Problème d'endormissement / insomnie psychophysiologique?

Bonjour,

J'aurais besoin de quelques conseils. Je suis autrefois passé par le réseau Morphée pour une insomnie temporaire de milieu de nuit et cela m'avait été particulièrement utile.

Cette fois il m'arrive tout autre chose. Je n'arrive tout simplement pas à m'endormir facilement. je n'ai jamais eu de problème d'endormissement avant. je ne dors pas avant 3 heures du matin et je me réveille ensuite vers 5h-5H30 tout en ayant l'impression d'avoir eu un sommeil léger. j'ai bien sûr essayé les conseils habituels : me relever, lire... mais la sensation de sommeil ne vient pas vraiment.

Ce problème est survenu brusquement. il y a une semaine. Néanmoins je précise qu'avant cela j'ai traversé une période de deux mois où j'avais des réveils incessants (toute les 2 ou 3heures) liés à des problème de sécheresse buccale la nuit eux aussi survenus brusquement. (j'aurais potentiellement le syndrome de Goujerot-Sjogren). donc j'ai subi un peu de stress depuis quelques temps mais jusque là je n'avais aucun problème d'endormissement.
bien sûr plus le temps passe désormais et plus j'ai l'appréhension de ne plus savoir comment m'endormir simplement. et j'entre dans un cercle vicieux.

Il me semble d'après ce que je lis sur votre site que mon insomnie rentre dans la catégorie des insomnies psychophysiologiques. qu'en pensez-vous?

par ailleurs quels conseils me donneriez vous pour casser ce cercle vicieux et retrouver le relâchement nécessaire le soir afin de m'endormir convenablement (au moins m'endormir correctement quitte à être réveillé en milieu de nuit par ma sécheresse buccale).

y'a t-il des médicaments naturels (je préfère éviter les benzodiazépines) que  je pourrai prendre au moins pour abaisser l'angoisse?

merci d'avance pour votre réponse et votre aide

bien à vous

Les troubles d'endormissement sont liées aux difficultés de baisser les systèmes d'éveil au niveau du cerveau: c'est à dire que votre cerveau reste en activité quand il est censé de se taire et permettre aux systèmes du sommeil de s'activer. Cette difficulté de cerveau en hyperéveil est souvent précipité par les angoisses ou par les soucis. Vous parlez du syndrome de Goujerot-Sjogren qui n'est pas forcement lié aux insomnies (en dehors de l'inconfort du à la sécheresse des muqueuses): s'agit-il d'une source d'angoisse qui vous empêche de s'endormir? Après quelques nuits difficiles vous commencez à s’inquiéter, avec une angoisse focalisé sur vos capacités de s'endormir: et une fois qu'on commence à redouter nos capacités d'endormissement, on est mal!

Vous avez très peu du sommeil - faites vous des siestes pendant la journée? Quid de votre rythme de coucher et de lever?

en réponse à vos question : Au départ je n'avais pas de problème particulier d'angoisse ou d’activité excessive de mon cerveau. J'ai simplement eu soudain du mal à m'endormir puis je n'arrivais plus à m'endormir du tout. le fait d'apprendre que je pouvais avoir le syndrome de Goujerot-Sjogren conséquence de la maladie que je traite depuis 10 ans (la sclérodermie systémique) a peut être généré un stress supplémentaire. mais je n'avais en tout cas pas d'activité cérébrale excessive le soir par rapport à d'habitude.

mais l'explication plausible du déclenchement de mon insomnie serait plutôt selon moi que les éveils répétés depuis deux mois liés à mon problème de sécheresse buccale ont complètement chamboulé mon cycle normal de sommeil.

bien sûr au bout de quelques nuits, on commence à douter de ses capacités à s'endormir. Et vient donc se surajouter l'angoisse de ne pas dormir.

depuis mon précédent message j'ai passé quasiment deux nuit blanches d'affilée dont une parce que j'étais particulièrement angoissé par la nuit à venir. mais la nuit suivante (la troisième) j'étais plus serein j'ai dormi comme un bébé 6h et demi profondément. pour être réveillé au final par ma sécheresse buccale.

la nuit d'après "patatra" à nouveau difficulté à m'endormir.

je ne fais pas de sieste pendant la journée et ne ressens pas de grosse fatigue le soir pour l'instant. au coucher je ressens un peu tension mais pas d’activité cérébrale excessive. au contraire je n'ai pas de pensées du tout.
j'essai de garder le même rythme de lever coucher : coucher 23h30 /lever vers 6h00 du matin

lorsque j'ai fait des nuit blanches j’essayai de me relever, lire , faire de la relaxation via du yoga... pour éviter de cogiter puis ressentir la fatigue revenir.
mais cela n'a pas trop marché pour l'instant.

un médecin m'a prescrit du stillnox. mais j'essaie d’éviter d'en prendre. je ne l'envisage que comme un back-up

bien cordialement

Bravo de garder un rythme de sommeil très régulier, notamment en ce qui concerne l'heure de lever. Ce faisant, vous garantissez une bonne qualité de sommeil grâce à une architecture bien respectée, ce qui vient, au moins en partie, compenser votre manque de sommeil.
Il est en effet tout à fait classique que la survenue d'éveils récurrents qui malmènent à la fois la bonne continuité de notre sommeil et la confiance que l'on a dans nos capacités à bien dormir, précipite une insomnie, surtout quand notre sommeil a déjà été repéré comme fragile. Le corps 'apprend' en quelque sorte à rester réveillé malgré la somnolence qui permettrait l'endormissement (car si les éveils sont parfaitement physiologiques, ils sont rapidement suivis d'un ré-endormissement et restent habituellement tellement brefs qu'on les oublie...).

Vous avez aussi parfaitement raison d'incriminer l'anxiété qui peut être responsable quant à elle à la fois d'une plus grande difficulté à se laisser aller au sommeil, et/ou d'un allègement du sommeil quand vous dormez.

Tout ce qui vous permettra de diminuer l'anxiété dans la journée améliorera ainsi la profondeur de votre sommeil. Ainsi, la pratique d'une activité sportive régulière (marcher une demie heure par jour est déjà excellent) va diminuer la tension de la journée. Conjuguée à l'exposition à la lumière et pratiquée le matin, elle vous permettra également de renforcer la bonne synchronisation et ainsi l'efficacité de chacun de vos rythmes.
Vous pouvez également utiliser tout au long de la journée les techniques de détente que vous connaissez déjà (relaxation, yoga) pour empêcher que s'accumulent les tensions et permettre un niveau de tension minimum au moment du coucher. La détente est contradictoire avec l'anxiété, donc tout apprentissage systématique va vous aider à conditionner la réponse "détente".

Bien sûr, il sera précieux de garder en parallèle des horaires de sommeil très réguliers, heure de lever fixe 7 jours sur 7 et coucher en fonction de votre somnolence pour garder une pression de sommeil suffisante. Evitez les siestes, et tenez vous à distance des écrans dont l'intensité lumineuse retarde votre endormissement.

Le stilnox comme parachute semble une utilisation optimale, car cela peut vous aider à ne pas laisser croître l'anxiété ...de ne pas dormir!

Bonjour,

merci beaucoup pour votre réponse détaillée. je vais essayer de m'en tenir à ce programme car effectivement plus je fais d'exercice de relaxation dans la journée plus je me sens détendu le soir pour m'endormir. ce que j'arrive à faire une fois sur deux désormais. mais je me réveille en général en sursaut au bout de 2 heures.

en revanche le zolpidem que l'on m'avait prescrit n'a absolument pas fonctionné sur moi. il s'agissait de la version générique de Teva (je suis basé aux Etats-unis pour quelques mois). bizarre car j'avais pris du Stilnox , même composant donc, il y a quelques années et je n'avais eu aucun souci. mais j'ai pu constater en parcourant certains forums que cela pouvait arriver.

du coup mon médecin américain m'a prescrit du valium. ce qui ne m'emballe pas tellement vu la durée d'action plutôt longue de ce médicament. mais en tout cas c'est efficace pour diminuer l'anxiété et dormir, j'en prends 5mg (un demi comprimé) de temps en temps et ça suffit.

j'espère que mon sommeil va s'améliorer progressivement.

bien cordialement

Selon la durée de la demie vie d'un produit (temps nécessaire pour que la concentration du produit dans l'organisme diminue de moitié) on va remédier à des difficultés différentes. Avec une demie vie courte, le stilnox permet de précipiter l'endormissement en levant le frein ponctuel, sans trop impacter le reste de la nuit et à fortiori de la journée suivante. Une demie vie longue comme celle du valium, est plus adéquate si on veut jouer sur une fébrilité qui est à peu près constante, une sorte de qui vive qui ne baissant pas le soir, risque d'entraver la bonne alternance veille sommeil.
L'avantage d'une demie vie longue est qu'on découple la prise du un médicament de l'endormissement: il vous suffit d'en prendre occasionnellement ce qui facilite bien le sevrage final.
Il est alors plus facile de substituer vos techniques de relâchement physiologique et mental à cette aide médicamenteuse...
Dans tous les cas, gardez bien la régularité de votre heure de lever, garantie de la bonne synchronisation de votre horloge et d'une pression de sommeil suffisante!