Insomnie totale - quand j'ai cessé de dormir

Je souhaite partager mon expérience afin qu'elle puisse être utile à ceux qui connaissent ce cauchemar éveillé de l'absence totale
d'induction de sommeil durant des périodes très longues : 48 heures, 72 heures.... Jusqu'au jour où j'ai été admis aux urgences d'un grand CHU qui dispose d'un
département spécialisé dans les troubles du sommeil et de l'éveil.

La privation totale de sommeil résultait d'un état d'hyper-éveil ou éveil augmenté et d'une hyper-activation des noyaux limbiques et des hormones
du stress. Je précise que je n'ai aucun antécédent psychiatrique et qu'après 40 ans à exercer une profession libérale très prenante je me suis brutalement
retrouvé en état d'incapacité de travail au début du mois de mai de cette année 2023.

L'insomnie totale a un impact physiologique destructeur, j'ai perdu 20 kg en quelques mois. L'hyper-éveil engendre une souffrance physique aiguë qui s'ajoute
à une fatigue extrême. J'ai eu la chance d'être pris en charge par un neurologue sénior reconnu comme un grand spécialiste du sommeil.

Le traitement a duré 7 mois avec une phase de sevrage pour 3 des molécules qui s'est réalisée sans rebond.

Ces derniers jours je déguste l'extraordinaire volupté d'une induction naturelle du sommeil sans hypnonique.

Peu à peu je reviens à la vie sans psychotrope sauf la venlafaxine. Je dois passer une nouvelle polysomnographie pour déterminer si je souffre ou non
d'AOS en lien avec la phase d'insomnie totale qui est derrière moi.

Ce retour d'expérience pour dire que notre cerveu peut devenir notre pire enemi mais rien n'est définitivement compromis.

Bonjour,
Est ce que votre peu de sommeil engendrait beaucoup de rêves ?

Bonne journée

Bonjour Maria,

Pendant la longue période des insomnies totales, je ne dormais pas du tout durant 48 heures suivies par quelques nuits de répis, puis à nouveau 48 heures sans
une minute de sommeil, ces périodes de torture sont devenues de plus en plus longues. C'était une torture car l'état d'hyper éveil rend impossible le moindre repos alors que l'organisme est épuisé. Donc je ne rêvais pas. Les rêves sont revenus récemment durant la phase de sevrage
des benzodiazépines, d'abord un sommeil entrecoupé de nombreux réveils avec des rêves angoissants qui se succèdent, ensuite et ça a été la délivrance des cycles longs avec en fin de nuit
des rêves plus agréables. La vie des gens "normaux", ceux qui dorment sans y penser est un grand bonheur quand on ne l'a plus vécue depuis un an.