Encore une fois le même schéma

Bonjour, je vis ma première expérience de période d’insomnie qui dure maintenant depuis presque 2 mois. Je suis passée par plusieurs étapes, plusieurs types de nuits et je me rends bien compte aujourd’hui que le maintien de ces insomnies n’a plus de rapport avec la raison première qui avait causé les premières mauvaises nuits. Je suis rentrée dans un cercle vicieux et mon corps est complètement déréglé, pour ne pas dire « réglé » sur un cycle complètement anormal. Il m’arrive souvent d’angoisser (palpitations, bouffées de chaleur, oppression à la poitrine) aussi bien la journée que la nuit quand je Fais le bilan de mes piètres heures de sommeil quotidiennes. @Astro, Je me reconnais beaucoup dans vos posts précédents, vos pensées, craintes, sensations et l’évolution de vos nuits. Mon médecin généraliste m’a prescrit des somnifères et je crains vraiment de tomber dans un cercle vicieux supplémentaire donc je m’interdis pour l’instant d’utiliser l’ordonnance. Je voulais savoir si durant vos diverses expériences et périodes difficiles qui se sont apparemment toutes résolues, avez vous été aidé par des choses « autres » que la distanciation Et le recul que vous aVez réussi à un moment donné d’instaurer : sophrologie, acupuncture, tisanes, gélules à base de plantes, suppléments d’acides aminés... J’essaie pour ma part beaucoup de choses mais pour l’instant sans résultat probant... Merci pour votre aide

Bonjour Vanys,
Ce qui m'a été le plus utile ce sont mes proches. Et d'en avoir parlé autour de moi, j'ai vu d'autres personnes insomniaques dans la vrai vie, et même certain n'étaient pas mes proches. La plupart ne mettaient pas autant d'importance que moi dans leurs insomnies. Et de parler avec eux de leurs courtes nuits ma fait sentir vraiment moins seul. Encore plus que ce forum.

Ensuite pour ce qui est des alternatives. J'ai une tisane qui m'a bien aidé qui s'appelle "Tisane sérénité", du Jardin des Simples. Cette tisane avait pour effet de m'apaiser, j'en prenais devant un film ou une série avant d'aller me coucher. En général je regardais quelque chose de comique comme film ou série pour penser à autre chose qu'à la nuit.

Mais pour moi le plus important ce n'est pas les techniques pour détendre son corps. Mais plutôt pour détendre son mental. En fait, le premier obstacle c'est pas le corps, mais le mental. Moi y'avait des nuits j'avais beau être fatigué et détendu physiquement, je ne m'endormais pas quand même. Parce que mentalement je pensais trop.
Puis même la détente peut pas être totale physiquement, si au niveau mental y'a de l'anxiété. Après ça dépend peut être des gens, mais pour moi, je fonctionnais comme ça.

Après je ne conseil vraiment pas les somnifères.
Je conseil de penser différemment. Et surtout se concentrer sur les petites choses positives. Genre les petits trucs qui fonctionnent, ou les nuits que se sont bien ou pas trop mal passées. En fait c'est l'accumulation de ces petites choses et essayer de les faire prendre une plus grosse place, qui je trouve change la balance.
Ah et aussi, enlever le réveil la nuit. Arrêter de regarder l'heure, c'est anxiogène.
Ecrire aussi, ça m'a aidé. Mais écrire autant le négatif que le positif. Genre par exemple écrire une nuit où ça va mal, et si 2 nuits plus tard vous avez bien dormi et que vous vous sentez mieux, vous devriez l'écrire aussi. Comme ça si une autre nuit plus tard ça va mal, vous pourrez relire ce passage pendant l'insomnie. Ca rassure pendant l'insomnie et ça m'a permis personnellement de relativiser.

C'est peut être pas la réponse que vous attendiez car je parle surtout de prise de recul et non pas de moyens alternatifs. Mais moi aussi j'ai essayé les massages, la musique, les exercices de détentes en tout genre, mais ça ne marchait pas pour ma part. Car mon mental ne me lâchait pas.

J'espère que ça vous aidera,
n'hésitez pas si vous avez d'autres questions ,
courage !

J'approuve totalement tout ce que tu dis.

C'est vrai que ne plus regarder son réveil, c'est très efficace. Désormais, quand je me réveille la nuit, je ne regarde plus l'heure et j'arrive à me rendormir très vite. Auparavant, quand je regardais l'heure, cela me crispait tellement que je ne me rendormais pas... Désormais, je me dis "tant pis si je ne me rendors pas, je vais rester confortablement au lit à me relaxer, sans rien faire". Et je m'endors !

Merci à vous deux pour vos réponses. Pour l’instant, depuis quelques jours et après plusieurs semaines d’angoisses, de crispations, de journées démoralisées après des mauvaises nuits, j’ai l’impression d’être plus détendue, dans l’acceptation et « ok » face à mes problèmes de sommeil, et cela depuis que je prends du L-tryptophane. Cela ne règle pas mes problèmes de sommeil mais j’angoisse moins et j’ai un meilleur laché prise durant la nuit et j’arrive pour l’instant à trouver le sommeil à un moment donné (même si très tard, parfois 5h du matin...). Je vais tenter d’y associer également du GABA. Je lis beaucoup sur ce forum des posts sur la restriction du temps passé au lit. Pour ma part, je vais me coucher vers 22h30 et ne m’endort pas avant 2h et parfois 5h du matin, pour me réveiller vers 8h30 tous les jours. J’imagine que je devrais me coucher plutôt vers Au minimum 1h pour restreindre cette fenêtre de temps passé au lit, mais c’est vraiment trop angoissant pour moi Psychologiquement de me dire que si je vais me coucher à cette heure là, je risque de mettre autant de temps Que d’habitude à m’endormir et à stresser car il est tard et qu’il devient « urgent » que je trouve le sommeil pour ne pas faire de nuit blanche. Pensez vous vraiment que cette méthode est efficace ? Je n’arrive pas à trouver un état de somnolence en étant hors de mon lit, et si cela devait se produire, le simple fait d’aller au lit et de me dire ok c’est le moment pour moi de dormir, pourrait me mener à un état de stress et me remettre en éveil...

Bonjour Vanys,
Pour moi, les anxiolytiques m’ont aidé à récupérer après plusieurs mauvaises nuits. Car plus la fatigue augmente, plus le stress/anxiété augmente aussi alors après une bonne nuit de récupération, on a tout de suite les idées moins sombres mais j’en prenais très peu (1-2 jours de suite et stop) car j’ai soucis avec la dépendance. Je fais aussi de l’hypnose depuis plusieurs semaines ça aide aussi pour lâcher prise et reprendre confiance mais surtout je suis suivie par un psy qui m’aide beaucoup à relativiser et comprendre d’où vient cette anxiété. Je ne suis pas guérie complètement, loin de là, car une mauvaise nuit me chamboule encore beaucoup mais cela est beaucoup plus gerable et j’espère que le temps m’aidera encore plus à relativiser car il ne faut pas oublier qu’on ne meurt pas d’insomnie et que tout le monde vit régulièrement de mauvaises nuits sans en faire tout un fromage . Et un autre conseil, je prenais en photo des témoignages/conseils pertinents sur le forum et en cas de mauvaises journées je les relisais. Ca aide à prendre du recul et à se rassurer.
Pour la restriction de sommeil, je n’y arrivais pas non plus, trop anxiogène pour moi alors j’ai décidé de “commencer” ma nuit devant la TV et après hop au lit, souvent la tête dans le guidon je n’avais pas le temps de penser à autres choses que je m’endormais. Par contre, j’évite les grasses mat’ car le soir s est compliqué pour trouver le sommeil. Courage et surtout patience, la situation va s’arranger!

Nuit blanche cette nuit... même pas 5 minutes de sommeil... je ne comprends pas pourquoi je vis ça et pourquoi on me fait subir ça... dans ces moments là, on a presque envie de se flinguer
Mes nuits sont de pire en pire Et mon corps s’adapte de plus en plus au pire.

Merci a Jols et Coal pour vos remarques bien précieuses, qui permettent de relativiser et de juguler le désarroi bien compréhensible après une mauvaise nuit. Elles rappellent aussi que le sommeil est à considérer sur une période de plusieurs jours voire 2 ou 3 semaines, on ne peut rien conclure après deux ou trois jours...
Votre analyse Vanys est très précise et reprend assez fidèlement les différents éléments de l'insomnie psychophysiologique: tout d'abord vous distinguez bien le facteur qui a précipité l'insomnie de ceux qui la maintiennent: ce sont bien ces facteurs de maintien qu'on va chercher à modifier.
Après avoir vécu l'insomnie et ses conséquences délétères sur la journée, il est fréquent de voir se mettre en place un cercle vicieux où moins on dort, plus on est dans une tension anxieuse à l'idée de ne pas arriver à dormir, celle-ci retardant alors évidemment la bonne survenue du sommeil.
Ainsi, il n'est pas facile de trouver le bon équilibre entre la nécessité de favoriser la meilleure détente possible avant d'aborder le sommeil, et celle de réduire la fenêtre de temps que l'on passe au lit afin de garder la meilleure pression de sommeil possible.
Reculer le coucher (ce qui favorise la pression de sommeil) devient facilement source de tension pour l'insomniaque, il lui faut donc placer le curseur au mieux pour optimiser le compromis
Une bonne piste que vous suggérez vous-même est de reculer en effet l'heure de votre coucher, au moins jusqu'à ressentir des signes de somnolence. puis de substituer au "il faut que je dorme" (qui risque de faire flamber l'anxiété de performance) une pensée du type "à partir de maintenant, j'ai le [u]droit[/u] de dormir" (sous entendu "et pas avant"!). Et tant mieux si je continue à me détendre en restant éveillé dans mon lit; ainsi l'objectif n'est plus de dormir à tout prix, mais de ménager à la fois pression de sommeil et détente mentale.
Donc oui, avec un lever à 8:30, vous coucher à 01:00 vous donne un temps de sommeil tout à fait classique (normal au sens statistique).
Parallèlement, continuez à bien vous lever à la même heure, quelle qu'ait été la nuit, afin de conserver la bonne synchronisation de votre horloge biologique, et ainsi celle de votre rythme de sommeil, garante de sa bonne qualité.

Merci beaucoup pour vos recommandations. Une question par rapport à cette notion de somnolence. Auparavant Quand je n’avais pas de problème particulier de sommeil, je n’attendais jamais un état de somnolence pour aller me coucher, j’allais simplement me coucher quand j’estimais que j’étais fatiguée mentalement et physiquement (mais pas forcément quand je baillais, yeux qui piquent etc). C’était le fait de me mettre au lit, dans le noir et dans mes draps sans aucune stimulation, qui me plongeait dans un état de somnolence, puis me fatiguait encore plus au point de me laisser gagner par le sommeil. A présent, si je dois attendre un état de somnolence en dehors de mon lit, pour pouvoir le rejoindre, je me demande comment cet état de somnolence va pouvoir arriver, tout en faisant une activité (même calme). Il faudrait que je sois au bord de l’épuisement pour me dire que c’est le bon moment... C’est pour cette raison que j’ai du mal à résoudre à la méthode « aller au lit que lorsque l’état de somnolence arrive »

Repérer le bon moment est en effet délicat, car comme on l'a évoqué plus haut, s'il est pertinent de reculer son heure de coucher au maximum, il ne faut pas que cela génère une tension qui serait elle de nature à reculer l'endormissement...
Peut être faut-il revenir à la distinction entre fatigue et somnolence, qui permet de poser les choses différemment.
Etre fatigué (mentalement et/ou physiquement) requiert du repos, alors qu'être somnolent appelle du sommeil. En l'absence de problème de sommeil, fatigue et somnolence peuvent se superposer, et le fait d'aller dormir apporte à la fois le retrait nécessaire au repos, et le sommeil dont l'organisme a besoin (et dont la somnolence est l'indicateur).
Cependant, l'expérience de l'insomnie nécessite de bien différencier les deux: l'habitude du mauvais sommeil renforce le fait que tant que l'on n'est pas somnolent, il y a très peu de chances de s'endormir, quand bien même on est fatigué; se coucher (sans somnolence) est alors contreproductif et risque de faire croître la tension et l'anxiété de performance, reculant d'autant la survenue du sommeil. Or, le repos mental est quant à lui indispensable à la détente également requise pour s'endormir, un juste équilibre est nécessaire...
Il vous faut ainsi placer le curseur à bonne distance entre une décontraction favorable à l'endormissement et une somnolence suffisante pour une bonne pression de sommeil (n'hésitez pas à entreprendre une activité calme mais qui soit bien une activité d'éveil pour atteindre à coup sûr la somnolence): choisir une activité de détente permet de concilier au mieux les deux.
Bon courage et rappelez vous que tout ces efforts sont fructueux dans la durée, donc patience...

Bonjour,
Ca doit faire plusieurs années que je n'ai pas reposté ici. Ce qui est plutôt bon signe en soi

Voilà l'insomnie réapparait encore parfois. Ca fait maintenant 9 ans, que j'ai eu mes premières grosses insomnies (même si j'en ai eu également pendant 1 semaines très jeunes pendant des vacances, environ 13 ans je pense, mais celles là n'ont pas changées ma perception des insomnies à cette époque).

Il est vrai que les insomnies m'angoissent de moins en moins avec le temps. Mais elles persistent encore.

En fait en début de semaine, deux évènement m'ont angoissé un soir. Je devais me lever tôt et je ruminais. Résultat nuit blanche (avec peut être des micro-siestes). Une nuit de 1h à 7h30 interminable. Vraiment c'était extrêmement long. Je me suis levé avant que le réveil sonne.
Les nuits blanches ont pour résultat de m'angoisser facilement. Car j'ai cette peur en moi, de répéter la même nuit, et d'abimer ma santé. C'est totalement psychologique. Mais c'est comme si j'avais ouvert la boite de pandore il y a 9 ans. J'ai l'impression que je n'aurai plus jamais une confiance absolue en mon sommeil..
La nuit suivante, l'endormissement a été difficile. Ce qui est normal étant donné mon stress (j'avais déjà vécu à la lettre la même chose plusieurs fois, avec les mêmes sensations). Je l'ai toujours noté pour le relire et voir que je m'en suis sorti à chaque fois. Puis réveil assez tôt et impossible de me rendormir sur le matin (ça c'était nouveau pour moi, car en général m'être endormi me rassurait tellement, que je retrouvais le sommeil assez facilement après).
Bonne forme la journée, et j'avais une soirée de prévu après. Bien sûr après la soirée, avec l'alcool et tout, je me suis endormi à la seconde. Mais pareil pour le matin, je me suis réveillé vers 7h je pense et impossible de me rendormir après.
Et depuis 2 nuits, je m'endors en environ 1h (ce qui est rapide pour moi en période d'insomnie), sauf que je me réveille non-stop. Je fais énormément de rêves et j'ai l'impression de rester à moitié éveillé. C'est comme si ma pensée s'activait fortement dès le moindre réveil. Je me sens encore stressé par pas mal de choses dans ma vie, ça a surement un impact. La nuit passe malgré tout plutôt vite, c'est moins désagréable qu'une insomnie totale jusqu'à 5h. Et la fatigue en journée reste gérable.
Le truc c'est que ce type d'insomnie est assez rare pour moi. Ca m'étais déjà arrivé en fin de période quand je commençais à retrouver le sommeil. Bcp de réveils, mais au fil des nuits, de plus en plus espacés. J'espère que ce sera le cas ici aussi.

Voilà j'écris mes expériences, cette fois ci pas que dans mon journal perso. Je reste assez confiant, car la cause du début de ces insomnies est très psychologique.
En fait, ce que j'aimerais dans le futur, c'est finir par me rendre compte, que je ne risque rien et que le sommeil finira forcement par revenir.
Je pense que si un jour j'y crois vraiment, alors mes insomnies ne dureront pas plus d'une nuit, comme les personnes qui ne s'en inquiètent pas. Sauf peut être si d'autres choses m'angoissent dans ma vie. Mais dans ce cas, mes angoissent ne se tourneront que vers ces choses là, et pas sur mes insomnies en plus.

Je note aussi, pour plus tard, et pour des gens qui se reconnaitront, mes sensations :
- réveil très fréquent, dès le début de la nuit et de plus en plus fréquent vers la fin
- beaucoup de rêves
- des réveils avec impression d'avoir dormi seulement 5min
- pensée qui survient où je me dis que je ne dors pas, ou que j'ai peu dormi
- impression de surcontrôler mon sommeil (ce qui ne permet pas de me détendre et de dormir plusieurs heures d'une traite), comme une petite alarme en moi
- sentiment de frustration de ne pas rester endormi malgré la fatigue
- nuit légèrement longue, mais bien plus rapide qu'une nuit blanche
- peur de répéter la même chose longtemps dans le futur

Voilà j'espère que certaines personnes se retrouveront dans ce que je dis et qu'ils se sentiront moins seuls et rassurés. Et moi j'espère que l'accumulation de ces expériences me permettent enfin un jour de totalement relativiser et ne plus perdre confiance.

Re,

pour faire un retour de la nuit qui a suivi.
La fatigue était tellement présente, que j'avais les paupières qui se fermaient toutes seules et mes pensées qui divaguaient d'elles-mêmes.
Il m'a fallu seulement quelques secondes pour trouver le sommeil. Et j'ai dormi cette fois-ci plusieurs heures à cause de la fatigue.
A mon premier réveil dans la nuit. Je me suis concentré sur quelque chose de positif, et j'ai tout fait pour rester dans la détente que je ressentais, sans essayer de trouver le sommeil immédiatement. Ce qui au final a été une bonne solution, car je ne me suis réveillé qu'une seule fois plus tard dans la nuit.

C'est exactement le genre de nuit qui m'a permis dans le passé d'enrayer mes périodes d'insomnies. C'est sûr celles-là que je repose ma confiance et c'est également elles qui me permettent de penser que je peux me permettre de ne pas bien dormir une ou deux nuits. Et c'est grâce à cette pensée, que j'ai battu l'insomnie dans le passé.

En plus, en cherchant sur le forum je me suis rendu compte, que je n'étais pas le seul à avoir eu cette impression de ne pas dormir et d'avoir énormément de rêves. Et à chaque fois que j'ai lu ça, ça semblait être un problème d'hypervigilance lié à l'anxiété.
Du coup que ce soit:
- les problèmes d'endormissements (jusqu'à très tard)
- le réveil tôt avec impossibilité de dormir
- les réveils fréquents avec beaucoup de rêves
- ou encore la nuit blanche

Les 4 cas de figures étaient uniquement liés à un problème d'anxiété. Et le corps récupère là où il le peu, indépendamment de la pensée anxiogène.
Dans mon cas, et tous ceux qui ont des insomnies psychophysiologiques, la confiance est la seule chose qui nous séparent avec les bons dormeurs.
Et je comprends mieux l'utilité d'une RTPL pour changer des fausses croyances, et croire en ses capacités de bon dormeur.

Bonjour, je me retrouve à revenir également ici après mon premier post en 2020, car j’ai reçu la notification des récents messages. Encore une fois, je me retrouve beaucoup dans les signes et pathologies décrits par Astro.Il peut être aussi utile que je partage mon expérience, mon évolution et mes solutions… qui sait, si cela peut aider.

Ma période d'insomnie chronique aigüe a duré 4 mois : mai à sept 2020 (à ne dormir qu'1 à 2h par nuit - autant vous dire que je n'étais plus que l'ombre de moi-même).
S'en est suivie une période de 4 mois où je ne faisais à peu près qu'une seule mauvaise nuit par semaine.
Janvier 2021 : j'ai enfin sorti la tête de l'eau.
Suite à cela, j'ai mis environ 1 AN ET DEMI à me remettre de ce traumatisme, pour "oublier" cette période atroce et pour me convaincre que je n'étais pas insomniaque à vie.

Durant cette période de "rémission" :
- J’ai compris et formalisé le "POURQUOI la première insomnie était arrivée" ?.
>> pour ma part, j’avais commencé à faire 1 ou 2 mauvaises nuits car j'étais très contrariée et affectée par un événement qui était survenu pendant mon congé maternité.
- J’ai compris le "COMMENT j’avais plongé dans une descente aux enfers pendant plusieurs mois" et compris que cela n'avait plus aucun rapport avec la première insomnie…
>> je m'étais mise une pression monstrueuse : chaque nuit, je comptais les heures de sommeil perdues en scrutant mon réveil et en angoissant car il fallait à tout prix que je dorme et que je sois en forme pour gérer tout ce que je devais assurer le lendemain. Mon conjoint était présent mais sa « non-compréhension » et son impuissance/agacement face à mon état dépressif lié aux insomnies me mettait aussi une sorte de pression… Bref, tout cela m’empêchait de dormir encore plus !
J'avais des palpitations en journée et pendant la nuit, des sentiments de manque d'oxygène, je passais un temps fou à faire des recherches sur Internet... La seule chose qui me redonnait du baume au coeur et me permettait de survivre, c'était de découvrir une nouvelle technique ou un nouveau remède sur des sites ou forums qui pouvait peut-etre me sauver.

Pour être pragmatique, voici ce qui m’a sorti de là :
- Ma vie qui a changé : reprise de mon activité professionnelle (et donc renaissance intellectuelle !), sortie du confinement, enfants gardés ou à l’école, reprise d’activités sportives.
- Je faisais quand même toujours une nuit quasi blanche par semaine, j’ai donc été consulté un ostéopathe très porté sur ce qui tourne autour de l’énergétique. Il m’a révélé des choses étonnantes sur ma personnalité et mes émotions. Il m’a parlé des fleurs de Bach, alors j’ai lu avec beaucoup d’engouement et d’intérêt un livre sur les 38 fleurs. J’ai trouvé celles qui correspondaient à ma personnalité, à mes émotions les plus profondes et obscures, puis j'ai fait une cure. Allez savoir si c'est grâce à cela, mais mes angoisses et insomnies ont disparu à partir de ce moment-là. Les plus sceptiques penseront à un effet placebo mais j'en doute, au vu de tout ce que j'avais essayé (et dépensé !) avant : acupuncture, ventouses, tisanes, méditations, une dizaine de séances de sophrologie, cachets en tout genre (plantes, GABA, tryptophane, mélatonine)... et qui ne m'avait pas empêcher de continuer mes nuits blanches !
- Dès que je sens que mon cerveau est en ébullition ou que je suis angoissée à l'idée de faire une mauvaise nuit au moment du coucher (c'est à dire plusieurs fois par semaine dans mon cas), je me mets au lit, noir total, une oreillette avec des podcasts radio (type chroniques humoristiques sur France inter) ou des spectacles entiers d'humour et one-man show
>> je m'endors nikel 9 fois sur 10. Quelque soit votre technique la plus efficace, il faut la faire perdurer et se référer à elle le plus longtemps possible.
- Sortir du lit, aller aux toilettes, aller m'allonger dans une autre pièce, a été parfois salvateur.

Aussi, j'ai accepté certaines vérités et adapter mes comportements :
- Je suis une personne anxieuse, cérébrale, et parfois dans l'anticipation négative
>> Faire des to-do list, prendre des notes pour ne pas oublier les choses, trouver des moyens pour décharger son esprit ou pour évacuer la charge mentale avant d'aller au lit
- Je n'ai jamais eu - même enfant - la capacité régulière à m'endormir en quelques minutes et n'importe où
>> Arrêter de se persuader du contraire en période d'insomnie ! Je me disais "je ne comprends pas, j'avais pas de problème avant ?!" alors qu'en fait si, sauf que j'avais oublié que lorsque cela arrivait, je ne me mettais pas une pression de dingue à chaque mauvaise nuit ou lendemain.
- Je suis une couche-tard de nature
>> Il ne sert à rien de se coucher bien avant son heure habituelle de coucher pour "rattraper" une mauvaise nuit de la veille. A chaque fois que j'ai fait cela, malgré avoir été un zombie toute la journée, je n'arrivais pas à m'endormir (car il était trop tôt), et du coup je stressais d'enchainer 2 mauvaises nuits de suite et de retomber dans l'insomnie chronique.
- Je suis une lève-tard de nature
>> toute obligation qui nécessite un réveil très matinal (rdv, sortie, vols avion, train) me met une pression de dingue. C'est un fait pour lequel je dois me résoudre et me résigner : Réveil impératif à 6 ou 7h du matin = problème d'endormissement, peu d'heures de sommeil
- Une mauvaise nuit n'affecte pas forcément ma forme du lendemain, mon énergie ou ma santé.
>> Accepter et dédramatiser lorsque cela arrive. Combien de fois j'ai été efficace, productive ou énergique un lendemain de 4h de sommeil versus des lundis ou des journées où je me sentais raplapla malgré des longues nuits ?

Lorsque je continue parfois à faire des insomnies, c'est toujours la même chose :
- Musique en boucle qui tourne dans la tête (pas une en particulier, juste une du moment), en même temps que des milliers de pensées en tête (parfois même des peurs morbides ou angoisses)
- Hyper vigilance de mon cerveau à "m'observer" tomber ou non dans le sommeil, à scruter tous les signes d'endormissement... Résultat des courses, je ne lâche pas prise et je ne m'endors pas.
- Quand j'arrive finalement à m'endormir : beaucoup de rêves en peu de minutes de sommeil (à l'époque de l'insomnie chronique ce sont aussi ces rêves qui me soulageaient le matin et qui m'indiquaient que j'avais un peu dormi...)
- Malgré un endormissement après 3h ou 5h du matin, je me réveille avant l'alarme - un comble alors que je suis habituellement une lève-tard !
- A l'époque où j'ai tenté la mélatonine, mon mental a toujours été plus fort que mon corps. Mon cerveau voyait et sentait mon corps se paralyser... partir... mais mon cerveau ne se mettait jamais sur off, jusqu'au moment où les effets de la mélatonine s'estompaient, et là cétait le drame et la déprime, car mon cerveau et mon corps repartaient comme si de rien n'était.
- Ecrans d'ordi ou de portable après minuit : pour du divertissement ou du surf sans interet c'est encore OK, mais dès que c'est pour le travail ou des recherches intenses (genre voyage, shopping...) je n'arrive pas à m'endormir avant 5h du mat.

C'est quand même fou de se dire que c'est souvent un combat contre soi-même. Me concernant j'en étais arrivée à une perte totale de confiance en mon corps et une détestation progressive de mon cerveau et de mon organisme...
Aujourd'hui je suis redevenue confiante, ce qui me permet d'écrire ces mots avec beaucoup de recul.
Je suis également consciente que ce n'est pas de l'insomnie dont je me suis sortie, mais seulement de l'angoisse et du cercle vicieux qui faisaient que les insomnies s'enchainaient.
Malheureusement, tout est étroitement lié et il n'y a qu'un pas pour retomber dedans et se sentir submergé par nos émotions, nos anciennes peurs et traumatismes. Voilà pourquoi nos écrits peuvent servir aux autres mais nous servir également à nous-mêmes lorsque le besoin se fera de nouveau sentir.

Bon courage à tous