Peur de ne pas réussir à dormir

Bonsoir,

Je viens ici partager ce que j'ai appris de mes nuits sans sommeil ... et poser quelques questions.

[b]J'ai tout essayé pour dormir ... vraiment tout ...
[/b]
Au début, j'ai commencé par les conseils classiques : arrêter le café, arrêter les écrans le soir, sport le matin, bain chaud, douche froide, massage, tisane, huiles essentielles, glucides le soir au coucher et protéine le matin au réveil, magnésium, jus de cerise [i](oui oui je ne rigole pas)[/i], exercice de respiration, visualisation, méditation, pensée positive  ...

Au final, rien de tout ça ne m'a vraiment aidé.
Au contraire ... avec du recul, je pense que ça a empiré mon problème plus qu'autre chose.

À force de recherche, je suis tombé sur les thérapies cognitives et comportementales pour l'insomnie ...[b] Première révélation pour moi ![/b]

Compréhension des mécanismes du sommeil, de l'insomnie, contrôle de stimulus, compression du temps passé au lit, distinction fatigue/somnolence ... bref l'attirail complet !

Ces techniques sont efficaces, mais désagréables dans leurs applications [i](pas étonnant ... qui aime sortir de son lit en pleine nuit ?)[/i]
Elles m'ont beaucoup aidé ... jusqu'à un certain seuil !

Je n'étais pas pleinement satisfait de mon sommeil, mais c'était tenable sur le long terme[i] (6h de sommeil par nuit en moyenne)[/i]

Et puis un jour, on m'a conseillé de me fier à mon "état émotionnel" plutôt qu'à des règles strictes.
D'être plus souple dans mon approche des TCC.
En somme, si je me sens bien, je peux rester couché et éveillé.
[b]2nd révélation pour moi !
[/b]
Ensuite, on m'a conseillé de trouver une activité qui me donnerait envie d'être éveillé plutôt que de dormir.
Quitte à ce que ce soit regarder la télé, Netflix, portable, sortir marcher ... bref faire une activité qui me plaise ... à tel point que je préfère rester éveillé !
Je cite : [i]"de se faire amie avec l'éveil plutôt que de vouloir le chasser"[/i]

[b]3e révélation pour moi !
[/b]
Tout en maintenant une heure de lever fixe [i](à la louche pas besoin de se mettre de pression pour le réveil non plus)[/i].
Et ça tous les jours !

Paradoxalement, c'est ce qui m'a donné les meilleurs résultats jusqu'ici ...

Petit à petit je regagne confiance dans mes capacités à dormir.
Plus ça va et plus mes insomnies deviennent un mauvais souvenir.

Mais voilà, cette angoisse de l'insomnie ne me quitte pas.
Pas complètement en tout cas ...
Comme si elle restait tapie dans un coin de mon esprit.

Je redoute l'élément déclencheur qui relancera la machine à insomnie.
[b]
Comment faire pour effacer définitivement la peur de l'insomnie ?
Comment redevenir ce dormeur insouciant que j'étais ? [/b]
[b]La patience est-elle ma seule arme ?
[/b]

Merci de m'avoir lu,

Mathieu

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La description enjouée de votre cheminement pour améliorer votre sommeil est parfaitement révélatrice des différents processus impliqués dans le sommeil et l'insomnie.
Vos premières tentatives sont chacune pertinentes dans la mesure où elles correspondent aux facteurs qui contribuent à garder un bon sommeil. En revanche, comme vous le précisez, elles peuvent devenir contreproductives une fois qu'est installé le cercle vicieux de l'insomnie, parce qu'elles augmentent l'anxiété de performance et l'hyperfocalisation sur le sommeil (or quand on n'a pas de souci de sommeil on est dans l'insouciance totale des paramètres de son sommeil). Ces mesures de "comportements favorables au sommeil" sont donc judicieuses quand le sommeil commence à fléchir mais pas de quand l'insomnie est chronicisée.
Les techniques comportementales et cognitives (qui sont de ce fait en première ligne dans les recommandations de prise en charge de l'insomnie chronique) ont donc fonctionné, et enrayé le cercle vicieux, c'était la première révélation. La deuxième puis la troisième correspondent plus à du surmesure, et la préconisation s'appuyait probablement sur l'analyse plus individuelle et actualisée de votre situation. Parmi les multiples facteurs qui interfèrent avec le sommeil, chaque insomniaque va devoir en restructurer un ou quelques uns plus spécifiquement: c'est tout l'intérêt d'une prise en charge individualisée. Vos deux dernières révélations sont sans doute moins généralisables que la première, et s'appuient certainement sur d'autres éléments qui sont devenus des évidences pour vous (par exemple votre "[i]Tout en maintenant une heure de lever fixe"[/i] qui est essentiel!).
Ce reformatage de votre façon de penser votre sommeil et de composer avec ses aléas se fait en effet avec le temps. C'est bien en cumulant les expériences positives que vous arriverez à vous départir de cette inquiétude, ou plutôt qu'elle ne risque plus d'entraver votre sommeil, en réactivant l'anxiété.
Il est probable que l'insouciance ne soit pas exactement la même: il sera certes difficile de revenir à la "naïveté" des personnes pour qui le sommeil n'a jamais été un sujet (on ne peut pas effacer ses expériences), mais le temps (à travers le recul que cela entraine) vous aidera certainement à vous rendre insouciant des potentielles conséquences d'une ou quelques mauvaises nuits...