Insomnie, rythme

Bonjour,

Je vais essayer de faire cours et ne pas m'étendre sur le fait que j'ai des insomnies (réveil nocturnes sans rendormissement ou tardif) depuis 10 ans avec des phases de mieux de temps en temps.

Ce qui m'intrigue dans ces insomnies, c'est mon rythme de sommeil. En effet, il m'arrive, quand je suis très fatigué, de m'endormir devant la télé, vers 21h30 / 22h, pendant 30min / 1h. Ensuite je vais me coucher et je dors comme un bébé jusque 6h/7h. Mais dans le même état de fatigue, sans cette petite sieste et en me couchant vers 22h30/23h (ou même après) je me réveille (selon les semaines) entre 3h30 et 5h30.
Est-ce que quelqu'un a déjà constater ce genre de chose ?

Autre étrangeté : quand j'ai un mal de crâne ou autre qui me force à prendre un doliprane le soir, je dors bien également.

Merci pour vos réponses.

L'assoupissement devant la télé est bien souvent un piège car il fait baisser la pression de sommeil, qui est un des deux mécanismes qui sous-tendent le sommeil: on accumule dans la journée des substances de sommeil qui à partir d'un certain seuil nous font basculer dans le sommeil, on dort ainsi d'autant mieux qu'on est resté longtemps éveillé, et une sieste trop tardive ou trop longue ou un assoupissement intempestif le soir risque de "gâcher" cette pression de sommeil.
Dans votre situation où cette petite demie heure est au contraire bénéfique, on peut faire l'hypothèse qu'elle vous apporte la détente requise pour un meilleur sommeil. En effet, un niveau de tension important au moment du coucher peut entrainer chez certains un trouble d'endormissement mais chez d'autres qui comme vous n'ont pas de difficulté à s'endormir, la tension va plutôt entraver le bon ré-endormissement après les éveils en cours de nuit; (les éveils nocturnes sont physiologiques, on les oublie la plupart du temps tellement ils sont brefs. mais ils peuvent durer si une inquiétude ou une douleur, ou une ruminations ...ou une tension!, maintient notre éveil.
Cette hypothèse plaide pour que vous ménagiez un vrai sas de décompression le soir, idéalement sans dormir pour "protéger" votre pression de sommeil, mais en recherchant une détente mentale et physique plus propice à un sommeil d qualité. L'entrainement aux techniques de relaxation pourra vous y aider.

Concernant le doliprane, il est probable que la baisse de température que le paracétamol entraine vienne faciliter votre sommeil. Pour mieux comprendre: on alterne des périodes d'éveil et de sommeil selon une rythmicité bien précise, d'à peu près 24 heures, en phase avec la variation de notre température interne, et notre endormissement coïncide avec la baisse de température, qui survient normalement en fin de soirée (la sensation de froid est d'ailleurs un des signes de somnolence). Malgré un endormissement difficile, la baisse de température vient ainsi précipiter la bonne propension à dormir.
Cette notion de rythmes correspond d'ailleurs au deuxième mécanisme qui sous-tend le sommeil: le rythme veille sommeil est d'autant plus efficace qu'il est en phase avec nos autres rythmes circadiens. La bonne synchronisation des rythmes, orchestrée par notre horloge biologique, est renforcée par l'exposition à la lumière le matin, ce qui fait préconiser de se lever à heure fixe tous les jours, garantissant ainsi un sommeil de bonne qualité, optimisé.

En conclusion, détente et renforcement de votre horloge biologique sont manifestement deux facteurs importants de votre sommeil!