Sommeil et TDAH

Bonsoir,
Souffrant d'un TDAH soigné au Concerta 18mg (dont je déplore le manque totale de flexibilité), j'ai constaté que mieux le TDAH est contrôlé, et meilleur sera le sommeil.

Existe t-il des études sur la corrélation entre la qualité de sommeil et le degré de contrôle de cette pathologie ? (je ne sais pas si ce que je dis est très français)


Bien à vous

Les patients rapportent effectivement ce lien entre une bonne journée, non ou peu invalidée par les troubles attentionnels, et un sommeil de meilleure qualité.
On peut imaginer deux liens de cause à effet, qui se potentialisent mutuellement;
Le premier consiste à poser que les difficultés attentionnelles génèrent un stress durant la journée, et que ce stress vient retarder l'endormissement et/ou fragiliser, alléger le sommeil.
Deuxième lien, qui vient fermer la boucle en induisant alors un cercle vicieux, serait que le sommeil fragmenté ou de mauvaise qualité de la nuit augmente la somnolence durant la journée, et donc la difficulté à maintenir son attention, ce qui se traduit alors souvent par la nécessité de redoubler son activité.
Qu'en pensez-vous?

Bonjour,
Merci de votre réponse.

Pour ma part, et de ma propre expérience, mal dormir me rend irritable +++++, hyperactive +++++ et en déficit d'attention +++++ (bref symptômes exacerbés et à la limite de l'ingérable). Dans mon cas personnel, je ne ressens pas la somnolence, par contre, j'ai encore plus de mal à ne pas être hyperactive, me concentrer.... Ce qui fait que si je dois, par exemple, prendre des notes au tableau en Italien comme c'était le cas au lycée (et tout le monde y trouvait son compte : la prof' faisait moins la police en classe, moi je me rendais utile et les autres suivaient mieux le cours : vous êtes aussi sinon mieux placée que moi pour savoir que prendre des notes en langue étrangère est super dur), au cours suivant, je ne vais as prendre mes notes correctement.
Si je fais un effort d'attention très soutenu, je vais faire la sieste tout de suite après, et parfois tout l'après-midi (j'ai du abandonner mes études de droit à cause de ça).
Sans traitement, je vais en revanche mal dormir : difficultés à m'endormir essentiellement (pas de bouton off du mixer ou de la machine à laver, si je parle français et non grec moderne ).
Le Concerta semble moins efficace quand je dors mal (et je me dis que la conduite pourrait être très dangereuse si je conduis en dette de sommeil. Pour l'instant, je suis dans un mic mac administratif avec ce foutu permis, et je commence à peine à entrevoir le bout....).
Bref, pour ma pomme, j'ai du mal à savoir quelle est la poule et quelle est l'oeuf.

Curieusement, je remarque que si je ne comble pas une dette de sommeil avec une sieste l'après-midi, aussi longue soit-elle, je dors mal et c'est reparti pour du TDAH à la limite de l'ingérable !!
(les conseils donnés en général déconseillent les longues siestes pour combler une dette de sommeil, mais j'ai remarqué que si je suis ce conseil, je vais droit au mur, parce que je ne fais que creuser une dette de sommeil : exactement comme si je ne comblais pas un découvert bancaire. Peut-être que je suis une patiente trop inhabituelle, disons que j'ai déconcerté beaucoup de praticiens parce que je ne faisais pas ce qui se dit dans les bouquins de médecine )

J'ai également remarqué que plus je dors mal, et plus l'hyperacousie sera intolérable (selon mon ORL, la surdité unilatérale explique cette hyperacousie. Surdité unilatérale de naissance, et nous sommes en train d'enquêter sur une piste génétique puisqu'il y a d'autres cas dans ma famille)
De plus, les odeurs et les gouts sont très facilement insupportables, ça me fait mal (du style on met une pincée de sel dans la purée, ça me fait le même effet que si je mettais la salière entière. Même ma mère est parfois déroutée, et pourtant, elle vit avec moi depuis ma naissance).



Bref, les hypothèses que vous proposez ne paraissent pas correspondre à mon expérience quotidienne de patiente avec un TDAH.
Ce qui ne signifie pas qu'elles sont impossibles en soi D'autres patients vivent peut-être les hypothèses que vous suggérez.
En un mot : j'aimerais bien avoir une réponse à vous donner, mais je ne sais pas, hélas.
(j'avoue me sentir comme une extraterrestre, parce que je fais pas mal de choses qui ne sont pas dans les livres. Ce qui rend les relations avec les médecins parfois très difficiles.... Dès fois, je rêve d'être une patiente lambda, ça me faciliterait considérablement la vie...)



Bien à vous

Les somnologues se méfient des longues siestes car elles peuvent dérégler la bonne alternance de notre rythme de sommeil. Si on garde une bonne hygiène de sommeil avec notamment des horaires réguliers, il n'est pas déconseillé au contraire de nourrir un éventuel besoin de sommeil lié à une activité plus "coûteuse" en énergie... Cela suppose bien sûr que vous en ayez la possibilité concrète...
Cela ne pourra qu'améliorer la qualité de votre journée, et ainsi favoriser un sommeil de bonne qualité.

Je comprends.

Evidemment, ces longues siestes sont très occasionnelles. Mais si j'ai mal dormi la nuit précédente (et les combats contre l'administration n'arrangent rien quant au stress, ça phagocyte bien l'esprit), le fait de ne pas faire la sieste (aussi longue soit-elle) ne fait que dérégler mon TDAH, et ne m'aide absolument pas à retrouver un rythme régulier. Au contraire : si je saute cette sieste, je me dérègle encore davantage.
Réponse qui semble paradoxale, et pour laquelle je ne trouve pas de pourquoi au niveau scientifique.
Disons que j'ai constaté ça, j'ai le remède, et je ne vais pas faire le contraire si ça aggrave mes ennuis juste "parce que tout le monde le fait" : ce n'est pas "parce que tout le monde le fait" que ça m'aide.

Je travaille essentiellement à la maison. Ma chambre et la pièce de travail sont séparés (cela permet aussi de ne pas avoir la paperasse qui envahit l'espace de sommeil).
Quant aux chats, aussi étrange que cela puisse paraitre, ils respectent davantage le sommeil de leurs maitresses (nous vivons entre femmes) que dans les autres pièces : les 5 chats vont se battre dans les couloirs, dans le salon (et ça fait un de ces raffuts dès fois !!), dans la cuisine, dans la salle de bains parfois, mais jamais dans les chambres. Euh, oui, nous avons 5 chats en appartement, je sais Pour eux, la chambre est un lieu où il ne doit jamais y avoir de raffut. Je ne sais pas comment ils pigent ça, mais un chat, ça pige !! Et je préfère un chat qui dort dans ma chambre plutôt qu'un chat qui fait du raffut dans le couloir et me réveille.
Je les nourris le soir, comme ça, le matin, ils ne viennent pas roder dès le chant du coq pour réclamer leur bouffe.