mauvais rêve de frapper un oreiller... ou mon conjoint. Mais je ne suis pas spécialement violente la nuit. Cela dépend vraiment du rêve que je fais. Je peux pleurer de vraies larmes. Je peux me mettre en colère, rire ou chanter. Tout cela est étroitement lié au rêve que je suis en train de faire. Parfois je me rappelle, mais le plus souvent non, tout comme mes rêves.
Parfois, je me réveille avec des courbatures, non que j'aie eu une activité physique durant le jour, mais parce que je l'ai rêvée la nuit !
Jusque là, la situation n'est pas problématique.
Mon conjoint a un sommeil très lourd et n'est pas du tout incommodé par mes activités nocturnes. Cela a plutôt tendance à l'amuser quand il y assiste.
Du reste, lui-même semble avoir le même profil de dormeur que moi : endormissement ultra rapide, rêves immédiats, ronflement, mouvements en rapport avec ses rêves (il me pince fermement des 2 mains croyant freiner en vélo dans une pente ou donne un grand coup de pied croyant marquer un penalty), à la différence près qu'il ne parle pas, lui.
Cependant, dernièrement, alors qu'à ma connaissance ça ne m'était jamais arrivé avant, je me suis mise à me lever.
Il y a 6 mois, alors que je venais de m'endormir, j'ai commencé à réinstaller draps et couvertures puis me suis levée et j'ai commencé à déplacer les meubles sous le regard ahuri de mon ami qui m'a réveillée.
C'est difficile à expliquer mais je me souviens de ce que j'ai fait, mais de façon floue comme si j'étais ivre. Malgré tout, je suis certaine que je dormais pendant ce moment-là avant qu'il ne me réveille en me demandant ce que je faisais. Ça m'a fait sursauter. J'étais perplexe et lui ai répondu que je ne savais pas en voyant que c'était stupide, même si dans mon rêve, cela suivait une logique. Puis je me suis rendormie aussitôt. (je me suis recouchée en dormant ?)
Une autre fois, je me suis retrouvée hissée sur une table agitant une grande règle pour "chasser les ombres du mur".
Cette nuit, je me suis réveillée en plein milieu de la nuit, debout dans le salon, tenant à la main une éponge et du produit nettoyant.
J'ai éprouvé la même stupeur, et j'étais dans le même flou que si j'étais ivre.
Je me suis réveillée de moi-même parce qu'en voulant nettoyer, je me suis rendue compte que je ne savais plus ce que je devais faire et j'ai réalisé que ce n'était plus cohérent dans mon rêve.
Ce que j'ai fait n'est pas franchement grave. C'est juste aussi ridicule que de chanter Alexandrie Alexandra en pleine nuit.
[size=10](Est-il utile de préciser que je ne suis ni une fée du logis obsédée du ménage, ni une fan invétérée de variété des années 70 ?)[/size]
Quoi qu'il en soit je m'inquiète pour plusieurs raisons.
Ce n'est évidemment pas très rassurant de ne pas avoir conscience et de ne pas maîtriser ses actes.
Si je me souviens des événements décrits ci-dessus, c'est parce que je me suis réveillée, mais il est probable que j'en ai vécu d'autres et que personne ne s'en soit aperçu. Quelle est la fréquence réelle ?
Et puis surtout, je me demande jusqu'où je suis capable d'aller.
Si je rêve qu'il y a un monstre que la seule manière de vaincre est de l'incinérer ? Vais-je mettre le feu chez moi ?
Si je crois être poursuivie, vais-je me défenestrer ?
Et ma famille ? Pourrais-je m'en prendre à mes proches ?
J'aimerais comprendre ce qu'il m'arrive, l'identifier.
S'agit-il de "troubles du comportement en sommeil paradoxal" ? de somnambulisme ?
Quelle est la différence ?
J'ai vraiment le sentiment que "je vis mes rêves" ce qui semble correspondre à un trouble du comportement en sommeil paradoxal. Cependant, je ne semble pas avoir l'âge requis et mes actions ne sont pas spécialement violentes. Qu'en pensez-vous ?
Je suis par ailleurs inquiète de la raison pour laquelle je me mets à sortir de mon lit.
Est-il possible que cela ait un rapport avec la consommation de stupéfiants ?
Les fois où cela m'est arrivé, je n'avais rien consommé dans les semaines ou les mois qui ont précédé les faits. Néanmoins, j'ai consommé pas mal de substances différentes autrefois : cannabis quotidiennement pendant 8 ans, un tout petit peu de lsd (4 ou 5 fois), pas mal d'amphétamines, de la cocaïne pendant 2 ans, de l'éphédrine régulièrement. Aujourd'hui, la seule substance que je prends de manière récréative est le MDMA (depuis 17 ans, 1 fois tous les 2 ou 3 mois)
Je me doute bien que ces produits ne sont pas anodins. Cependant, sont-ils responsables de ce qui m'arrive maintenant ? Cela traduit-il des séquelles neurologiques ? Dois-je consulter ?
Pouvez-vous me donner des liens ou des références bibliographiques pour me documenter ?
Pouvez-vous me dire si ça peut représenter un danger pour mon entourage ou pour moi-même ?
Pensez-vous qu'il soit nécessaire de consulter un spécialiste du sommeil ?
Merci d'avance au bon Dr Morphée et à tous ceux qui acceptent de répondre à mes interrogations.
Amicalement,
Mia
Accueil