Cercle vicieux

Bonjour à toutes et tous,

J’ai découvert ce forum voici environ une semaine, et laissez-moi premièrement vous dire à quel point ça fait du bien d’être tombée dessus. J’ai vécu jusqu’à présent mes insomnies comme un véritable calvaire, et ça fait un bien fou de se rendre compte qu’on n’est pas seul, et que d’autres ont réussi à se sortir de ce cercle infernal. Merci donc au réseau Morphée d’avoir permis ces témoignages.

Voici le mien : mes insomnies ont commencé il y a environ un an et demi. Mon stress face à la fin approchante des études a fragilisé mon sommeil et deux trois événements supplémentaires (stressants, mais qui en tant que tels n’auraient pas dû avoir un tel effet) ont fini de le perturber. Causées et entretenues par mon anxiété, mes insomnies ont évidemment exacerbé ce phénomène, et j’en suis arrivée à cette situation que vous connaissez tous : l’appréhension des nuits qui viennent et la pression que l’on se met de bien dormir la nuit suivante m’empêchaient complètement de dormir. Pendant les trois derniers mois de mes études, je crois que je n’ai pas dormi plus de 3 ou 4h par nuit. J'étais littéralement au bout du rouleau.

Après cela, il m’a fallu une bonne année pour m’en remettre. Mes "vacances" post-études ont été prolongées, bon gré mal gré, par le confinement, et j’en ai profité pour refaire du sport, lire, marcher, et bien dormir.
Quoique je sois passée par quelques mauvaises nuits et mauvaises périodes, mon sommeil s’est globalement amélioré.

Et puis j’ai commencé mon travail. Un travail passionnant, certes stressant mais sans plus. Les deux premières semaines, j’ai dormi comme un bébé. Et puis mi-septembre, j’ai fait une nuit de 5h. Suivie d’une nuit de 5h. Et ainsi de suite jusqu’à mardi, où j’ai dormi 4h, puis 3h depuis deux nuits.

L’avantage par rapport à mes premières grosses insomnies, c’est que je suis déjà passée par là, et que je réussis à tempérer le stress qui monte la journée. Je ne fais pas de crise d’angoisse le soir, mais voici le hic : à partir du moment où je me couche, quelle que soit mon état de fatigue, une petite voix monte, me disant « j’espère que tu vas bien dormir cette nuit ». Et j’ai beau relativiser, tenter de prendre de la hauteur, cette petite voix veille constamment et m’empêche de m’endormir avant 5 ou 6h.

Je remarque que je m’endors à cet horaire à partir du moment où « j’accepte » de faire une nuit blanche. Sachant qu’il ne me reste plus que 3h avant mon réveil, je ne me mets plus la pression de m’endormir, et je suis grosso modo le raisonnement suivant : « puisque tu ne dormiras pas cette nuit, à quoi bon remuer dans tous les sens, essaie du moins de te relaxer un peu et de penser à quelque chose d’agréable». Et bam, je m’endors. J’essaie de me dire la même chose en me couchant mais on ne se trompe pas soi-même : évidemment que j’espère ne pas faire de nuit blanche. Je me demandais donc si vous aviez des astuces pour se focaliser sur autre chose que cette petite voix durant la nuit ? J’ai essayé de compter les moutons, de réciter un poème par cœur jusqu’à endormissement, de retourner un film entier dans ma tête… sans grand succès. J'en suis arrivée au point où j'hésite à me tourner vers les somnifères...

Par ailleurs et point notable : mon hypocondrie revient toujours au galop dès lors que mes insomnies reviennent. L’année dernière j’étais terrifiée à l’idée d’en mourir, maintenant je relativise les effets des insomnies sur le court- et moyen-terme. En revanche, je m’inquiète un peu de ce que ces nuits sans sommeil font à mon système immunitaire… ce qui au vu de la situation actuelle est une pensée assez anxiogène. J’essaie de ne pas trop me focaliser là-dessus, mais c’est une vraie inquiétude.

Quoi qu’il en soit, je suis vraiment heureuse d'avoir découvert ce réseau et ce forum. Je suis preneuse de tout retour d'expérience ou conseil

Merci pour ton témoignage sleepy_06 et bienvenue.

Je me reconnais dans cette appréhension au coucher. Je suis souvent content de trouver mon lit et m'y sent confortable mais je ne peux m'empêcher de me demander : "qu'est-ce qui va se passer encore cette nuit ?".
Quand j'ai tenté un RTPL, je me demandais comment je n'arrivais pas à dormir 6 bonnes d'une traite alors que j'avais eu tant de somnolence en journée (et ce plusieurs jours d'affilée) ?
Depuis que ma généraliste me suspecte de faire de l'apnée du sommeil, je me dis que c'est terrible je vais dormir et m'arrêter de respirer pendant cette phase si précieuse de sommeil profond, qu'il m'est donc impossible de récupérer (ce qui explique ma fatigue chronique) et que c'est peine perdu de dormir de la sorte.

Je n'ai pas trop de problème pour m'endormir, ce sont plus les réveils nocturnes. Comme toi, j'accepte : je sais que je vais me réveiller, pas besoin d'espérer que ça n'arrive pas. Quand il me reste 1h voir 1/4h avant que le réveil sonne : pas grave je prends ! Et souvent je me rendors à ces horaires là.

J'ai essayé des astuces de méditation pleine conscience comme le bodyscan. Des vidéos d'hypnose pour dormir que je me passe en audio.  Ca peut être ludique et marcher une fois ou deux
En fait pour moi la régularité de mes horaires a le meilleur effet finalement et ne pas trop dormir également (malheureusement !).

Pour le système immunitaire, c'est vrai qu'on entend souvent que de dormir peu l'affaiblit. J'y pense également, même si il me semble être moins sensible que d'autre aux gastros et aux rhumes (un par an en général et encore), ça fait longtemps aussi que je n'ai pas eu de grippe. Peut-être là aussi le plus important est n'est probablement pas le sommeil mais de se laver souvent les mains !

Je viens de voir qu'il y aura ce soir (29/09) à 20h50 sur Arte une émission consacrée au sommeil intitulée :  " Dormir à tout prix".
Reportage de 85 minutes suivit d'un entretien de 15 minutes.

La critique sur "Télérama" est très  bonne (2 T)

Je retranscris le résumé :

"Complet et didactique, le film propose un tour d'horizon des nouvelles avancées scientifiques visant à résoudre les troubles du sommeil, un mal qui ronge six millions de personnes en France."

Peut-être les personnes souffrant de ce problème pourront-ils en tirer des idées.

Sans doute Fab-tard avez vous eu confirmation de la présence ou non d'apnées du sommeil. Il est en effet essentiel de les traiter le cas échéant, à la fois pour vous permettre d'aller dans ce sommeil lent profond qui est celui qui restaure notre métabolisme et nous fait récupérer, mais également pour protéger votre système cardiovasculaire qui est mis à mal à cause de la répétition de ces pauses de la respiration.
Je ne peux que souligner votre conclusion qui est excellente, et synthétise toutes les préconisations:
[b]En fait pour moi la régularité de mes horaires a le meilleur effet finalement et ne pas trop dormir également[/b]
j'enlève juste le "(malheureusement !)", en faisant l'hypothèse que, comme beaucoup d'anciens patients, vous allez finir par trouver positive cette plus courte durée!

Bonsoir Morphée, j'ai en effet pu passer une polygraphie qui n'a pas mis en évidence de syndrome d'apnée du sommeil. Je prendrai le temps de témoigner dans la section dédiée pour éventuellement aider d'autres personnes.

Oui je trouve positive cette plus courte durée de sommeil. D'ailleurs, comment ne pas adhérer à "dormir moins, dormir mieux" c'est séduisant !
Par contre, ça reste durdur de doser entre un reste de somnolence en journée et le temps passé au lit. Mais ça marche ! En tout cas pour moi c'est bien plus efficace que le sport, la relaxation, les tisanes etc. Donc oui mon "malheureusement" était peut-être pas très approprié.

En fait dans mon cas je souffre de céphalée de tension chroniques qui me donne l'impression d'une tête lourde et fatiguée. Je la pensais associé de mauvaises nuits. Alors, j'ai couru en vain (et à tort) après le sommeil, jusqu'à faire des insomnies à répétition. Alors que mes céphalées sont peut-être secondaire à autre chose ou primaire.

[quote:9d9b="supair"]Je viens de voir qu'il y aura ce soir (29/09) à 20h50 sur Arte une émission consacrée au sommeil intitulée :  " Dormir à tout prix".[/quote] J'ai vu le docu sur youtube. Dès le début c'est alarmant sur le "on dort pas assez", ça faillit me faire tomber de ma chaise...
Pour les insomniaques on parle des éternels méditations pleine conscience, luminothérapie, sophrologie, grrr. Je suis évidement pour tout type de relaxations, moi même j'en fais ou tente parfois, mais seul ça sert pas à grand chose.

J'ai trouvé un peu caricatural la première partie sur les somnifères (c'est chimique oulà...), les médecins manipulés par BigPharma, on devraient rembourser le yoga et les plantes (les trucs qui marchent pas vous voulez dire ?). Je me moque... Mais j'ai trouvé ça un peu trompeur. Et un peu limite aussi quand plus tard on nous présente un nouveau médoc prometteur ou encore des longs passage sur des appareils électroniques sensés faire des miracles.

Et aucune info sur le fait d'éviter de passer trop de temps au lit ? Les problèmes d'anxiété (de performance) lié au sommeil ? Ou alors j'ai pas été attentif.
Que retenir de ce doc ?
- de nos jours on ne dort plus assez.
- prendre un somnifère c'est comme plonger dans la drogue.
- les écrans le soir c'est mal.
- la relaxation et les plantes c'est bien.
- faut bien dormir, sinon attention aux maladies !
Bref, je déconseille ce docu aux insomniaques. Même si on peut apprendre des choses, il y a du cliché et du contre productif.

Votre analyse des causes impliquées dans votre insomnie semble très juste, en tout cas, vous montrez parfaitement que plusieurs facteurs sont potentiellement en cause, et que les liens que l'on fait sont parfois erronés ou incomplets. Il est toujours intéressant alors de revenir aux mécanismes physiologiques qui sous-tendent le sommeil, de façon au moins à ne pas renforcer un cercle vicieux. A chacun après, éventuellement avec l'aide d'un professionnel, de chercher à lever les "freins" qui entravent la bonne mise en œuvre de ces mécanismes.
Bon courage, vous êtes vraiment sur le chemin d'un sommeil sans écueils, et merci de vos témoignages qui permettent de voir la sortie du tunnel.