Comment distinguer le caprice de la peur ?

Bonjour
Mon fils a 21 mois et ne veut plus se coucher seul. On n'arrive pas à le laisser pleurer car il descend de son lit et tambourine à sa porte en hurlant jusqu'à ce qu'on vienne. On met une heure à l'endormir (quand on y arrive) et même s'il s'endort dans sa chambre, il se réveille dans la nuit et finit systématiquement la nuit dans notre lit.

En lisant les autres post, je vois que je ne suis pas la seule à vivre ça, mais j'ai du mal à mettre en pratique ce que je lis.
Je sais qu'on devrait le laisser pleurer, lui apprendre à s'endormir seul, lui imposer des limites etc.

Mais comment savoir s'il a vraiment peur d'être seul (et besoin de réconfort) ou s'il profite de nous ?
Ne va-t-on pas le traumatiser si on l'enferme dans sa chambre ?
Comment ne pas culpabiliser alors qu'on le laisse toute la journée chez sa nounou ?
Comment laisser pleurer à 3h du matin alors qu'on a juste envie de dormir nous aussi?

Merci pour votre aide

toutes ces questions méritent d'être posées effectivement.
à vous de trouver les réponses qui vous paraissent les bonnes, sinon vous n'arriverez pas à appliquer des méthodes que vous mettriez en route à contre coeur.
si votre enfant passe la journée loin de vous consacrez chaque soir un temps exclusif pour lui, ou vous ne serez qu'avec lui; ce temps ne doit pas nécessairement être loin ( une vingtaine de minutes peuvent suffire) mais il doit être de qualité, entièrement tourné vers l'enfant, et ensuite rituel du coucher et ensuite c'est la nuit et là chacun doit être dans son lit.
pour le reste je vous mets en copie une réponse faite à une maman sur les pleurs, qui peut vous aider dans votre décision, si vous ne l'avez pas déjà lu dans un autre poste:

"je crois qu'il est très important de comprendre que laisser pleurer un bébé n'est pas synonyme de laisser souffrir son bébé ou d'abandonner son bébé; les pleurs sont le seul moyen d'expression d'un tout petit, donc ça signifie beaucoup de choses très diverses: pleurs de faim, de fatigue, de frustration, d'incompréhension, de décharges des tensions accumulées lors des périodes éveillées...
éduquer un enfant, et ça commence dès tout petit, c'est à mon sens lui donner des repères, des limites, lui apprendre à gérer harmonieusement les frustrations du quotidien; c'et un juste équilibre entre principe de réalité et principe de plaisir! et si ce n'est pas vous parents qui montrez la voie à votre enfant ce ne sera pas lui qui pourra vous dire avec le sourire qu'il vous remercie de le laisser pleurer car plus tard il ne sera pas un enfant intolérant aux frustrations mais un petit être équilibré qui saura gérer harmonieusement la séparation d'avec sa maman sans en souffrir.
Par ailleurs toutes les études menées aux Etats-Unis par les détracteurs des thérapies comportementales n’ont montré aucune différence entre le développement psychomoteur et affectif des enfants qu’on avait « laissé pleurer » et les autres."

Bonjour
Merci pour votre réponse.
Motivés par tout ce qu'on a lu sur le site, on a décidé d'appliquer la thérapie comportementale...et pour l'instant ce n'est pas une réussite, je suis épuisée et j'ai besoin de soutien...

Voici comment on s'y est pris, le début a été un peu chaotique

Jeudi soir : Motivés par la réponse de Morphée (et par le ras le bol) on a commencé mais sans respecter les délais d'attente qui nous paraissaient très courts, on a fait un peu au hasard. Le problème est qu'Emilien n'a plus de barreaux à son lit, il se lève dès qu'on quitte sa chambre et reste debout derrière la porte en pleurant jusqu'à ce qu'on vienne. Le laisser pleurer implique donc de l'empêcher de sortir et de l'enfermer dans sa chambre (c'est dur !).
On a fait 2 séquences de 5 attentes, ses cris s'intensifiant au fur et à mesure. On a fait une pause, comme indiqué, au bout d'une séquence, on l'a calmé un peu avec nous dans le salon et on l'a remis dans sa chambre et recommencé. De nouveau des hurlements, on a refait une pause après 5 attentes, on a ramené Emilien dans le salon et il s'est endormi instantanément sur le canapé.

Vendredi soir : mon mari étant absent (et moi étant malade j'avais besoin de dormir tôt), je n'ai pas eu le courage de le laisser pleurer, j'ai craqué au bout de 15 minutes de "Maman, Maman, Maman..." et l'ai pris avec moi dans mon lit

Samedi soir : Dans l'après midi, une mini sieste. Le soir on a reçu des amis à diner et Emilien a bien profité de son petit copain, qui lui non plus ne voulait pas dormir. Il a quand même fini par s'endormir sur le canapé, épuisé, à 23h. Dans la nuit, il s'est réveillé et on ne l'a pas pris avec nous, on a donc subi les pleurs et les hurlements jusqu'à ce que son papa, épuisé, se couche par terre à côté de lui dans sa chambre. Après un autre réveil et le refus de se coucher dans son lit, ils ont fini la nuit tous les deux sur le canapé. A ce moment, la vue même de sa couette le faisait paniquer et hurler

Dimanche : Seule avec lui l'après midi, je l'ai laissé pleurer pour la sieste, en allant le voir de temps en temps mais ça a duré 1h30 et il ne s'est pas endormi une seule seconde. Je l'ai donc sorti de sa chambre pour son goûter et on est sortis se promener
Le soir : il était épuisé, il s'est endormi sur la table à langer, mais à peine posé dans son lit il s'est remis à pleurer. On a donc appliqué les temps d'attente indiqués. Au bout de quelque temps (1h? 2H, je ne sais plus), il s'est mis dans le fauteuil qui est dans sa chambre et est resté là, les yeux ouverts, un bon moment. Il ne voulait absolument pas aller dans son lit. IL a fini par s'endormir, on l'a mis dans son lit de peur qu'il tombe du fauteuil.
Après quelque temps, il s'est réveillé, a refusé son lit, On a alors mis son matelas par terre devant la porte (ouverte, d'où il peut voir notre chambre) et il a accepté d'y aller et a dormi par terre jusqu'au matin.

Lundi : On était motivés pour continuer, et après quelques attentes, silence. On s'est dit que c'était gagné. On n'est pas allés voir tout de suite de peur de le réveiller, et quand on y est allés, on l'a vu sur le fauteuil, en boule, à essayer de dormir (il faisait de la peine). Comme la veille, il ne voulait pas aller dans le lit. on a remis le matelas par terre, ça a marché un temps, mais pas longtemps. Ne voulant pas se recoucher, on lui a proposé d'aller dans le salon. Il y est allé et a dormi dans le canapé. Jusqu'au matin.

Ce matin il avait l'air de nous en vouloir. Il nous a donné de petites tapes avant de s'adoucir petit à petit. Et il était triste de me voir partir alors que d'habitude ça ne lui pose pas de pb.

Je ne sais vraiment pas quoi penser. Je suis épuisée et je ne sais pas si j'ai le courage de recommencer ce soir. Il me fait de la peine, je suis à deux doigts de craquer

Est-ce qu'il y a quelquechose qui lui déplait dans sa chambre? Comment savoir?
Y a-t-il une place recommandée pour le lit dans la chambre?

Merci pour votre aide

emil2012, je comprend parfaitement votre fatigue après ces quelques jours difficiles; ne vous découragez pas; pour qu'une thérapie comportementale marche voici quelques pistes:
- il faut que vous soyiez le moins impliquée possible sur le plan émotionnel: si vous êtes mal à l'aise avec la technique, angoissée à l'idée que votre enfant peut souffrir, vous transmettez ce message à votre enfant et ça ne le met pas dans de bonnes conditions pour gérer la frustration.
- il ne faut pas ressortir l'enfant de sa chambre; vous allez le rassurer brièvement dans sa chambre, lui redonner la consigne simple " papa et maman sont là en cas de problème, mais maintenant c'est l'heure de dormir et pour ce faire tu dois rester dans ta chambre", et vous repartez.
- si vous laissez l'enfant pleurer et pour finir le prenez dans votre lit voici le message que vous lui transmettez: " si tu pleures suffisament longtemps je vais finir par te prendre dans mon lit"; à partir de là vous renforcez votre enfant dans son comportement: il va pleurer chaque soir un peu plus fort et plus longtemps car il sait, d'expérience, que ça va finir par lui apporter ce qu'il veut; à savoir la présence de ses parents!
- s'attaquer aux siestes en même temps est souvent décourageant: il n'y a pas de pression de sommeil suffisante et souvent c'est l'échec, en tout cas au début; donc remettez la gestion des siestes dans un 2eme temps.
- si votre enfant ne pleure pas vous n'avez aucune raison de retourner le voir; laissez le apprendre à gérer seul ce moment de solitude dans sa chambre, même si c'est sur un fauteuil, c'est la meilleure façon de lui apprendre à gérer la séparation d'avec vous.
rassurez vous, il n'y a rien qui lui déplaise dans sa chambre, en dehors du fait qu'il n'y a ni papa ni maman dans sa chambre, et ce n'est pas en changeant le lit de place que ça changera quoique ce soit.
reprenez les choses avec le papa et posez vous les bonnes questions: quel est l'objectif pour nous de la thérapie comportementale? quels moyens sommes nous prêts et pas prêts à mettre en oeuvre? qu'est ce qui peut nous motiver pour changer de comportement? croyez nous à ce que nous faisons ou le faisons nous à contre coeur?
une thérapie comportementale partiellement appliquée sera source d'échec et de découragement, ce qui n'est pas le but! si vous ne vous sentez pas prêts regardez d'autres postes, sur la méthode Pantley par exemple, qui peut vous paraitre plus proche de ce que vous êtes prêts à mettre en oeuvre.