Bébé de 3,5 mois - refuse de dormir dans son lit cododo

Bonjour,
Nous sommes parents d'une petite fille de 3 mois et demi (née le 2 novembre), pour qui le sommeil a toujours été compliqué, particulièrement la nuit.
Depuis sa naissance, elle refuse de dormir dans son lit cododo (accroché à notre lit), et n'accepte de s'endormir la nuit qu'allongée sur sa mère, ventre contre ventre. Ses refus s'expriment par des pleurs inconsolables. Pendant les premiers mois, les stratégies que nous avons mises en place n'ont marché qu'une nuit ou deux, jusqu'à ce qu'elle refuse à nouveau nos propositions et que nous soyons contraints de revenir à la situation antérieure.
A partir de ses 2 mois où elle a réussi à mettre son pouce dans sa bouche, les siestes devinrent moins compliquées : elle acceptait de dormir dans son lit cododo. Par ignorance des bonnes pratiques d'endormissement de notre part, nous l'endormions toutefois souvent dans nos bras.

Il y a une semaine, épuisé.e.s par ce fonctionnement, nous avons décidé de mettre en place une routine d'endormissement et de la coucher systématiquement dans son lit cododo éveillée, après qu'elle ait montré des signes de fatigue. Depuis, la situation est extrêmement compliquée et nous sommes très inquiets. Notre fille refuse catégoriquement d'être posée dans son lit, elle hurle dès que nous la posons, se calme à nouveau dans les bras, crie de nouveau lorsqu'elle est reposée... C'est sans fin jusqu'à ce qu'elle s'endorme d'épuisement dès qu'elle touche le matelas (et là, nous savons que nous avons échoué à la coucher encore éveillée).
Parfois, elle se met à crier dès qu'elle entends la chanson de notre rituel d'endormissement.
La situation décrite ci-dessous est rapportée après 1 semaine d'expériences répétées.

[b]Les siestes[/b]
Nous devons nous y reprendre plusieurs fois, parfois pendant 1h, pour la mettre au lit - ses refus sont très nombreux - et elle s'endort généralement d'épuisement tellement elle a lutté contre le sommeil (et contre nous).
Les siestes qui étaient relativement simples sont donc devenues de plus en plus compliquées, et sont de particulièrement courtes durées. Elles dépassent rarement 45 minutes, et peuvent parfois durer seulement 30-35 minutes.
Et surtout, elles deviennent de plus en plus rares. La journée d'hier, elle a fait 5 sieste - de 15 à 50 minutes - pour une durée de 3h10 en cumulé.

[b]La nuit[/b]
Nous la couchons entre 19h et 20h (le rituel commence avant, dès 18h-18h30).
L'endormissement du soir dure généralement une à deux heures, le même scénario se répète (nous faisons le rituel, elle hurle une fois en contact avec le matelas, nous la reprenons pour la rassurer, elle se calme, nous la reposons, elle hurle de nouveau, nous la reprenons... jusqu'à ce qu'elle s'endorme d'épuisement).
Elle se réveil maintenant en hurlant pendant la nuit, réclamant à ce qu'on la prenne dans les bras et la berce pour se rendormir.
La nuit dernière, elle s'est réveillée en pleurs toutes les heures jusqu'à minuit, puis toutes les 20 minutes entre minuit et 1h du matin. C'est alors, qu'épuisée, je l'ai reprise sur moi jusqu'à ce matin, et la nuit s'est bien terminée (c'est la première fois en une semaine que nous "craquons" et revenons au précédent système).

Il nous semble qu'elle dort peu pour son age. Sur les trois derniers jours (où nous notons ses heures de couché et de réveil), elle a dormi en cumulé 13h50 (3h30 de siestes, 10h20 la nuit), 15h40 (4h10 de sieste, 11h30 la nuit) et 15h10 (3h10 de sieste, 12 la nuit - qu'elle a donc terminé sur moi car la situation n'était plus tenable).

[b]Son comportement général a changé[/b]
C'est l'un des points qui nous inquiète le plus.
Elle réclame beaucoup plus les bras pendant la journée (veut être bercée et qu'on lui chante des chansons) - surtout avec moi, sa mère. Elle pleure à presque tous les moments de jeux/de lecture/d'interaction que je lui propose, et veut surtout être contre moi. C'est plus simple avec son père avec qui elle accepte les activités.
Elle saute des tétées l'après-midi, mais demande plus le sein la nuit - ce que nous interprétons comme un symptôme de son mal être vis-à-vis du sommeil (néanmoins, elle n'a jamais eu besoin d'être au sein pour s'endormir).

Nous aimerions pouvoir l'accompagner vers l'autonomie et un sommeil réparateur sans violence, mais nous ne savons pas quoi faire.

Merci d'avance pour votre aide.

dans les changements de comportement, elle se réveille souvent en pleurs.

Bonjour,
Quelques points importants pour accompagner votre réflexion et choisir la bonne attitude :
- il est capital d'éliminer un problème médical qui pourrait occasionner des douleurs, et participer à ce sommeil fragmenté: reflux... donc une consultation médicale est importante pour faire la part des choses.
- le chemin vers l'autonomie au sommeil doit répondre aux besoins de votre bébé. Vous ne pouvez favoriser l'endormissement en autonomie que si vous avez répondu aux besoins de sécurité de votre bébé. Un bébé en alerte n'est pas en capacité de trouver le sommeil en autonomie. Il y a plusieurs éléments à prendre en compte, dont certains ne sont pas évaluables sur un forum, mais sur lesquels j'attire votre attention:
- les compétences qu'on peut attendre d'un bébé de 3/4 mois : certains bébés sont capables de se sécuriser sans contact physique direct avec leur parent, s'ils sont dans une situation qui n'active pas leur système d'alerte. D'autres auront plus besoin de contact physique plus longtemps.
- l'importance de l'environnement du bébé est capital : si tout est serein dans la famille le système d'alerte du bébé est moins souvent activé, ce qui lui permet d'acquérir plus rapidement des compétences d'auto-réassurance.
- il s'agit donc de trouver une manière d'accompagner votre bébé en répondant à ses besoins de sécurité, tout en favorisant l'exploration du monde du sommeil.

Bonjour et merci pour votre réponse,
Nous avions rendez-vous avec la pédiatre hier après-midi, tout va bien sur un plan médical, ce qui est une nouvelle rassurante. Pour notre médecin, et comme vous le suggériez, la réponse tient aux besoins de sécurité de notre fille.
Plutôt que de la poser dans son lit et de la reprendre quelques dizaines de secondes plus tard face aux pleurs, elle nous a conseillé de nous allonger à côté d'elle - ce qui est possible vu que c'est un lit cododo accroché au nôtre - et de l'accompagner par un contact et des paroles/un chant pendant les pleurs, afin de lui montrer que son lit est un espace sûr et que nous sommes encore tout proches d'elle. L'idée est aussi que si elle se réveille dans la nuit, elle nous verra à la même place.
Nous avons essayé hier soir. S. a beaucoup pleuré au couché, mais nous l'avons rassurée et elle s'est finalement apaisée beaucoup plus vite que les précédents soirs (en 15 minutes je dirais). Elle s'est réveillée en pleurs de nombreuses fois dans la soirée et dans la première partie de la nuit, et j'ai tenté de l'apaiser à nouveau. La fin de la nuit a été plus calme.
La bonne nouvelle est qu'elle s'est endormie tôt et qu'elle a dormi plus de 12h d'affilées. La journée s'est plutôt bien passée, même si elle a eu besoin de passer de longs moments dans mes bras.
On va donc poursuivre sur cette voie et espérer que ces étapes de séparation n'affecteront pas son bien être.
Merci encore pour votre aide

c'est un bon début : accompagner votre bébé, tout en lui offrant la possibilité de se sécuriser dans son lit

Bonjour,

Je suis désolée d'ouvrir à nouveau cette discussion mais la situation ne s'arrange pas vraiment pour nous.

Depuis mon dernier message il y a 4 jours, nous avons donc mis en place une nouvelle manière d'accompagner S. dans le sommeil. Nous la couchons éveillée dans son lit cododo, elle pleure dès qu'elle touche le matelas, mais nous restons allongée à côté d'elle en lui touchant la main et en lui chantant la chanson du rituel d'endormissement. Généralement, elle finit par se calmer et à prendre son pouce (les fois les plus simples, au bout de quelques dizaines de secondes, les fois les plus rudes, au bout de plusieurs dizaines de minutes)
Nous n'attendons plus vraiment les signes de fatigue car elle se montre généralement plus résistante et grognon une fois ce seuil passé. Nous les anticipons. Pour les siestes, nous la couchons toutes les 1h15/1h30. Nous évitons la sieste après 17h pour la coucher à 18h30 et elle se réveille vers 6h. Elle tête encore 3 fois par nuit (vers 21h, minuit et 3h du matin).

Le problème principal est que S. pleure beaucoup à l'endormissement des siestes (ce matin, elle a résisté au sommeil pendant plus d'une heure jusqu'à ce que j'abandonne. Au final, elle a sauté cette sieste). Dans la nuit, elle se réveille de nombreuses fois en hurlant, et je reproduis le rituel d'endormissement (chanson et contact physique) pour la calmer. Cette nuit, ce scénario s'est répété au moins 10 fois.
Une fois par jour, j'ai opté pour une sieste en écharpe afin de lui apporter la proximité qu'elle réclame pour être appaisée, mais je ne répète pas cela plus d'une fois pour ne pas que cela devienne nécessaire pour elle.

Les moments d'éveil sont toujours des moments où elle réclame beaucoup les bras. Ce sont aussi des moments où elle crie beaucoup (beaucoup plus que lorsqu'elle dormait contre moi la nuit il nous semble). Elle crie tellement qu'elle s'est complétement cassée la voix.

Avec la fatigue accumulée, mon conjoint qui travaille s'est mis à dormir sur le canapé. Et étant en télétravail, il est très compliqué pour lui de faire quoi que ce soit avec S. qui hurle dans notre petit appartement...

Nous sommes épuisé.e.s, et cela nous affecte beaucoup car elle a l'air de souffrir de cette situation.

Devons nous persévérer ? Auriez-vous d'autres conseils à nous donner pour lui apporter la sécurité dont elle semble tant manquer ? Devons-nous rester à côté d'elle la soutenant en pleurs pendant plusieurs dizaines de minutes - ou devons nous la reprendre dans les bras (au risque de reouvrir le cycle bras/lit/bras/lit/bras/lit dans laquelle nous étions bloqué.e.s précédemment) ?

Merci d'avance pour votre aide

Votre fille est encore toute petite, c'est normal qu'elle ait beaucoup besoin de contacts physiques, donc si vous sentez que c'est cela dont elle a besoin il faut lui apporter. L'important est vraiment de sécuriser, pour favoriser l'autonomie, mais avant tout sécuriser.