insomniaque depuis 1 mois, refus de traitement

Bonjour,

Il y a un mois, la veille d'un rdv professionnel important, je n'ai pas réussi à "basculer" dans le sommeil.
Le lendemain soir, alors que l’événement était passé, je me suis dit : et si ça recommençait ce soir ?
Depuis c'est l'enfer...mon sommeil est détraqué (difficultés à l'endormissement et réveils nocturnes) malgré la fatigue.

Je pense avoir identifié la cause réelle : ma vie professionnelle va changer dans les prochains mois et le changement, c'est pas mon truc...

Mon médecin m'a prescrit atarax 25mg que je prends toujours mais dont les effets sur le sommeil ne sont pas convaincants.
J'ai consulté un spécialiste du sommeil qui a voulu me prescrire un somnifère.
Je consulte un psychiatre qui me propose de me prescrire un somnifère.

Quoi qu'il en soit, les commentaires relatifs aux somnifères me font peur (accoutumance, dépendance, sevrage) et je souhaite m'en passer à tout prix. J'ai surtout peur de la dépendance psychologique, celle qui d'ailleurs me fait continuer à prendre l'atarax...

Aujourd'hui je me contente donc de l'atarax + cocktail de plantes... avec un succès mitigé.
J'ai commencé hier soir la mélatonine 2mg, sans succès, mais je poursuis une semaine pour voir si des effets bénéfiques surviennent.
J'envisage une cure de millepertuis (ATD naturel) dont il semblerait que les résultats sont positifs contre l'insomnie.

En réalité, je suis un peu (beaucoup) perdu. Dire qu'il y a un mois encore, et depuis 37 ans, je dormais comme un bébé...

Mes questions sont les suivantes:
- est-ce que je cours un risque (physique ou psy) à refuser un somnifère (ou ATD) et ai-je raison ou tort de refuser d'en prendre?
- que peut-on dire sur le rapport bénéfices/inconvénients de ces médicaments s'ils ne règlent pas vraiment le problème?
- avez-vous des suggestions me concernant (attitude, traitements alternatifs) ?
- est-il possible de guérir de l'insomnie? peut-on vivre (à peu près bien) avec l'insomnie?

merci d'avance pour vos réponses, j'en ai bien besoin...

Bonjour,

Je viens de lire ton message et me permets de te répondre pour te partager mon expérience rapidement.

Je fais des crises d'insomnie depuis 4 ans maintenant. Je ne dirais pas que je suis insomniaque car je ne suis pas que çà heureusement... et je ne veux plus m'identifier à elles.

Elles ont démarré après mon mariage car une fois j'ai pris conscience de l'enjeu certainement inconsciemment, ça m'a fait flipper, je n'ai pas dormi et tu le décris bien je me suis demandé "et si ça recommençait? " et c'est l'engrenage.

Bref, alors ton angoisse se cristallise sur le sommeil car les nuits d'insomnie sont éprouvantes et font peur donc on angoisse, donc on ne dort pas;

J'ai refusé toute médication et je m'en sors très bien. Je prends juste de la ballote noire pour calmer.

En période de crise, je fais la RTPL, je me relaxe à fond la journée enfin plusieurs fois quand je peux, je médite, je fais du sport, je prends le soleil, je me lève quoi qu'il arrive, je sors le matin... Tout plein de trucs que tu trouveras sur le site et quand je vais me coucher (très très fatiguée), je me dis "au pire si je ne m'endors pas, j'irai faire la vaisselle ou je lirai ce livre ou je trierai tel papier". Comme çà je n'ai pas peur de ne pas dormir car je sais ce que je vais faire... Mais je ne vais plus jamais au lit morte de fatigue. Peu à peu, tout redevient à la normale

Au fur et à mesure, les crises sont moins longues et moins fortes mais elles sont quand même là, c'est vrai

J'espère que j'ai pu t'aider.
Bon courage, ça va aller

J'ai déjà pris du millepertuis, ça m'avait bien aidé.
Et parfois je prends de la mélatonine en pleine crise

merci koala pour ce témoignage qui montre que l'on peut s'en sortir !!
moi je n'en suis pas là encore.....j'angoisse quand je ne dors pas etc....
Ca fait du bien de te lire!
tu prends de la mélatonine prescrite par ton médecin?
les crises comme tu dis durent combien de temps?
Actuellement je prends 5 gouttes de théralène qui me font passer de mauvaises journées....envie d'arreter au plus vite!
bonne journée ici le soleil est revenu c'est déjà ça!!!

Non mon médecin naturopathe me prescrit juste de la ballote et de l'ignatia amaria.
J'ai trouvé de la mélatonine en magasin bio que je prends très peu et au coeur de la crise. De toute façon, ce n'est pas un manque de mélatonine chez moi c'est vraiment de l'angoisse.

Le seul moyen de dormir est de ne pas avoir envie de dormir. C'est un cap à passer je te l'accorde...

Moi j'adore étudier et c'est impossible pour moi la journée.
Donc quand je ne dors pas je lis et relis des choses sur le bouddhisme, la philosophie, je médite... L'insomnie est devenue une opportunité!
Je suis sincèrement contente de faire çà donc le sommeil vient. j'arrive détendue dans mon lit et je pense à tout ce que je dois encore faire...

Réfléchis à tout ce que tu pourrais faire la nuit prochaine et que tu n'as jamais le temps de faire (et pourtant très envie, à part de l'escalade ou du running... =).

Ne perds pas courage ça va aller.

Chez moi une crise dure en moyenne 10 jours avec 2-4 grosses insomnies mais c'est parceque je entre deux crises je reprends mes vieilles habitudes: me coucher très tôt.
J'ai décidé de me coucher tard tous les soirs désormais car je crois qu'il me faut toujours une légère dette de sommeil pour m'écrouler

Oui je comprends!
Mon problème c'est que j'arrive à bien dormir, être sereine, reprendre confiance dans mon sommeil; dans ces cas je me couche très tôt puis j'arrive à diminuer les médicaments jusqu'à ne presque plus rien prendre et puis rebelotte l'angoisse de ne pas dormir revient et c'est reparti pour un tour....je reprends mes médicaments et ainsi de suite et ça fait 3 ans que ça dure....avec quand même plusieurs mois à bien dormir sans médicaments mais la depuis 18 mois....
Mon plus gros souci est la fatigue et les maux de tête non stop qui suivent les insomnies, donc plus je suis fatiguée mal a la tete moins je dors et moins je dors plus je suis fatiguée et plus je suis angoissée...enfin bref ça tourne en rond....
Comment gère tu cette fatigue?Est elle présente la journée quand tu dors peu/pas? Parce que moi elle est bien réelle et source d'angoisse le soir "oh lala je serai encore fatiguée demain si je ne dors pas etc....
J'ai bien conscience qu'il faut casser cela mais pour l'instant j'ai du mal à voir une issue...
désolée d'être aussi longue et pas très claire...

Un grand merci pour vos commentaires, en particulier à toi Koala00, c'est rassurant de voir que l'on est pas seul et que l'on peut s'en sortir.
J'ai eu rdv hier avec mon naturopathe (que je n'avais pas vu depuis 5 ans).
Il m'a conseillé d'arrêter l'atarax (ce qui ne me surprend et ne me déplaît pas vu les matinées difficiles) et m'a prescrit un traitement à base de plantes. Il privilégie pour le moment une approche adaptogène plutôt qu'une approche exclusivement sédative. On verra... j'attends de recevoir la préparation et vous tiendrai au courant après quelques jours.
Je pense, comme Koala00, que le traitement le plus efficace serait une indifférence totale à l'égard du problème, mais cette attitude positive est difficile à tenir toute la journée jusqu'au moment du coucher. Je m'y efforce cependant.
Bonne journée et encore merci

L'indifférence permettrait en effet de supprimer le problème, ce qui a fait comparer le sommeil à un chat, qui ne vient nous voir que si on l'ignore... (G Flynn)
C'est précisément ce paradoxe qui maintient le cercle vicieux de l'insomnie, et il s'agit alors de l'interrompre, que ce soit en modifiant les habitudes générées par la vie d'insomniaque ou en jouant sur l'un des paramètres impliqués.

Pour répondre à Garlud, oui on peut tout à fait guérir de l'insomnie!
Une fois identifiées et traitées les causes qui ont entrainé les difficultés de sommeil, il reste souvent cette anxiété qui maintient l'insomnie, anxiété à la fois de ne pas dormir et des conséquences que cela aura sur le quotidien.
Prendre un somnifère présente l'intérêt d'aider à rompre le cercle vicieux de l'insomnie chronique. Certes il n'est pas judicieux de ne compter que sur une gélule pour dormir (cette fameusedépendance psychologique), mais elle peut servir d'appui afin de mobiliser ses ressources. Cela ne dispense pas de mettre en œuvre tous les comportements favorables aux mécanismes qui sous-tendent le sommeil, dont Koala rappelle une des priorités: se lever à la même heure quoi qu'il arrive...
La dépendance physique est variable selon le type de molécules. Les antidépresseurs, sont à ce titre d'excellents hypnotiques.

On peut tout à fait faire écho à la démarche adaptative plutôt que sédative mentionnée par Garlud: en cherchant à privilégier la qualité de l'éveil (grace à la lumière, l'activité physique, etc..) plutôt que la quantité (souvent utopique) de sommeil, on se rapproche de la perspective du chat de Flynn...

Merci Morphée pour ce commentaire rassurant.
Mes dernières nuits ont été plutôt correctes, j'ai arrêté l'atarax et me contente du mélange de plantes prescrit par mon naturopathe.
Le moral, bien que fragile, est plutôt bon car mes incertitudes professionnelles pour la rentrée tendent à se dissiper.
J'essaie de cultiver l'indifférence à l'égard de mon sommeil car je pense effectivement que c'est une bonne partie de la guérison.
J'ai même pensé ces derniers jours en avoir fini avec l'insomnie!
Et puis patatra.... impossible de m'endormir hier soir, j'ai végété dans un 1/2 sommeil toute la nuit... Je ne comprends pas.
Ce matin le moral tombe un peu, forcément.
Cette situation me fait penser aux crises ponctuelles de Koala00. Il faut probablement que j'accepte le problème et m'y habitue pour mieux l'évacuer. "Ce n'est pas parce que je n'ai pas dormi cette nuit que je ne dormirai pas les nuits prochaines": j'aimerais pouvoir m'en convaincre définitivement et sans arrière-pensée!
Si vous avez d'autres trucs pour y parvenir, n'hésitez pas à les partager.
Un grand merci!

Quand le sommeil commence à revenir, il est très fréquent qu'une mauvaise nuit, qui passerait totalement inaperçue chez un bon dormeur, soit au contraire perçue comme une rechute par l'insomniaque dont la déception est à la mesure de l'enjeu...
De plus, non seulement Koala a raison avec sa "Ce n'est pas parce que je n'ai pas dormi cette nuit que je ne dormirai pas les nuits prochaines", mais le sommeil viendra même d'autant plus facilement que la nuit précédente a été insuffisante, car la pression de sommeil sera maximale!