Insomnie hyper vigilance

Bonjour,

J'ai commencé à faire des insomnies suite à la naissance de mon fils (5 mois.) Au début, il ne faisait pas ses nuits et je me calais à son rythme en développant des angoisses : peur qu'il me réveille et que je n'arrive pas à me reposer.
Puis, j'ai appliqué systématiquement le conseil "dort quand il dort", au début j'arrivais à dormir un peu puis c'était juste me reposer et après pas de possibilité de dormir.
J'ai développé une hyper vigilance de peur qu'il me réveille et j'ai développé une très grande anxiété en me mettant une pression énorme pour qu'il dorme et fasse ses siestes.
Depuis quelques mois, il fait ses nuits mais j'ai perdu ma confiance à m'endormir naturellement. Si je me réveille, je n'arrive pas à me rendormir, je stresse, j'essaie de me lever mais n'ai pas la patience de m'occuper et je panique...
Durant les vacances de Noel, on a essayé de me mettre un peu sous imovane (le plus petit dosage jusqu'à 2),théralène ... quoi que je prenne ça ne marche pas ou pas vraiment et je ne souhaite pas devenir dépendante, d'ailleurs j'ai l'impression que mon corps les rejette inconsciemment. Parallèlement à cela je suis sous sertraline 50mg le matin et alprazolam un le soir (0.25)
J'ai fais une séance d'hypnose samedi dernier : la première nuit j'ai peu dormi, et les 3 autres j'ai dormi normalement sans réveil. Hier je suis allée voir une psychiatre spécialisée en sommeil et cette nuit je n'ai pas dormi : je dois diminuer le théralène et l'alprazolam mais on ne m'a pas dit comment. J'ai l'impression que c'est plus psychologique qu'autre chose.
J'ai un agenda du sommeil à tenir mais j'ai peur de tout le temps penser au sommeil qui m'obsède depuis la naissance...
Je me couche pratiquement tous les soirs vers 21h30/45 pour me lever vers 6h30. J'essaie de reprendre un rythme car je dois déposer mon fils chez la nounou mais suis en arrêt de travail.
Je fais du sport, reste active mais souvent j'ai des gros coups de fatigue. Je fais de la relaxation, yoga...mais plus je fais de choses et pire c'est...
Je vous remercie de m'avoir lue, je suis preneuse de conseils et suis déterminée à retrouver ma forme. Je surmonte petit à petit ma dépression post partum et le sommeil est essentiel à mon équilibre.

Votre insomnie semble être née de la peur d'être réveillée par votre bébé, à une époque où il avait besoin de vous la nuit alors que vous vouliez être reposée justement pour bien assurer ce rôle. Le besoin d'être réveillée (pour vous occuper de lui) était aussi fort que le besoin de ne pas l'être (pour garantir le repos nécessaire à votre efficacité). On peut faire l'hypothèse que ce paradoxe ait malmené la confiance en votre propre sommeil, et que les différents hypnotiques n'aient pas pu bien fonctionner.
Même maintenant que votre fils dort bien la nuit (bravo à vous!), vous restez coincée dans l'habitude de l'insomnie.
En effet, une fois perdue l'insouciance concernant le sommeil, il est tout à fait classique de voir apparaitre les difficultés d'endormissement ou de ré-endormissement: c'est le cercle vicieux de l'insomnie, où plus on essaie consciencieusement de dormir, plus on s'éloigne de la détente requise pour que le sommeil survienne.
Il semble que les séances d'hypnose vous aient aidée à retrouver cette détente, sans doute en modifiant le perception de votre rôle et de votre sommeil, ce qui a permis de jouer sur l'hypervigilance qui entravait endormissement et ré-endormissement.
Diminuer le traitement devra se faire progressivement pour éviter l'insomnie de rebond, (il faut laisser le temps à vos récepteurs de se réhabituer). Vous faciliterez les choses en revenant aux mécanismes qui sous-tendent le sommeil:
Garantissez la bonne régularité de votre horloge biologique en vous levant tous les matins à la même heure, y compris le we et même si vous êtes en arrêt maladie, (votre petit va vous y aider!), cela va optimiser la qualité de votre sommeil.
Le soir, ménagez vous un temps de détente avant d'aller vous coucher pour aborder le sommeil en toute sérénité, et n'allez vous coucher que lorsque la somnolence (et pas seulement la lassitude) est bien présente. Evitez les écrans après diner pour éviter l'effet éveillant et désynchronisant de la lumière et exposez-vous en revanche à la lumière du jour le matin.
Bravo de vous accrocher au sport, l'activité physique, idéalement le matin aussi, renforcera la bonne synchronisation de vos rythmes, et ainsi la bonne efficacité de votre sommeil et de votre éveil. L'humeur en sera également améliorée.
Félicitations aussi pour les exercices réguliers de yoga, s'entrainer aux techniques de relaxation limite l'effet cumulé des tensions de la journée en les faisant redescendre tout au long de la journée, et permet de conditionner la réponse "détente" pour y recourir quand on sent le stress trop important.
Quant à l'agenda de sommeil, très utile au spécialiste du sommeil pour évaluer la situation de votre sommeil, il peut aussi vous être très précieux pour voir les améliorations en fonction de vos nouvelles habitudes comportementales; cependant, c'est à vous de déterminer si le stress qu'il génère n'est pas plus mauvais que le bénéfice!
Tenez bon, c'est dans la durée que les comportements favorables au sommeil sont efficaces.