Bonjour
Je viens parler de mon fils de 3 ans avec lequel nous connaissons d'énormes difficultés au niveau du sommeil (mais pas seulement...).
Quand il est né, je me suis retrouvée face à un bébé qui était manifestement incapable de reconnaître la fatigue et de trouver le sommeil. A 2 mois, il dormait en moyenne 8h par jour d'un sommeil complètement entrecoupé (30min par ci, 1h par là). J'ai tout essayé pour l'aider à trouver son sommeil et l'aider à reconnaître les signes de fatigue qu'il tentait de compenser en réclamant le sein. Je précise que sa courbe de croissance était excellente et qu'aucun problème médical (RGO, etc) n'a été identifié par les médecins que nous avons consultés. A bout de force et de fatigue j'ai finalement cédé et je suis tombée dans tout ce qu'il ne faut pas faire : bercements extrêmement longs pour l'endormir, mise au sein etc. Pendant un temps ça lui a permis (et à nous aussi) de dormir un peu plus et de pleurer un peu moins. J'ai pensé que de cette manière il finirait par se rendre compte que la source de son mal être permanent était la fatigue. Mais très vite la situation a dégénéré, il s'est remis à dormir très peu et de manière extrêmement saccadé, et nous avons sombré dans la multiplication de nouvelles dépendances à son endormissement. Les bercements sont devenus de plus en plus longs, de plus en plus violents (un simple bercement ne lui suffisait plus, il fallait une importante amplitude de mouvement pour le calmer), des tétées de plus en plus nombreuses et de plus en plus longues. Nous sommes arrivés au point de le laisser dormir dans sa poussette dans laquelle nous le bercions (il fallait bercer fort et vite, et laisser la poussette cogner contre le canapé pour avoir une infime chance de l'endormir). Quand il a eu 5 mois j'ai senti que j'étais sur le point de craquer émotionnellement, ce petit garçon qui ne dormait jamais et hurlait à plein poumon à longueur de journée a eu raison de ma patience. J'étais désemparée et je me sentais impuissante, incapable de l'aider à acquérir l'aspect le plus élémentaire de tout être vivant : le sommeil. Nous avons donc pris la décision de ne plus intervenir, j'ai décidé de le laisser pleurer dans son lit, jusqu'à ce qu'il puisse trouver le sommeil par lui même puisque je n'avais pas réussi à l'y aider avec des méthodes plus douces. J'ai donc passé des soirées interminables, noyées par ses larmes et les miennes conjuguées, à l'écouter hurler de toutes ses forces malgré ma présence près de lui et mes tentatives de réassurance. Cette période est certainement l'une des plus violentes qu'il m'ait été donné de vivre mais malgré tout la situation s'est très nettement améliorée. Il s'est mis à dormir, dormir et dormir, il ne faisait presque plus que ça ! à 6 mois il s'est mis à faire ses nuits presque du jour au lendemain et pouvait dormir jusqu'à 20h par jours, comme s'il essayait de rattraper les innombrables heures de sommeil qui lui ont cruellement manquées depuis se naissance.
Aujourd'hui, nous sommes bien loin de ce bébé "qui ne savait pas dormir". Malgré tout le couché reste extrêmement difficile, à l'heure actuelle j'ai la sensation d'avoir absolument tout essayé pour que l'heure d'aller dormir se fasse en douceur et sans heurt mais sans résultat. Il a conservé ce comportement extrêmement irascible quand il est fatigué, cette tendance à la surexcitation et à l'auto-stimulation. Je ne sais plus comment l'aider à s'apaiser quand arrive le soir, malgré tous nos efforts quotidiens il continue de se mettre exagérément en mouvement. Plus il grandit et plus il devient insupportable, ingérable, refusant toute autorité et ne respectant aucune règle. Il semble même que ce comportement auparavant réservé au soir se manifeste de plus en plus souvent en journée. C'est un petit garçon fatigué à force de s'endormir trop tard le soir et qui est allergique à la fatigue, incapable de la gérer et de la tolérer. J'ai souvent la sensation qu'il se braque contre elle, qu'il tente de lutter pour la faire partir, se met en colère, en rage même, et nous en tient responsable. Et nous sommes des parents fatigués de lutter depuis si longtemps sans jamais trouver de réelles solutions pour soulager notre petit garçon et l'aider à s'apaiser. Parfois même on ne sait plus très bien contre qui et contre quoi on lutte.
Heureusement une fois endormi il dort bien, les réveils nocturnes sont exceptionnels et ne se manifestent quasiment que lorsqu'il est malade.
Depuis ses 18 mois nous effectuons le même rituel du soir : nous dînons à 19h, à 19h30 il prend son bain, à 20h son père va lui lire une histoire puis je viens lui faire des caresses dans le dos avant de l'embrasser en lui souhaitant bonne nuit. A 20h15 environ il est sensé dormir. A partir de ce moment là s'enchaînent les levés. Il se lève, on le recouche, il se relève, on le recouche, tout ça dans une cadence étrangement rythmée, et bien entendu c'est lui qui mène la danse... Il est presque impossible de rompre ce rythme, il semble absolument hermétique à toutes nos tentatives d'autorité. Impossible de dialoguer, il se ferme complètement et n'écoute pas un mot de ce qu'on lui dit quel que soit le ton employé, et refuse également de s'exprimer. Il ne réclame rien de spécial : ni pipi, ni bisou, ni verre d'eau, ni câlin, ce qui me donne la sensation que la situation est tellement hors de notre contrôle qu'il n'a même plus besoin de chercher des prétextes.
J'ai essayé le système des soleils et des nuages avec récompense à la clef à chaque soleil, ça na pas marché. J'ai essayé de le tenir "bloqué" dans sa chambre en maintenant la poignée, ça a marché dans le sens ou il finissait bien par s'endormir mais le couché n'est jamais devenu moins long ni moins éprouvant donc pas très concluant... J'ai essayé de l'ignorer, de repousser l'heure du couché, de rester près de lui pour l'accompagner dans son endormissement, d'en discuter avec lui en journée, tout ça sans succès. Depuis toute ses années je suis toujours restée très ferme, je n'ai jamais baissé les bras mais je dois dire que j'ai de plus en plus de mal à rester calme.
Je suis complètement désabusée, désemparée face à cette situation qui me semble devenir de plus en plus complexe, je suis prête à essayer n'importe quoi pour sortir mon petit garçon de cet enfer et pour retrouver une vie de famille exempte de toutes les tensions inhérentes à cette situation, alors merci d'avance pour vos précieux conseils.